mardi 14 janvier 2014

Mon père, ce vagabond céleste - Damien Farissier




L’amour filial, d’un fils envers son père. Un amour fort, inébranlable, indestructible, un amour acquis à tout jamais, envers et contre tout. Une vie de famille, somme toute harmonieuse. Et soudain, la crise, tout bascule, le travail, les amis, la vie de couple, la vie de famille. Plus rien ne sera jamais comme avant. 

« Mon père s’est enfui dans l’année de ses quarante ans. A l’âge que le philosophe Jung décrit comme étant « le midi de la vie où l’homme tout entier est à son œuvre, avec tout son pouvoir et tout son vouloir. C’est aussi l’instant où nait le crépuscule ». Mon père n’avait plus tout à fait son pouvoir ni son vouloir et son départ n’avait pas tardé à me convaincre que les grands philosophes seront à jamais de grands sages. » 

Nathan aime son père envers et contre tout. Il fouille les souvenirs, les repense, les réécrit. Il reconstitue son existence. Il cultive sa mémoire. 

« Une grosse larme de petites gouttes réunies en une trace bien dessinée glissant sur sa joue droite avait logiquement attiré mon attention. Mon père, manifestement, pleurait. Mais dans une discrétion qui le caractérisait. Il ne laissait jamais rien paraître de ses émotions. Ma mère disait de lui qu'il était fait de pierre. » 

Un livre qui célèbre un sentiment qui m’est totalement étranger. Niveau empathie, ce n’était pas gagné d’avance. Et pourtant, si tout ne m’a pas séduit dans ce livre, j’en ai apprécié la démarche et surtout j’ai découvert un auteur vraiment prometteur. J’ai trouvé certains passages tellement inspirés que j’ai, à plusieurs reprises, eu l’impression de lire de la poésie en prose. 

« Quand il nous arrivait de rentrer bredouille, le plaisir était encore plus grand de retrouver la petite vieille qui tenait une animalerie dans le quartier pittoresque des pentes de la Croix Rousse. La colline de Lyon qui travaille. Une petite mamie comme on n'en trouve plus. Une passionnée qui parlait aux animaux comme on écrit de la poésie. Elle faisait la conversation avec son mainate, au milieu des chants multicolores des oiseaux et perroquets, des miaulements de chats, des aboiements balbutiés des chiots et des pitreries des singes. Une personne, qui n'aurait pas échappé à la description détaillée et pointue d'un Charles Dickens ou qui aurait pu traverser, pour son plus grand plaisir la vie d'un Mark Twain. » 

Avec Mon père, ce vagabond céleste, je découvre la plume de Damien Farissier et il me tarde de le lire ses prochains écrits car je suis persuadé qu’il n’a pas dit son dernier mot...


Un grand merci à Janyce Wang et Mon Petit Éditeur pour leur confiance.


ISBN 978 2 7483 8432 1
111 pages
2012

12 commentaires:

  1. "Mon père ce vagabond céleste" ou "Quartier lointain" des sujets qui se rejoignent finalement... L'importance de l'image paternelle, s'identifier à son père pour grandir ...

    Un sujet d'hier d'aujourd'hui et de demain...

    Malgré ton détachement tu en parles avec beaucoup de délicatesse... :D

    RépondreSupprimer
  2. Ce n'était pas gagné et pourtant ... Il mérite du coup que je m'y intéresse ! ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Tu m'as convaincu ! Les passages cités sont beaux, une émotion passe, et arrive direct dans ma célèbre sensibilité. Oui, tu m'as ému, Damien.

    RépondreSupprimer
  4. De la poésie en prose, ça me plait !

    RépondreSupprimer
  5. Qu'elle est cette crise ?... On peut tout imaginer. Le titre est beau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle a plusieurs sens possibles, je suis resté vague délibérément...

      Supprimer
  6. Tu dévores en ce moment manU...quel rythme..!!!
    Un plaisir de te lire et découvrir ces titres...merci...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Plaisir de lire...
      Plaisir de découvrir...
      Plaisir de partagir...^^

      Supprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...