jeudi 28 mars 2013

Les Chroniques d'un maladroit sentimental - Tome 1 - Petit béguin et gros pépins

Vincent Zabus
Daniel Cazanave
Patrice Larcenet

Éditions Vents d'Ouest
ISBN 978 2 7234 9133 4
48pages

(offert)



Quatrième de couverture:

Gérard Latuile n'a pas beaucoup de chance avec les femmes... 

Il faut dire que plus elles sont belles, mystérieuses et attirantes, plus elles sont chiantes ! Dans ses moments de lucidité, Gérard admet que la taille de la poitrine ne devrait pas être son principal critère pour établir une relation durable... Edith, Coline, Laurence, Elisabeth... Il est intarissable sur ses ex et sur ses pitoyables échecs sentimentaux ! Mais voilà, il a rendez-vous avec Florence, et il le sent, elle sera la femme de sa vie... 

Le personnage éminemment comique de Gérard se met perpétuellement en scène et n'hésite pas à s'adresser directement à nous, spectateurs de ses bourdes, ou à d'autres personnages qui peuplent son imaginaire... et qui l'aident toujours à prendre la pire décision qui soit ! 

Un véritable régal d'humour !

Mes impressions:

Gérard Latuile, un nom qu’on imagine prédestiné. Célibataire, il tombe amoureux très rapidement. Et de la même façon, ses relations avec les femmes se terminent très rapidement. Dommage. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il est un peu timide mais surtout très maladroit. Un exemple ? Il appelle son ex pour lui demander des conseils de drague ! Il fallait oser ! Gérard est comme ça, très maladroit.

Quand il obtient un rencard avec une fille, il perd tous ses moyens, ne pensent qu’à ses seins, qu’il aime gros de préférence, il éternue, il devient vert, jaune, bleu ou se terre dans le silence. Craintif et angoissé, ses maladresses le rendent malgré tout plutôt touchant et attendrissant. Il se pourrait d’ailleurs qu’une mère de trois enfants soit sur le point de se laisser attendrir…

Les angoisses du célibataire, la peur de l’avenir, de rester seule, la rencontre avec une femme qui a déjà des enfants, les enfants, le regard de la famille, la vie quoi !

Un tome 1 qui s’annonce prometteur pour la suite. C’est enlevé, rythmé, plutôt amusant et la confrontation avec les enfants m’a vraiment faire rire surtout la plus petite toute en spontanéité.

Les Chroniques d’un maladroit sentimental, ou comment transformer du banal en original.


Et c'est pas moi qui le dit...
 
Extrait:

"[...] en général, quand les femmes sont belles, mystérieuses et attirantes...elles sont aussi très chiantes !"

"Il faut dire que je suis toujours attiré par des femmes qui ont des gros seins. Et je dois bien reconnaitre que la taille de la poitrine n'est pas le meilleur des critères pour établir une relation durable." 

"Elle était là, tout près de moi...je n'avais plus qu'à l'embrasser ! ...Je suis trop cérébral ! 20 000 plans dans la tête, et dans le concret : Rien !
Mon problème ? Je suis un petit zizi du concret. Voilà mon problème !"

mardi 26 mars 2013

Merci...




Il m’arrive parfois de me demander

Ce que j’ai fait  pour mériter

Cette belle amitié que vous m’offrez

Sachez quoi qu’il en soit 

Que je garde en moi

Toutes ces traces de vous

Comme le plus précieux des bijoux...



Un grand merci aux adorables manU's angels ainsi qu'à Math... :)
 

lundi 25 mars 2013

Peter Pan - Tome 1 - Londres - Régis Loisel


Éditions Vents d'Ouest
ISBN 2 86967 577 1
54 pages

(acheté chez Troc.com)


Mes impressions: 

Peter est jeune garçon vivant dans les bas-fonds de Londres. Entre autre occupation, il aime égayer la triste existence des enfants de l’orphelinat voisin en leur racontant des histoires merveilleuses, contes et légendes. Mais pour eux, le moment le plus merveilleux et le plus réconfortant, c’est quand Peter leur parle de sa mère. Cette mère qu’il leur décrit si tendre, douce, chaleureuse, aimante, dévouée, attentionnée, un portrait idyllique en somme… Seulement, ce portrait n’a d’idyllique que le nom, en effet, la réalité est tout autre. Peter la décrit telle qu’il aimerait qu’elle soit mais en fait, à l’opposé de ce qu’elle est…

Peter ou l’art de réinventer sa réalité pour la rendre plus belle, non pas plus belle, moins sombre plutôt, juste un peu plus tolérable peut-être… Difficile de trouver sa place et d’évoluer dans la noirceur poisseuse d’une Londres à la moiteur décadente, où la terreur et la misère sont omniprésentes. Alcoolisme, violence, prostitution, agressions sexuelles, bêtise, traitrise, loi du plus fort se répandent plus insidieusement et plus tragiquement que le brouillard londonien… Et ne comptez pas sur les adultes pour en réchapper, englués qu’ils sont à se débattre dans la fange, pour tenter de s’en sortir ou pour mieux continuer à s’y vautrer sans le moindre déplaisir…

Mais quand tout semble perdu, que l’avenir se repeint en noir, il suffit parfois d’une simple petite lueur pour retrouver l’espoir. Scintillante et phosphorescente, telle une étoile filante, surgit alors la fée Clochette qui va le conduire vers des aventures totalement dépaysantes. Un nouveau pan de l’histoire peut enfin commencer…

Loisel revisite ici de manière véritablement surprenante le mythe de Peter Pan. Le réalisme sordide de départ donne de l’ampleur à des personnages d’emblée attachants et le résultat s’avère plus que convaincant. Un album magistral à découvrir absolument !

Peter Pan, tome 1, de Régis Loisel : vite, la suite !
 


Régis Loisel

Extrait: 

"Alors voilà, une maman, c'est chaud comme une mitaine qui n'aurait pas de trous... Quand elle s'approche tout doucettement pour me dire qu'elle m'aime... Tous les mots qu'elle me murmure, sont comme des odeurs de parfums qui m'enivrent la tête et m'étouffent le coeur... Et quand elle vient dans ma chambre pour le dernier baiser, celui du soir, elle me prend alors tout contre elle... Et de sa voix douce comme la plume, me raconte une belle histoire. Et lorsque rassuré par tant d'amour mes yeux se voilent, ma mère, tout doucement...s'arrête...me borde...et délicatement dépose un doux baiser au parfum de miel...(des fois à la vanille)...sur le front de son enfant chéri...moi !"  


 Peter


jeudi 21 mars 2013

Le Gourmet solitaire - Jirô Taniguchi & Masayuki Kusumi



Casterman
ISBN 978 2 203 37334 1
198 pages

(acheté chez Emmaüs)


Quatrième de couverture:

On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n'est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c'est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires... Cet homme, c'est le gourmet solitaire. Chaque histoire l'amène à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves, ou suscitant de furtives rencontres. 
Imaginé par Masayuki Kusumi, ce personnage hors du commun prend vie sous la plume de Jirô Taniguchi. Le Gourmet solitaire est un mets de choix dans la collection Sakka.

Mes impressions:

Ma rencontre avec Le Gourmet Solitaire s’est faite sur un rayonnage d’Emmaüs. Je l’ai pris, rapidement feuilleté puis reposé. J’ai pris d’autres livres mais pas lui et je suis reparti. J’y ai repensé toute la journée avec regret, il me le fallait. Et s’il n’y était plus quand j’y retournais ? Obligé d’attendre la réouverture d’Emmaüs le samedi matin suivant. Mais je travaillais ce samedi matin. Je rentre donc du travail sur les chapeaux de roue, comptant sur une fermeture à 12h30 qui me laisserait, peut-être, une chance de l’y trouver encore. Ouf, j’arrive avant la fermeture ! Je fonce vers le rayon livre, à peine dans l’encadrement de la porte, je le cherche du regarde, je l’aperçois, il est là, je m’en saisis pour ne plus le lâcher,  je le tiens, je ne repartirai pas sans. Le bonheur tient à peu de chose parfois…

Le titre résume parfaitement ce manga. Nous suivons un homme toujours seul dans sa quête de lieux dans lesquels il va pouvoir se sustenter d’un encas, d’une collation ou le plus souvent d’un copieux repas. Nous découvrons donc ses repas successifs pris dans des endroits successifs. Moult détails nous sont donnés sur l’ambiance de l’endroit, son environnement et surtout sur le menu qui va constituer ses repas, allant des produits utilisés à leur préparation ou leur cuisson.

Quel intérêt me direz-vous ? Eh bien, c’est là que c’est fort. On a envie de connaitre le prochain repas, difficile de bien saisir pourquoi mais on accroche, on tourne les pages. Je pense que notre intérêt est lié au dépaysement, dépaysement lié au cadre, aux menus, aux recettes, aux ingrédients qui nous sont, pour une bonne partie, totalement inconnus. Du coup, notre imaginaire vagabonde grâce à ces aliments, algues nori des rochers, peau de tôfu crue à la kyôtoïte, manjû grillé, shûmaï, sanchu, sukiyaki, algues hijiki bouillies…

Une somme de petits moments essentiels pour notre héros ordinaire qui apprécie toujours ces précieux instants avec délectation et gare à celui qui viendrait troubler le calme entourant son cérémonial. Son plaisir semble d’autant plus intense qu’il est solitaire…

Comme je le dis souvent, rien de tel qu’un bon petit plaisir solitaire !



Chapitre 4: 
Un bol d'anguilles grillées sur du riz "unagi-don", à Akabané (arrondissement nord, Tokyo)



Extrait:

Extrait de la postface:

"Le saké, chauffé juste à point, est excellent. Il s'harmonise parafitement avec cet endroit, avec ce bistrot, avec l'espace de la ville dans laquelle j'ai marché tout à l'heure, avec le flot de temps qui s'écoule ici. Le caractère "umai" (fameux) me vient à l'esprit pour exprimer cette correspondance. Ouh là...je crois que je commence à être un peu pompette... Et le myôga est un vrai bonheur: il n'est pas difficile de voir que c'est la patronne qui l'a confit ici même, elle vient de le sortir directement de sa jarre de sel, et de le découper rapidement en lamelles. Un parfum unique. Ça donne faim d'un bol de riz et d'une soupe au miso..."
 

lundi 18 mars 2013

Carmen Cru - 1 - Rencontre du 3ème âge - Lelong



Fuide Glacial
ISBN 2 85815 402 3
52 pages

(Chiné dans un vide-grenier 4€)


Mes impressions: 

Elle est vieille. Elle est laide. Elle est édentée. Quand elle met son dentier, c’est pire, elle est encore plus effrayante.

Elle n’aime pas les enfants, ils braillent. Elle n’aime pas les vieux, ils puent. Elle n’aime pas sa famille. Elle n’aime pas ses voisins. Elle n’aime pas les gens, en général. Elle n’aime personne en particulier.

Que vous soyez guichetier, banquier, prêtre, photographe, n’ayez crainte, vous serez tous traités de la même façon, c’est-à-dire avec le plus grand dédain et le plus profond mépris.

Elle est vieille donc elle a tous les droits et elle ne se gêne pas pour en user et en abuser. Elle est vieille donc vous lui devez le respect mais elle, elle vous emmerde !

Tous ceci pour notre plus grand plaisir, bien sûr. On pense inévitablement à Tatie Danielle, un de mes films cultes, que je revois chaque fois avec le même plaisir jubilatoire.

Et surtout, je ne peux que penser à Madame Lavalette, cette cliente râleuse, odieuse, teigneuse mais unique Dieu merci, dont je garde de nombreux souvenirs mémorables dont ce jour où elle m’invectiva d’un « De toute façon, vous êtes un con ! » et que je lui répondis « Et vous, vous êtes charmante Madame Lavalette ! » Cet échange scella à tout jamais notre amitié…

Carmen Cru existe, je l’ai rencontrée…et j’en ai bavé ! 

Un grand merci à Cristina pour ce judicieux conseil de lecture.
 


Citations:

"La famille, elle est bien où elle est. Quelle y reste."
 

dimanche 17 mars 2013

La maison où rêvent les arbres - Didier Comès


Casterman
ISBN 2 203 33462 2
86 pages

(Acheté sur Priceminister)




Mes impressions: 

Dès les premières pages, je retrouve ces feuilles mortes qui volent dans les airs, portées par le vent. Ce vent que j’ai senti souffler entre les pages de « Silence » puis de «La Belette », Comès déjà, Comès encore. Je suis donc en terrain connu. Tout va bien, je peux pénétrer dans ce singulier marais pourtant plutôt angoissant.

Un couple fait du canoë sur ces eaux marécageuses quand il se retrouve nez à nez avec un clown effrayant porteur de ce message « Allez-vous en ! » Mais ce n’est qu’un épouvantail, placé ici pour chasser les visiteurs éventuels, par une vielle femme. Alors que la brume se lève, le couple croit apercevoir une panthère, puis un ptérodactyle et enfin un crocodile,  réalité ou hallucinations ? Soudain, ils se volatilisent comme happés, engloutis dans les profondeurs boueuses du marais. C’est alors que nous découvrons la vielle femme qui arrive en barque avec sa petite fille, Cybèle, qui vient s’installer avec elle dans sa vielle maison installée sur les rives d’un lac, en bordure de forêt.

Cybèle, avec sa grand-mère, baigne dans un univers de magie et de sorcellerie et au cours d’un « rêve d’arbre » un oiseau clown vient lui rendre visite, lui parler, la rassurer. Elle se sent tellement seule depuis la disparition de ses parents, elle craint toujours qu’un monstre se cache sous son lit et ce n’est pas sa grand-mère qui la contredira : «Un monstre caché sous le lit ! Mais il y en a un ma chérie !... Il y en a toujours un !... »

C’est de la forêt que les ennuis vont arriver, surtout des esprits de la forêt. Les arbres, trop maltraités par l’homme, sont sur le point de prendre leur revanche.  Les arbres parlent, menacent, se déplacent et peuvent même aller jusqu’à tuer parfois… La révolte gronde depuis un certain temps, la vieille le sait, le soulèvement est pour bientôt, la nature veut et va reprendre ses droits…

Esprit de la forêt, homme-vert, homme-feuilles, arbres vengeurs, oiseaux qui parlent, forment un univers plus féerique que bucolique à travers cette parabole écologique pour le moins inattendue.

La maison où rêvent les arbres, tragique, graphique, effrayant, envoutant, Comès évidemment…



Citations:

"Les arbres rêvent aussi, redoutons leurs cauchemars !..."

"- Mammy ! Tu as entendu ?...
- Mmmh... Tu sais, dans le brouillard on croit entendre beaucoup de chose, et souvent, ce ce n'est que le vent !"

*** 



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