C’était l’époque bénie des vinyles et des platines. C’était l’époque
incroyable des disquaires indépendants. Dans la petite ville où je
vivais, on comptait deux disquaires. J’aimais bien m’y rendre. Quand je
voulais un disque qui sortait des sentiers battus, j’étais sûr de le
trouver. Par contre, les disquaires n’étaient pas toujours très avenants
et je ne pouvais pas fouiller longtemps dans les bacs avant d’entendre :
« Je peux vous aider ? ». Cette proposition est évidemment
bienveillante quand le ton n’est ni excédé ni menaçant. Quoiqu’il en
soit, ces deux disquaires ont disparu. Pourvu qu’il n’arrive pas
le même sort aux librairies indépendantes ! Ils sont mes derniers
refuges dans ce monde téléguidé par les grandes enseignes de la
mondialisation…
Ce 45 tours de Pigalle avait une pochette signée
du dessinateur Tardi. Je n’ai jamais mis les pieds dans la salle du
bar-tabac de la rue des martyrs, mais cette chanson me rappelle toutes
cette époque où les centres commerciaux n’avait pas encore remplacé les
petits commerces, n’avaient pas encore tué le centre-ville des villes de
taille moyenne.
Alors, en souvenir des longues heures passées à glander au bar avec mes copains de lycée :
« Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Y a des vieux gars tatoués partout qui racontent leurs souvenirs
Y a des voyageurs tristes pardessus et valises
Y a des bookmakers qui ramassent les mises la nuit »
Pigalle, Dans la salle du bar-tabac de la rue des martyrs (1990)
L’un de mes plus grands plaisirs lors du
confinement : la télésérie El Casa de Papel ! Quatre saisons et 38
épisodes en quatre jours, complètement accro ! Le scénario est parfait, les
acteurs sublimes, la musique… ah la musique… elle me trotte sans arrêt dans la
tête. Et toi t’en as pensé quoi ?
Mazette ! En 4
jours ??!!! T'as larvé ben gros ma bûcheronne !! ^^
De mon côté, 2
épisodes par soirée donc j'ai fait durer le plaisir sur plus de deux semaines.
J'avais entendu parler de cette série depuis l'arrivée de Netflix en France
mais je n'y avais pas prêté plus attention que ça. Je ne sais plus très bien ce
qui a été le déclencheur mais c'est avec le début du confinement que je m'y
suis mis. Quel plaisir ! Quel suspens ! Que de rebondissements et de
retournements de situations ! Bon après, il ne faut pas trop être à cheval sur
la vraisemblance des situations. C'est souvent un peu gros mais je me laisse
porter et je ne boude pas mon plaisir !
Oui m’sieur, j’ai larvé ben gros mdrrrr !
^^
Quel génie ce Alex Peña, créateur de la
télésérie ! Sûr qu’avec ce confinement, les gens n’auront jamais autant ouverts
leur téléviseur et puis le mot se passe, on m’en a tellement parlée, à
commencer par mes garçons, que je n’ai pas hésité. Quand en plus tu m’en as
causé au téléphone, alors là… bingo !
Des heures de pur plaisir tu trouves pas ?
Ce qui entre
dans une grande part du plaisir justement, ce sont les personnages et à travers
eux leurs interprètes. Tous très différents, représentatifs de différentes
couches de la population, on a vite fait de s'identifier et/ou de s'attacher à
la plupart d'entre eux. Tu en as aimé certains plus que d'autres ?
Ah ça oui ! Je trouve que la force de
l’histoire est dans la psychologie des personnages et du rôle qu’ils incarnent.
Également dans la puissance de la cellule « familiale » qu’ils
forment, leur attachement, leur complicité, les liens uniques qu’ils
développent les uns par rapport aux autres, cette même rage qui les habite ! Je
les ai tous aimé pour des raisons différentes, mais j’ai craqué pour Helsinki,
le personnage attachant, sensible, posé, celui qui a à cœur le bien-être de
chacun et l’harmonie entre tous. L’agneau dans un corps d’ours. J’ai adoré le
Professeur, le cerveau du projet, son intelligence, l’être complexe qu’il
incarne et dont les décisions issues de ses émotions s’avèrent parfois
contradictoires sans ne l’être réellement. Alors qu’il semble dépourvu de
sensibilité émotive et en constant contrôle de ses émotions, l’amour arrive à
le faire dérailler de ses plans. Je le trouve extraordinairement crédible dans
son apparente froideur émotive et sa fausse personnalité antisociale qui cache
un homme à fleur de peau, extrêmement sensible. J’ai beaucoup aimé Rio et son
attachante naïveté. Tokyo et sa fougue, qui pimente le tout. Et toi mon King,
tes préférés ?
La reconstruction d’une cellule familiale, c’est tout à fait ça !
De plus, comme on parle d’un film choral, La
Casa de papel est une série chorale autrement dit avec un grand nombre de
personnage ayant tous une grande importance. Il n’y a pas uniquement un héros
central. L’union fait la force quoi. Evidemment, le couple Tokyo-Rio, jeune,
beau, sexy fait rêver mais exaspère aussi. Le couple formé par Le Professeur et
Lisbonne, que tout oppose au départ et que le destin rassemble, l’amour
impossible, me plait aussi. Plus âgé donc plus sage, moins fou ? Pas si
sûr… Mais finalement, le personnage qui m’amuse le plus, c’est sans doute le
plus timbré : Berlin ! Intelligent, raffiné, mais en même temps une
personnalité pour le moins perturbé, misogyne, cynique, abjecte parfois et
habité par une étonnante dualité, le type qui n’a plus rien à perdre… J’ai
toujours aimé les personnages de « méchant » dans les séries !
Ah Berlin… ! J’ai pensé le mettre en
premier choix de mes acteurs fétiches ! L’élégance, le raffinement, bien tordu,
intelligent et réfléchit, s’il y a une scène culte de la télésérie que je
garderai à jamais en tête c’est celle qui l’unie au Professeur. Elle me refile
des frissons et des larmes aux yeux. Quelle puissance dans les mots de cette
chanson italienne dont les paroles ont été écrites fin 1944. Un chant de
révolte célébrant le combat mené par les résistants italiens durant la Seconde Guerre
mondiale qui s’opposaient aux troupes allemandes alliées de la République
sociale fasciste. Un hymne à la résistance et la liberté <3
« Il était une fois… En plein hiver, une reine qui cousait et qui, se piquant
le doigt, émerveillée par ce sang sur cette neige qui tombait, laissa
vagabonder son esprit, souhaitant avoir un enfant aussi blanc que la neige,
aussi vermeil que le sang et aussi noir de cheveux que l’ébène. Bientôt, cette
reine eut une petite fille qui répondit exactement à ses souhaits. Elle
l’appela Blanche-Neige… »
Après la multitude de versions de Blanche Neige qu’on a pu lire ou voir
enfant que ce soit les albums jeunesse ou les films d’animation à commencer par
la plus célèbre signée Disney, voilà enfin une version fidèle au conte des Frères Grimm.
Au plaisir de découvrir la véritable
histoire habilement scénarisée par Lylian
Klepakowsky s’ajoute celui de découvrir les magnifiques illustrations de Nathalie Vessillierassociées aux couleurs
de Rozenn Grosjean.
Traits des personnages, vêtements et
cadrages associés aux paysages incroyablement graphiques m’ont totalement emballé.
Ente la bande-dessinée
et le roman graphique, cet album est vraiment une petite merveille !
« - Miroir,
gentil miroir, dis-moi… Dans le royaume, quelle est de toutes la plus belle ?
- Dame la
Reine, vous êtes la plus belle mais… Blanche Neige l’est mille fois plus que
vous. »