jeudi 28 juin 2012

Aventures en Loire - Bernard OLLIVIER








Quatrième de couverture:

Des chemins intimes aux vignobles prestigieux, des châteaux dans la brume au silence des matins sur l’eau calme, Bernard OLLIVIER retrace une odyssée hors du commun de 1 000 kilomètres sur les bords de Loire, du mont Gerbier-de-Jonc jusqu’à Nantes. Il dessine au fil des rencontres le portrait d’un fleuve majestueux, mais aussi celui des gens qui lui ont ouvert leur porte et leur coeur. L’aventure a le goût du bonheur, même si le fleuve, comme la vie, n’est pas toujours tranquille…

"Bernard OLLIVIER prouve que l'aventure peut aussi se vivre près de chez soi et être aussi forte."
                                                                                                                Jean-Michel BARRAULT, LIRE

Né en 1938, longtemps journaliste, Bernard OLLIVIER est retourné en Normandie à l’heure de la retraite et anime Seuil, une association d’aide aux jeunes délinquants par la marche à pied. C’est cette activité qui lui aura valu, à soixante ans passés, la célébrité d’un écrivain-voyageur unanimement salué à la publication de son journal Longue Marche, dédié à son étonnant périple sur la route de la Soie.


Mes impressions:

De Bernard OLLIVIER, je n’ai pas encore lu Longue Marche mais ces trois livres figurent dans la longue, très longue, liste de mes livres à lire. C’est donc par ces Aventures en Loire que je le découvre, sans point de comparaison.

Après des périples beaucoup plus dépaysants, notamment sur la route de la Soie, ce grand marcheur s’attaque à un nouveau défi, remonter la Loire de sa source au Mont Gerbier-de-Jonc jusqu’à Nantes où elle se jette dans l’Atlantique. Ceci en partie sur la Loire même, à bord de « Canard » son canoë en plastique. On le suit donc, voguant tant bien que mal sur le fleuve. Au fil de son récit, on a parfois l’impression d’avoir embarqué avec lui et de découvrir tous ces paysages de bord de Loire.

Au-delà de l’exploit en lui-même, c’est davantage l’aventure humaine qui prime ici. La succession de soirées conviviales, de diners revigorants, de rencontres et d’amitiés crées l’emportent sur le reste. Maintenant, contrairement à ce qu’il affirme à la fin, je pense qu’il est plus facile de débarque chez des amis d’amis pour se faire héberger pour la nuit quand on s’appelle Bernard OLLIVIER et qu’on a son parcours. Cette succession entraine un côté certes un peu répétitif mais quand l’auteur se laisse emporter et s’éloigne un peu de ses rencontres, la magie opère.
Je ne peux résister au plaisir de vous faire partager ce long passage, petit bijou auquel ce livre sert d’écrin :

« Une de ses amies […] lui a parlé de mon aventure ligérienne. Nous parlons de la Loire. Emmanuelle s’y promène souvent, s’émerveillant du nombre d’oiseaux  qui nichent sur ses berges et bien sûr de cette luminosité si particulière au fleuve. Les couchers de soleil sont chaque soir un spectacle qui fait écho à la splendeur de l’aube, quand les rayons du levant ou du couchant, bien alignés dans le prolongement du courant, le prennent en enfilade en faisant miroiter les feuilles de peupliers. Cette lumière qui a inspiré les plus grands peintres à l’instar de Turner est probablement due à l’orientation, très exactement est-ouest, de la Loire. Il y a d’abord l’éclairage du matin. Lorsque les premiers frappent l’eau, s’élève comme une promesse de bonheur. Une vapeur presque invisible filtre les rayons rasants, la clarté, d’évanescente, devient palpable, c’est une buée, un encens offert par le fleuve au soleil levant. Et puis toute la vallée s’embrase, chasse les dernières ombres et rutile. Bizarrement, je tourne le dos à la lumière, et pourtant je me fais l’effet d’aller au-devant d’elle, de se glisser vers le jour alors que c’est lui qui me pousse. 
La splendeur du soir est bien différente. Le soleil se couche exactement dans l’axe de la Loire. Je le vois décliner jusqu’à ce qu’il devienne énorme et rouge, gonflé d’orgueil d’avoir une fois de plus, dominé nos existences. Tandis qu’il s’abaisse encore, son éclat irise les haies  des berges, rend chaque feuille translucide, fait de chaque arbre un abat-jour cachant les ombres qui s’immiscent, pendant que le disque écarlate embrase l’eau d’un incendie dont chaque vaguelette est une  flammèche. Quand les nuages prétendent jeter un rideau sur le spectacle, celui-ci n’est pas moins beau. Il s’offre aussi, mais dans des tons mineurs, pastel, comme s’il ne voulait pas trop déranger, pas trop bousculer l’âme du spectateur. Durant mon parcours, matin et soir, j’assisterai, fasciné, à cette admirable féerie. »

L’auteur en profite aussi pour nous faire découvrir l'association Seuil qui vient en aide aux adolescents en grandes difficultés, sorte de renaissance par la marche.

De cette aventure ligérienne ne découle pas un livre inoubliable mais assurément le récit d’une belle aventure humaine.


Un grand merci à aux Editions Libretto et à Babelio 

pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.


Libretto 384
ISBN 978-2-7529-0661-8
220 pages

(reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio)

dimanche 3 juin 2012

Tom petit Tom tout petit homme Tom - Barbara Constantine




Quatrième de couverture:

Tom a onze ans.
Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre... Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes.
Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là...


Mes impressions:

 
Une couverture vert pomme qui attire mon regard.  Vert, la couleur de l’espoir.
Mais qu’est-ce que c’est que ce titre ? Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom !! Qu’est-ce que c’est que ce truc, une aventure de Tom Tom et Nana ? Je suis dans un vide-grenier comme souvent à la recherche de livres de poche. Je ne lis même pas la quatrième de couverture, le livre est comme neuf, je le repose. Une semaine plus tard, un autre vide-grenier, encore ce livre, je le reprends, je le repose. Une autre semaine plus tard, encore ce livre. Là, je me dis, quand même il y a un truc, il me poursuit ou quoi… Je lis la quatrième de couverture, je me dis pourquoi pas et je ne le regrette pas.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Tom n’est pas né avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Il vit dans un mobil-home avec sa mère Joss qui l’a eu très jeune. Si jeune que le plus adulte des deux n’est pas forcément celui auquel on s’attend. Si jeune, qu’elle se comporte davantage avec lui comme une grande sœur pas toujours marrante que comme une mère, adulte et responsable.
Tom est « un bon gars » comme aurait dit ma grand-mère. Et dans sa bouche, c’était un grand compliment, elle n’était pas facile ma grand-mère…

Il fait de son mieux quand il trouve la vieille Madeleine tombée dans son jardin.
Il fait de son mieux quand il va devoir s’occuper de son vieux chien et de son vieux chat qu’il surnomme affectueusement Balourd et Le Mité.
Il fait de son mieux avec sa mère pour que tout se passe bien et qu’elle ne se mette pas trop en colère car elle n’est pas toujours drôle Joss quand elle se met en colère.
Il fait de son mieux pour améliorer leur quotidien en jardinant, n’hésitant pas non plus à se servir dans le jardin des voisins anglais, Archibald et Odette, dotés d’un flegme tout britannique.
C’est un gamin dévoué que la vie n’a  pas épargné, elle l’a responsabilisé, mais qui a malgré tout réussi à garder son âme d’enfant.

Barbara Constantine nous offre une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Ils ne sont pas tout noirs ou tout blancs même s’ils sont globalement plutôt positifs. Une écriture à la Anna Gavalda qui rend plus belles les petits choses du quotidien et qui, l’air de rien, rend un bel hommage à des gens vrais avec des sentiments vrais.

Des petits instantanés de vie magnifiés, une façon de transcender le réel, bref, un petit moment de plaisir tout simple comme je les aime.


 Barbara Constantine


Le Livre de Poche 32098
ISBN 978-2-253-15773-3
211 pages

(acheté dans un vide-grenier)

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