mardi 30 octobre 2012

Cannashop Story - Frédéric Martineau




Quatrième de couverture:

Franck IF quadragénaire est interviewé par une journaliste. Il est présélectionné pour l'élection du "Manager de l'année". C'est une surprise dans la mesure où il fait commerce de cannabis. Des troupes d'élite de la Nation aux terrains de golf, des banlieues difficiles aux quartiers chics de Paris, de la Suisse au Maroc, Franck a côtoyé la substance illicite tout au long de sa brève existence jusqu'au jour où l'État français lui a demandé d'en organiser la distribution! Il déroule le fil de ses souvenirs et retrace l'histoire de sa success-story...
L’auteur, aux racines vendéennes, est né en 1966 à Mulhouse. Son premier roman, en partie autobiographique, emprunte des anecdotes réelles aux usagers pour, sans faire de prosélytisme, défendre l’impérieuse nécessité de mettre en place une politique de gestion rationnelle à minima sanitaire de cette réalité sociétale qui concerne des millions de Français. Il est convaincu que la prohibition est inefficace et génère bien plus de maux qu’elle ne règle de problèmes. Lors de sa première sortie en 2003, il a tenté de sensibiliser les politiques de tout bord (François Bayrou, François Hollande, Nicolas Sarkozy…) en leur adressant un exemplaire dédicacé. Neuf ans après, rien n’a changé…  


Mes impressions



En plein débat sur la légalisation du cannabis, voilà un livre que nos politiques de tous bords seraient bien inspirés de lire.

Franck If reçoit une jeune et jolie journaliste qui souhaite en savoir plus sur son activité puisqu’il est pressenti pour la distinction de « manager de l’année ». Ce qu’il faut savoir c’est qu’il est à l’origine de Cannashop, une chaine de « boutiques » qui fait commerce du cannabis, de manière totalement légal bien sûr. Je vous rappelle que nous sommes dans un roman.

Avec lui, nous remontons le cheminement qui l’a conduit de la réflexion à la création de son entreprise puisque c’est bien à un chef d’entreprise que nous avons à faire. Il va se former, étudier son marché, s’entourer des bonnes personnes et rencontrer des « fournisseurs » notamment au Maroc, ce qui ne se fera pas sans quelques sueurs froides qui permettent par la même occasion de pimenter un peu son récit.

Le sujet permet de poser les questions inhérentes à la légalisation de ce produit telles que les conséquences économiques de la libre circulation pour certains pays ou les risques tant redoutés pour la santé. A ce sujet, l’auteur met souvent en parallèle alcool et cannabis pour expliciter que le plus dangereux des deux n’est pas forcément celui auquel on pense. En effet, combien de parents font goûter un alcool quelconque à leurs chérubins alors que leurs faire fumer un joint ne leurs viendraient jamais à l’esprit. Pourtant, passées certaines doses, l’alcool est une drogue comme les autres, le risque de la dépendance est bien réel aussi. Il explique aussi comment les politiques exploitent parfois les études pour leurs faire dire ce qu’ils souhaitent. Ce qui n’est malheureusement pas un scoop en soi, je vous l’accorde.

Si l’écriture de Frédéric Martineau est particulièrement fluide, je trouve que son roman souffre de l’accumulation de descriptions et de détails en tous genres. A trop vouloir étayer et argumenter son récit pour convaincre, il en alourdit un peu le rythme. Quoiqu’il en soit, il a le mérite d’apporter ses lumières et son expérience de terrain sur un sujet de société ô combien controversé mais parfaitement ancré dans l’actualité.


Un grand merci à Janyce de La Société des Ecrivains pour l'envoi de ce livre.


Extraits:

"Elles préféraient avoir leurs moitiés à la maison à fumer, plutôt qu'au café à écluser quelques chopines. Entre le spectacle d'un homme rentrant ivre, empestant l'alcool, et celui d'un papa assis au salon , un pétard au bec, une fois la progéniture couchée, elles n'eurent pas beaucoup d'hésitations."

"Lors d'une émission diffusée à la télévision, on vit un médecin s'exprimer à propos d'un jeune patient suicidé sur lequel fut établi un diagnostic "post-mortem" de schizophrénie. Maladie sur laquelle la substance agissait certainement plus comme un révélateur que comme un déclencheur . Le généraliste avoua qu'il n'avait pas fait le lien avec la consommation massive de "shit" ! Or, l'usage déculpabilisé, l'adolescent aurait sans doute admis spontanément fumer. [...] Encore un drame dû à l'interdiction, encore un argument supplémentaire pour une libéralisation contrôlée. L'adversaire est toujours plus redoutable masqué."


Frédéric Martineau
 
Société des Écrivains
ISBN 978-2-7483-8946-3
247 pages

(Partenariat avec la Société des Écrivains)

lundi 29 octobre 2012

Encore la Noiraude - Jean-Louis Fournier & Gilles Gay




Quatrième de couverture:

 -Allô, bonjour Docteur, la Noiraude à l'appareil.
 -Encore la Noiraude... 
-Docteur, pourquoi vous avez dit encore la Noiraude ? 
-J'ai dit encore ? 
-Vous avez dit encore en soupirant. 
-J'ai dit encore comme on dit...j'en veux encore. 
-Ah, vous me rassurez. Ça veut dire qu'on en redemande, 
que tout le monde en veut de la Noiraude ?
 -Là, faut peut-être pas exagérer. 
-Dommage, c'était trop beau...


L'avis d'Anthony :  

Encore la Noiraude ? Encore cette grosse vache ? Je vous entends déjà maugréer...

Eh bien, détrompez-vous, je dis enfin la Noiraude. Elle revient plus incisive et déroutante que jamais. Ses appels téléphoniques confinent au harcèlement: "Docteur, qu'utilisez-vous pour enfiler vos chaussures ?" ou encore "Et le manteau de votre femme, il est en peau de quoi ?" Elle prétexte même un sondage impromptu pour arriver à ses fins: "C'est pour un sondage Docteur, aimez-vous le pot-au-feu un peu, beaucoup, passionnément ?"

Pendant que notre bovidé préféré semble se "rebeefer", son généraliste reste la patience "incarnée": "Bonjour la Noiraude, qu'est-ce qui ne va pas encore ?" Qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Mais rien ne va, pardi ! Elle n'a plus envie de ruminer parce que ça l'énerve... Elle se voudrait sans corne parce que ça fait biche... Et elle se sent persécutée par les chasseurs.

Vous ne pouvez pas comprendre, elle se pose des questions métaphysiques: "Faut-il que je continue toute ma vie de grosse vache à marcher à quatre pattes sans voir le ciel ?" La Noiraude est mal dans sa peau, voilà tout et se dit "qu'il vaut mieux être une grenouille qu'une vache malheureuse".

En tout cas moi, je suis très heureux d'avoir découvert Encore la Noiraude et j'attends la suite avec impatience.

A bientôt la Noiraude !
                                                                                                                                             
 

Jean-Louis Fournier, Gilles Gay et la Noiraude bien sûr !


Stock
ISBN 2-234-05266-1
95 pages

(acheté sur www.priceminister.fr)







samedi 27 octobre 2012

L'Auberge des pauvres - Tahar Ben Jelloun




 
Quatrième de couverture:

Un universitaire marocain rumine une vie médiocre. Son couple est usé et son poste d’enseignant l’ennuie. Jusqu’au jour où il est sélectionné par la mairie de Naples pour venir rédiger un portrait de la ville. À peine arrivé, il découvre un bâtiment extraordinaire et délabré : l'Auberge des Pauvres. Sa dernière résidente, la Vieille, le conduira dans un dédale de contes pittoresques et flamboyants...

          "La passion est un ouragan, quelque chose de sublime qui précipite le désastre."

Écrivain d'origine marocaine mondialement connu, Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Il a écrit des romans, des essais et des recueils de poésie. Il a reçu le prix international IMPAC en 2004 pour Cette aveuglante absence de lumière, également en Points.

« C'est tout Ben Jelloun, ces mille et une sources d'invention, cette crue bienfaisante de l'imaginaire. » (Le Monde)


L'Auberge des pauvres...


Mes impressions:




Parlons d’abord de ce livre en tant qu’objet. Une couverture dans des nuances de rouge. Rouge. Rouge chaud, rouge passion, rouge sang. La vie, l’amour, la mort. Un vieux canapé ou un vieux fauteuil, plusieurs tissus chamarrés, tissus fleuris, tissus rayés. Un mur, un mur patiné par la vie, un mur patiné par le temps.   
"C’est une tristesse qui a pris les couleurs de la ville impériale, rouge ocre, rouge sang, rouge brique, rouge crépuscule, rouge coquelicot, rouge cramoisi, rouge tout rouge comme une veillée de fin de Ramadan, rouge comme une blessure ouverte, comme une nuit opaque, comme un fleuve peint par le soleil couchant, comme le silence de ceux qui nous ont quittés et continuent à nous parler en nous adressant des signaux de lumière rouge, comme le feu qui s’éteint, n’ayant plus rien à brûler, rouge comme les mots qui se consument au seuil de la vieille porte, des mots injustes et impitoyables qui font mal le jour comme la nuit, couleur fondue dans l’isolement du silence qui s’enlise […]"  

Parlons de l’histoire maintenant. C’est l’histoire d’un homme lassé par son travail, lassé par sa femme, lassé par sa vie. Il en est sûr, son échappatoire se fera par l’écriture ou ne se fera pas. Joyce a eu son Ulysse, il aura le sien, enfin quelque chose dans le genre. Il ne sait pas encore très bien. Son salut va venir d’un concours d’écriture qu’il va remporter et pour lequel il est envoyé à Naples afin d’écrire la ville…

Un étrange appel téléphonique va le conduire jusqu’à la bien nommée « Albergo dei Poveri », l’Auberge des pauvres. Un imposant bâtiment délabré, laissé totalement à l’abandon après avoir accueilli autrefois toutes les misères du monde. Dans les multiples et labyrinthiques méandres de ce palais des cabossés de la vie, il va faire une rencontre capitale avec une vieille femme : la Vieille. 
  
"Je suis devenue une terre sèche et aride, un coeur blessé, une eau saumâtre, un figuier sauvage sans fruits, une colline de détritus, une plante brûlée, un buis abandonné tout jauni à l'intérieur, une feuille de papier gras, un livre illisible, une voix tapie au fond d'un puits dans un pays sans nom, une écorce amère, un miroir éteint, une vieille pierre infiltrée d'eau et de sel, une algue accrochée à des souvenirs pleins de mouches, des souvenirs fatigués d'être là, ancrés chez une vielle femme qui n'a plus sa tête..."

Détentrice de toutes les histoires et de tous les secrets les plus sombres et les plus impudiques de la ville et de ses habitants, cette vieille femme aussi fascinante que repoussante m’est apparue comme une sorte de gorgone, de méduse gardienne de toutes ces âmes perdues… Elle a vécu plusieurs vies, elle a aimé, elle a souffert mais jamais à moitié. Quand elle a aimé, c’est passionnément, quand elle a souffert, c’est douloureusement. Perchée sur son trône, son vieux fauteuil hors d’âge et hors d’usage, elle règne sur sa cour, sur ses sujets telle une déesse underground autant vénérée que redoutée dans cette Naples interlope. Des bas-fonds de la ville aux tréfonds de l’âme humaine.  La Vieille comme une allégorie de la Ville. Vieille, ville… L’âme de la ville.

"En fait, une ville ce sont des visages, des corps qui bougent, se confondent, se disputent, s’enlacent, se déchirent, des foules qui se pressent devant un marchand de poulpe, un cercueil qui passe, du linge qui sèche sur un balcon ou entre deux immeubles dans une rue étroite, un peu de suie sur la pierre, du néon qui clignote, des odeurs de cuisine, un parfum de vieille dame, un autobus en panne dans une rue très passante, des Gitans qui tendent la main, d’autres qui fouillent dans votre sac, une galerie vide le matin, pleine d’immigrés le soir, un café tous les cent mètres, des enfants qui traversent sans faire attention, des rumeurs, de la fumée qui monte au ciel, des amoureux qui se croient seuls au monde, des nuages qui s’amassent, une voiture de pompiers bloquée dans une ruelle, un libraire qui chante, un mendiant qui joue de l’accordéon, une lumière descendant lentement du ciel, une femme qui pleure la tête contre le mur, un tramway arrêté, un funiculaire qui monte, un autre qui descend, une actrice qui se tord la cheville, un mangeur de pizzas qui la regarde, un poète qui perd la tête, un vieux matelas couvert de taches de sang et de sperme sur le trottoir, une télé morte, un réfrigérateur cassé, une publicité pour des serviettes hygiéniques, une autre pour des couches, un balcon qui penche, un jour il tombera sans tuer ou en tuant des passants, la place du Plébiscite ouverte aux artistes, le palais royal s’ennuie, les églises se remplissent de touristes, l’odeur du café le matin, l’odeur du pain grillé et moi qui me réveille après une longue nuit d’un bon sommeil…C’est ça une ville vivante…"

De récits en histoires, de confidences en réflexions, d’illusions en désillusions, chacun apporte sa contribution et sa pierre à l’édifice, de la ville comme de l’histoire… Chacun cherche son moi… Histoires d’amours au pluriel, amours finis, amours perdus, amours rêvés, amours fantasmés, amours contrariés…

"[…] elle ne portait rien sous la robe, pas de culotte, pas de soutien-gorge, rien, ça se voyait, elle me demanda de lui retirer sa robe, je me mis à genoux et mis ma tête contre son pubis, il sentait le parfum de l’amour, quelle merveille, quelle senteur paradisiaque, tu sais, ce parfum unique au monde et qui n’est jamais le même d’une femme à l’autre […], bref elle sentait le musc, la beauté, la bonté, la vie, voilà c’est le parfum de la vie, le parfum du bonheur[…]."

J’ai adoré ce livre donc j’ai d’autant plus de mal à en parler. Une langue magnifique, un émerveillement à chaque page, l’envie de tout noter, de tout relever. Des retours en arrière, pour relire un paragraphe, une fois, deux fois, trois fois. Pour en savourer la poésie, la musicalité, le bon sens. Ce livre m’a emporté, transporté, touché, ému, séduit. Jamais je n’ai eu un livre rempli d’autant de post-it. Envie de me souvenir de tout. Jamais je ne crois avoir autant savouré les phrases d’un livre. Plus que l’histoire, j’ai été envouté, c’est ça, envouté par l’écriture de Tahar Ben Jelloun. Magique, magnifique, poétique…




Mon exemplaire...


Extraits:

"Après tout, une forte passion, même quand ça se termine mal, c'est pas mal, ça fout un peu de désordre et beaucoup de vie dans les veines."


"Je pense que nous avons tous dans notre vie des moments d'absence, un état d'inconscience qui nous gouverne et nous fait faire des choses que nous regrettons ensuite. C'est ce que j'appelle le destin. on n'est pas maître de son destin. Je ne suis pas fataliste mais il y a un moment où on subit la vie tout en croyant que c'est nous qui décidons."

"C'est formidable les gens qui ont des certitudes, qui ne doutent jamais. Ce sont des gens en béton. Mais il faut se méfier du béton. La moindre fêlure dans le mur peut entrainer la chute de toute la maison." 

"La vie et l'amour, c'est la même chose. Quand l'amour s'absente, comme la vie, le femme s'éteint, elle devient une autre. Une femme fanée, c'est pas beau. Les femmes ont davantage besoin de sentiments, de poésie et de magie pour rester vivantes.[...] Les femmes donnent, prennent des risques, vont jusqu'au bout de leur folie. Les hommes, c'est différent. Ils aiment la conquête, ensuite ils s'ennuient. Ils ne sont pas très courageux."


"Toute dépression est une rupture brutale, une confrontation avec soi dans la solitude." 

"La dépression frappe au hasard. C'est une maladie, pas un état d'âme."

"[...] toutes les histoires sont des histoires d'amour, et quand elles se terminent mal, elles échouent là, dans ce sous-sol, comme des épaves, de tristes choses qui se cognent contre le mur de la vie."


"Il faut éviter d'atteindre les sommets, surtout dans la passion."

"Tout a commencé par une nuit claire et douce, il y a longtemps. On ne se méfie jamais assez des nuits claires et douces.. L'âme se laisse séduire, abdique et se retrouve brisée." 

"On parle d'amour quand on souffre. Le manque, l'absence, l'attente attisent la souffrance, et on appelle ça de l'amour."

"Ces deux hommes ne parlent que d'amour, on dirait des femmes. Gino est un grand compositeur; quant à l'écrivain, il écrit des poèmes qui calment même les chats..."  

"L'Islam, on lui fait dire et faire ce qu'on veut. La religion, c'est souvent le tout et le contraire de tout. Il faut que chacun y puise son miel." 


"Chaque personne est une armoire pleine d'histoires, il suffit d'ouvrir les tiroirs, c'est comme un chapelet qu'on égrène." 

 Tahar Ben Jelloun
  

Découvrez aussi le magnifique billet de Nad

Points N°746
ISBN 978-2-02-041390-9
286 pages

(reçu pour mon anniversaire)


mercredi 17 octobre 2012

La Comédie des mots - Régine Detambel





Quatrième de couverture:

Comment réaliser vous-même vos lettres d'amour et vos poèmes inoubliables ? Clouer le bec de vos ennemis d'une cinglante épigramme ?
Se jouer des mots entre la poire et le fromage ? Bref, savoir ce que parler veut dire ?
Du préfet Poubelle, qui donna son nom à l'ustensile, jusqu'à l'énigmatique palindrome, La Comédie des mots explore en se jouant le monde humoristique des anagrammes et des plagiaires, de l'argot, des virelangues et de l'Académie française.
On y trouve des quatrains pour répondeur téléphonique, la correspondance rose de George Sand et Alfred de Musset, mais aussi du verlan, des calembours... et même la véritable histoire du mot de Cambronne !



Mes impressions:



Savez-vous ce que sont palindromes, acrostiches, tautogrammes ou épigrammes ? 

Si comme moi, vous le savez plus ou moins approximativement mais auriez du mal à les définir précisément, ce recueil est fait pour vous et pour vos enfants auxquelles il s’adresse en priorité.


Dans un style très accessible et ludique, Régine Detambel nous éclaire. Son livre est constitué d’une série de chroniques originellement publiées dans La Gazette de Montpellier d’octobre 1994  à mars 1997.
Des exemples drôles et donc facilement mémorisables, des anecdotes marquantes empruntées aux œuvres d’auteurs de tous horizons, Georges Perec, Alphonse Allais, Tristan Bernard et bien d’autres.
Régine Detambel nous parle aussi de censure, nous rappelle qu’Hugo, Flaubert, Baudelaire en ont fait les frais.

On y apprend aussi l’origine des titres de certaines œuvres. Saviez-vous que le titre du Bonjour Tristesse de Sagan est à l’origine un vers de Paul Eluard ?

Un livre intelligent et drôle preuve concrète qu’apprendre en s’amusant, c’est possible.
  


 Régine Detambel

Extraits:

"Le seigneur de La Palice, maréchal de France, était si bien bâti qu'on lui dédia cette chanson : "Un quart d'heure avant sa mort, il faisait encore envie." L'usage déforma ce vers en "Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie." Voilà, dit-on, comment fut inventée la première Lapalissade !" 


"Sète sonne nos étés", voilà un palindrome estival. D'autres sont comiques. Par exemple, "Tu l'as trop écrasé, César, ce port-salut..." 



Gallimard Jeunesse
Collection Page Blanche
ISBN 2-07-050798-X
191 pages

(chiné dans un vide-grenier)
 

mardi 16 octobre 2012

La Noiraude - Jean-Louis Fournier & Gilles Gay









Quatrième de couverture:

- Allô, bonjour Docteur, la Noiraude à l'appareil.
- Bonjour la Noiraude, qu'est-ce qui ne va pas encore ?
- Docteur, c'est affreux, on publie un livre sur moi.
- C'est très bien, la Noiraude ! Il est temps que les lecteurs vous découvrent.
- Oui, mais ils vont découvrir mon coeur de biche qui bat
 au milieu de mes rumsteaks, et ils vont se moquer.
- Au contraire, la Noiraude, 
ils vont vous aimer encore plus...


Mes impressions: 

Est-ce que ça flotte une vache ? Que faire contre les mouches ? Combien faut-il compter de moutons pour s'endormir ? 
Qui donc peut se poser des questions pareilles ? C'est la Noiraude à l'appareil ! 

Ce pauvre bovidé un tantinet neurasthénique et fort susceptible rumine des idées noires quand il se fait traiter de "grosse vache". Naïve, la Noiraude subit sans broncher les méchancetés de Blanchette. Hypocondriaque, elle appelle son vétérinaire pour un oui ou pour un non. Alors, elle aspire à autre chose, elle rêve de quitter le plancher des vaches, de nager la brasse papillon, de s'appeler Gisèle. En fait, elle voudrait être une biche.

Vous avez dit ringarde la Noiraude ? Has been ? Pas du tout ! Elle n'a pas pris une ride. Elle est même en avance sur son temps: elle voyage en Inde et en Amérique, elle lutte contre la corrida, elle fait un bébé toute seule.
Sacrée vache la Noiraude !
                                                                                                                                                (Anthony)



 "Allô, Docteur, la Noiraude à l'appareil."
  
Stock
ISBN 223405172.X
94 pages

(acheté sur www.priceminister.fr)

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