Presque chaque année, grâce au
Père Noël, ma collection de livres consacrés au cinéma s’agrandit. Cette année,
il est un peu en avance et il a les traits de Babelio et des éditions
Télémaque. Merci à eux, c’est Noël avant l’heure !
J’ai découvert cette collection
grâce au volume célébrant les quarante ans du Cinéma de Minuit de Patrick
Brion. Patrick Brion, c’est
évidemment une voix unique reconnaissable entre mille et bien entendu une
grande érudition, dans le domaine du cinéma tout au moins.
Gamin insomniaque, j’étais
souvent au rendez-vous des cinéphiles noctambules, c’est donc avec un plaisir
mêlé de nostalgie que je retrouve ses mots, que je réentends sa voix…
De tous les genres, le film
policier est sans doute celui qui se démode le moins et qui reflète le mieux
son époque. Impossible de vous parler des 888 films évoqués au fil de ses 600
pages agrémentées de photos et d’affiches, qui en plus d’être une somme font de
ce livre une référence.
Je ferai donc juste mention de
quelques films plus ou moins connus qui m’ont marqué et que je vous invite à
découvrir au hasard d’une rediffusion.
Comme
L’Assassinat du père Noël (1941) de
Christian-Jaque,
d’après le
roman homonyme de
Pierre Very, avec
un immense acteur un peu oublié aujourd’hui :
Harry Baur. Un film découvert un 24 décembre dans l’après-midi, j’avais
une dizaine d’années, je décorais le sapin tandis que ma mère préparait le
repas du réveillon.
Comme Voici le temps des assassins (1956) de Julien Duvivier avec Jean
Gabin, Gérard Blain et une Danièle Delorme machiavélique : « Dans l’ambiance du « Ventre de
Paris », au milieu des livraisons, le drame va se nouer et, face à Jean
Gabin, la composition de Danièle Delorme est terrifiante. Sous une
apparence de victime, Catherine est un personnage de cauchemar, jouant de sa
féminité […].»
Comme Le Trou (1960) de Jacques
Becker, film découvert il y a quelques années seulement. Un film prenant,
sans temps mort et qui n’a pas pris une ride : « Le film est à la fois un véritable documentaire sur le monde
carcéral avec ses espoirs et ses déceptions et la description d’un groupe d’hommes
œuvrant comme de véritables fourmis à la recherche d’une liberté qu’ils ne pourront
pas atteindre. »
Comme La Vérité (1960) de Clouzot également
à voir, là encore, tellement moderne : « Un
des grands films de Clouzot ».
Comme La Femme infidèle (1969) de Claude
Chabrol : « C’est l’un des plus
parfait contes de Chabrol qui, comme un entomologiste, s’attache à cette
société policée qui peut soudain basculer dans le crime. »
Il y a enfin les films que je ne
connaissais pas et que Patrick Brion
m’a donné envie de découvrir.
Les Espions (1957)
de
Clouzot encore avec au casting
Curd Jürgens,
Véra Clouzot,
Louis Seigner
et
Peter Ustinov,
Hercule Poirot himself ! « C’est
un univers à la Kafka que décrit ici Clouzot, plongeant en quelques instants le
spectateur dans un monde
-
essentiellement
nocturne – où personne
ne semble être ce que l’on croit. »
De nombreuses adaptations de Simenon dont les Maigret interprété par Harry
Baur, Gino Cervi ou Albert Préjean.
Et enfin, la série des
Fantômas (1913-1914) de
Louis Feuillade d’après les romans de
Pierre Souvestre et
Marcel Allain. « […]
Alain Resnais reconnaissait : « De tous les cinéastes qui ont porté
Fantômas à l’écran, il est le seul qui en ait compris et respecté l’esprit, et s‘il
avait connu une totale liberté du point de vue financier, il aurait fait
quelque chose d’encore plus proche du chef d’œuvre de Souvestre et Allain. »
Une chose encore m’a marqué, c’est
l’aspect international de la distribution de bon nombre de vieux films avec
parfois aux côtés des français des acteurs italiens, allemands, anglais ou
américains, ce qui me semble moins le cas aujourd’hui mais je peux me tromper.
Je m’arrête là, mais au terme de
cet incroyable voyage dans le cinéma français, je me retrouve avec l’envie de voir
et de revoir des dizaines de film.
Vous l’avez compris, à la lecture
de cette Encyclopédie du Film policier
Français, un seul embarras, l’embarras du choix !
Merci à Babelio & aux Éditions Télémaque !
ISBN 978 2 7533 0383 6
600 pages
2020
63€