Dargaud
ISBN 978 2205 06397 4
204 pages
2009
(Lecture partagée avec Cristina)
Quatrième de couverture:
Je pèse lourd. Des tonnes. Alliage écrasant de lard et d'espoirs défaits, je bute sur chaque pierre du chemin. Je tombe et me relève, et tombe encore. Je pèse lourd, ancré au sol,écrasé de pesanteur. Atlas aberrant, je traîne le monde derrière moi. Je pèse lourd. Pire qu'un cheval de trait. pire qu'un char d'assaut.
Je pèse lourd, et pourtant, parfois, je vole.
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Mes impressions:
Polza Mancini, 38 ans, plus ou
moins écrivain, est en garde à vue. Il est interrogé pour que soit faite la lumière sur… Sur quoi au juste d’ailleurs
? Un acte commis à l’encontre d’une certaine Carole mais quel acte exactement, le
mystère demeure…
L’homme dérange parce qu’il dénote.
Il est obèse, monstrueusement obèse. La différence dérange, c’est bien connu. Mais
que cache cette énormité choquante, dérangeante ? Qu’est-ce qui peut pousser un individu à vouloir disparaitre sous
une telle chape de gras ? Pourquoi s’infliger ça ? Quel peut-être ce
mal, ce désespoir qu’il contient sous cette carapace éléphantesque ?
Les policiers tentent de le faire
parler, de comprendre, mais font-ils le poids pour mener l’interrogatoire face
à ce suspect au physique et à la
personnalité hors normes ?…
Son récit nous permet de
découvrir son existence marginale, ses déambulations, ses errances. Un univers
sombre, tragique, désespéré, peuplé de personnages protéiformes, de gueules
cassées, d’individus en marge, abimés par la vie. Et bien sûr, il est question
du blast…
Manu Larcenet nous livre un récit
et des dessins déroutants, oniriques, désenchantés, entre poésie et tragédie, transcendés par une atmosphère sombre,
beaucoup de noirs et de gris, mais qu’il parvient à ne jamais rendre totalement
pesante ou désespérante. Contre toute attente, il nous ferre, l’empathie
fonctionne et une seule envie nous habite, se jeter voracement sur la suite.
Blast de Manu Larcenet, comme une
explosion de sentiments entremêlés…
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Citation:"- Je ne le sens pas ce type...
- Pourquoi ?
- C'est toute cette graisse qu'il se trimballe...ça...ça me dégoûte... T'as pas vu ?! Ça ballotte dessous ses bras... Je suis sûr qu'il a des seins, tiens ! Arh ! Rien que d'y penser... Arrête de rigoler ! tu te rends compte à quel point il faut se détester pour s'infliger ça ?!"
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