jeudi 28 novembre 2013

Monster - Intégrale - Volume 6

Naoki Urasawa

Big Kana
ISBN  9782505012641
404 pages

(Emprunté à la médiathèque)



Mes impressions: 

Ce sixième volume de Monster est extrêmement riche en surprises et rebondissements et s’ouvre d’ailleurs sur un incroyable coup de théâtre. Stupéfaction. Avec le recul, je crois que je ne m’y attendais pas tout en m’y attendant… Paradoxe. Une fois de plus, j’ai tourné les pages à toute allure, impossible de m’arrêter dans ma lecture, l’envie de savoir étant toujours plus forte. Addiction.

Beaucoup de questions et quelques réponses… Que va découvrir Tenma à l’intérieur de l’immeuble qui porte l’insigne des trois grenouilles ? Que cache le sourire niais de Suk, le journaliste, dont je parlais dans mon précédent billet ? Le tenace Inspecteur Runge, vacancier plus déterminé que jamais, poursuit sa chasse à l’homme qui le conduit à la Villa des Roses. Mais quels sanglants secrets cachent cette vieille bâtisse décrépie et désormais recouverte par d’épais buissons épineux de roses ? Le petit Milosh, très violemment éprouvé psychologiquement par le Monstre va-t-il finir par retrouver sa mère ou définitivement sombrer ? 

«-Et comment tu fais pour chercher ? Tu as une photo de ta maman ?

-Non.

-Mais alors tu ne pourras pas la reconnaitre, non ?

-Bien sûr que si ! C’est ma maman ! [..]moi, je sais que je reconnaitrai son visage ! En plus… […]Elle, quand elle me verra, je sais qu’elle me reconnaitra !!

-Et si jamais en te voyant, elle faisait semblant de ne pas te reconnaitre… ? […] Tu crois qu’elle voulait de toi quand tu es né ? Pourquoi penses-tu qu’on t’a abandonné ? Ta mère te détestait peut-être et c’est pour ça qu’elle t’a abandonné, non ?

-Mais…» 

Poursuites, coups de feu, meurtres, sang, violences physiques, torture psychologique, suspense, tension, tous les ingrédients du parfait thriller font de ce nouvel épisode une réussite totale.

Monster 6 : Addictif !


 

lundi 25 novembre 2013

Pourquoi j'ai tué Pierre

Olivier Ka
Alfred

Delcourt
ISBN 978 2 7560 2666 4
112 pages
2011

(Offert)


Mes impressions: 

C’est en ayant aucune idée de son sujet que j’ai commencé ce roman graphique. Les consignes étaient claires de la part de la personne qui me l’a offerte, ne rien en savoir avant lecture pour que, comme pour elle, la découverte soit totale. Qu’il en soit ainsi. 

« Pour Emmanuel, cette promenade au pays des souvenirs et des blessures, parce qu’il faut aussi savoir rire de ses propres larmes. »  

 En lisant la dédicace de l’auteur, je me suis dit que le sujet n’allait sans doute pas être léger…

Olivier a 7 ans, 8 ans, 9 ans, 10 ans, 12 ans.

Olivier est issu d’une famille plutôt libre, tendance baba cool, on parle de tout, on est tolérant, on n’a pas de tabous. Si ses grands-parents sont extrêmement croyants et pratiquants, ses parents ne le sont pas. Mais ouverts d’esprit, ils comptent un prêtre parmi leurs amis et en sont même plutôt fiers. « Pierre est un curé « de gauche ». Il est cool. Il est drôle. C’est pas un prêtre, c’est un bonhomme. » Olivier est heureux de l’écoute et de la présence rassurante de cet homme qu’il voit comme un « nouveau tonton, un excellent, qui rit, qui chante, qui chatouille. » Avec lui, Olivier se sent important. C’est donc sans hésitation qu’il va le suivre à « Joyeuse Rivière », sa colonie de vacances. Une colonie de vacances, un prêtre, un gamin, pas besoin d’en dire plus…



Olivier a 15 ans, 16 ans, 19 ans, 29 ans, 34 ans.

Une innocence perdue, un enfant marqué à jamais, un adolescent en devenir, un jeune adulte en pleine (dé)construction. Un événement indélébile, marqué à tout jamais, un secret enterré au fond de soi…

Olivier a 35 ans.

Les cauchemars récurrents. Le besoin de sortir de soi ce secret, de le vomir, de l’écrire. Le soutien d’un Ami, un vrai. Un retour en arrière, un mal nécessaire.

Olivier a tué Pierre…

Sobriété et justesse du propos de la part d’Olivier Ka. Trait, dessins, graphisme et mise en page parfaitement adaptés aux émotions, aux sentiments et aux troubles d’Olivier de la part d’Alfred. Quand on sait ce récit autobiographique et qu’on découvre le travail des deux artistes et amis, on comprend définitivement le sens du mot Ami. 



A Olivier Ka et à tous les autres…


 §§§§§

 Olivier Ka

Le blog d'Olivier Ka
Le blog d'Alfred



A noter, également le très beau travail fait sur la couleur par Henri Meunier.

Un album récompensé du Prix du Public et du Prix Les Essentiels d'Angoulême en 2007. 


Un excellent billet sur ce blog dont j'adore le nom ! ^^ 

lundi 18 novembre 2013

Carnet de Voyage en Gitanie

Emmanuelle Garcia
Stéphane Nicolet

Mama Josefa
ISBN 978 2 36167 007 8
60 pages
2013

(Masse Critique Babelio)


Mes impressions: 

Bienvenue en Gitanie !

Bohémiens, Romanichels, Nomades, Manouches, Yéniches ou encore Roms, « les Gitans seraient une partie d’un ensemble appelé « Tsiganes » ». Le terme « gens du voyages », quant à lui, « est un mot administratif français pour désigner cette communauté ». Les auteurs reviennent sur tous ces termes, leurs différences, ainsi que sur tous les clichés passés ou en cours qui leurs sont rattachés et on le sait, les clichés ont la vie dure. Mais il est parfois sain de s'y attarder un peu pour mieux leurs tordre le cou.

Leurs origines géographiques et historiques nous sont également explicitées tandis qu’un tour d’horizon des discriminations qui leur ont été infligées depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours nous en apprend davantage sur leur histoire. Notamment à travers le « samudaripen », génocide de 500 000 tsiganes perpétré par les nazis durant lequel « 90% des Tsiganes de l’Allemagne nazie sont exterminés. Dans le reste de l’Europe, 40 à 80% des familles disparaissent. »

« A la fin de la guerre, le procès de Nuremberg juge les nazis et leurs crimes.

 Mais les Tsiganes n’y sont même pas mentionnés. » 

Le travail, l’importance de la religion, le sens de la famille, l’éducation, le look ou encore leur culture sont aussi exposés. Emmanuelle Garcia et Stéphane Nicolet, les auteurs, ont fait un formidable travail en allant à leur rencontre afin de mieux les connaitre et les comprendre, les impliquant ainsi dans la mise en œuvre de ce projet à travers des rencontres sur leurs lieux de vie.

Le résultat est un formidable outil pédagogique dont le côté ludique est amplifié par une mise en page dans le style du scrapbooking. Des pages colorées, vives, constituées de collages, de dessins, d’annotations, le tout bien évidement  enrichi par du texte, le plus souvent sous forme de pastilles brèves mais néanmoins très documentées. L’aspect carnet de voyage est accentué par le format et l’élastique qui se rabat sur la couverture comme pour un petit calepin sur lequel on note ses impressions et dans lequel on conserve, photos, cartes postales ou autre sans risquer de les perdre. Enfin, Le Bingo du jour de l’an, amusante nouvelle à la chute étonnante de Didier Daeninckx imprimée sur une affiche accompagne le tout. 

« En faisant l’amalgame entre Roms et gens du voyage,

certains hommes politiques déforment la réalité pour effrayer les électeurs » 

A l’heure où on ne peut que déplorer la montée des extrêmes et les multiples polémiques liées aux Roms, ce superbe message de tolérance devrait trôner en bonne place dans toutes les médiathèques de France et de Navarre. 

« N'oublie jamais qu'en milieu tsigane, toute généralisation est impossible. »

La nouvelle de Didier Daeninckx 

Mama Josefa, une maison d'éditions à suivre de près.
N'hésitez surtout pas à vous rendre sur leur site  pour voir tout le travail mis en place autour de ce livre et découvrir leurs autres publications, de vrais outils pédagogiques.




Un grand merci à Babelio et aux Éditions Mama Josefa pour cette très belle découverte.

***

jeudi 14 novembre 2013

Sans même nous dire au revoir

Kentarô Ueno

Kana
ISBN 978 2 5050 1318 1
272 pages
2010 / 2011

(Offert)


Mes impressions: 

Le héros de cette histoire est un mangaka qui mène une existence tranquille partagée entre travail et vie de famille, avec sa fille et sa femme, de santé fragile. Un soir, il rentre chez lui et trouve cette dernière étendue dans le séjour, face contre terre. Après avoir vainement tenté de la ranimer, appelé les secours qui l’ont conduite à l’hôpital, le voilà contraint à se rendre à l’évidence,  elle est morte. La suite expose son ressenti, sa douleur, l’organisation des funérailles, et nous éclaire sur tout le rituel qui accompagne la mort et les funérailles au Japon, un regard inédit pour les occidentaux que nous sommes.

Un manga sur la mort et le deuil, il fallait oser, Kentarô Ueno, paradoxalement essentiellement auteur d’histoires humoristiques, l’a fait. D’inspiration largement autobiographique, le récit n’en a que plus de poids. En effet, ce que le mangaka a vécu, il lui a fallu le retranscrire, une fois le temps passé sur cet événement douloureux. Besoin d’en parler, besoin de partager sa douleur, cette expérience que l’on a tous vécu ou que l’on sera malheureusement tous amenés à vivre un jour : la perte d’un être cher. Se remet-on un jour d’un tel drame, l’histoire ne le dit pas mais il est indéniable qu’il fait forcément de nous quelqu’un de différent, rien n’étant plus jamais comme avant.

Un manga aussi puissant que touchant dont les dessins surprenant d’expressivité traduisent avec talent le déchirement lié à la perte d’un être cher. Des visages déformés, au sens propre, par le chagrin et la douleur, des cases comme délavés, façon de modifier notre regard, comme si nos propres yeux étaient embués par les larmes. Un manga sur vous, sur moi, sur des gens normaux confrontés à l’indicible. Comme quoi de la normalité nait parfois l’exceptionnel.

J’en termine sur ces mots de l’auteur, extraits de la préface : 

« S’il y a des personnes qui vous sont chères, que pouvez-vous faire pour elles ?

Mon souhait serait que vous lisiez cette histoire tout en y réfléchissant. »


 Un méga "Slurp" à Cristina pour ce cadeau N°6...
  

Les avis de Jérôme, de Jacky &  du Bison !

mardi 12 novembre 2013

Esprit d'hiver

Laura Kasischke

Christian Bourgois Éditeur
ISBN 978 2 267 02522 4
276 pages
2013

(Reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2013 Priceminister )




Mes impressions: 

La fameuse angoisse des fêtes de fin d’années, je la connais, chaque année je la vis. Pas celle causée par le souci des cadeaux de dernières minutes qu’il reste à trouver, je vous parle de la véritable angoisse, celle qui s’amplifie plus les jours approchent, plus le soir du premier réveillon se précise. Celle qui vous prend aux tripes, qui vous tenaille l’estomac, qui vous oblige à vous allonger, à vous forcer à respirer calmement avant d’entrer dans l’arène et de sourire en faisant comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. 

"Prendre connaissance des horreurs de ce monde et ne plus y penser ensuite,

ce n’est pas du refoulement. C’est une libération." 

C’est également avec un indéfinissable sentiment d’angoisse qu’Holly  se réveille en ce matin de Noël. Ayant un peu abusé du bon vin, elle se réveille en retard, son mari déjà parti chercher ses parents à l’aéroport. Plus que quelques heures avant que tous les invités ne débarquent et rien n’est prêt. Sa fille Tatiana aurait pu la réveiller mais semble de pas l’avoir fait comme pour mieux pouvoir la mettre dans l’embarras et le lui reprocher ensuite. Tatiana ne semble d’ailleurs pas dans son état normal mais impossible d’en connaitre la ou les véritables raisons. Une tension aussi soudaine qu’inexpliquée semble s’être insidieusement glissée entre les deux femmes.  Ajoutez à cela, une tempête de neige phénoménale qui bloque tous les accès de la ville et des invités qui, du coup, ne viendront pas, rien dans cette journée ne semble vouloir se dérouler comme prévu.

Tout au long des pages de son roman, Laura Kasischke distille au compte-gouttes une ambiance inquiétante à souhait, une atmosphère pesante, cotonneuse. L’aspect huit-clos de cette confrontation entre une mère et sa fille adoptive est accentué par la neige qui les entoure. Elles semblent coupées du monde, sans vue sur l’extérieur. L’image de la baie vitrée opacifiée par la chute perpétuelle des flocons de neige contribue à cette sensation d’isolement, d’étouffement. Aucune intervention extérieure ne semble possible. 

"Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux." 

L’utilisation répétée de phrases ou mots en italiques, pour appuyer le côté inquiétant, et les incessants flashbacks  permettent d’ajouter à la confusion et au questionnement du lecteur. Qu’est-ce qui a bien pu les suivre ? Un démon ? Un esprit ? Esprit d’hiver. Esprits divers... Holly, Holy Bible… Que de drôles de questions qui me viennent à l’esprit pendant ma lecture, que d’associations d’idées fumeuses!... Et cette enfant ramenée treize ans plus tôt d’un orphelinat de Sibérie aussi glacial qu’effrayant, qu’est-ce qui ne va pas chez Tatiana ?

Je me retrouve le 31 décembre 2009, je me suis réfugié dans une salle de cinéma après avoir esquivé toutes les invitations possibles et imaginables, l’angoisse des fêtes, vous vous souvenez… Esther, Orphan, en Version Original, l’histoire d’une enfant sortie de son orphelinat par une famille américaine qui va chèrement payer ce geste désintéressé. Et perpétuellement, l’accroche du film, sur l’affiche, qui me revient en tête tout au long de ma lecture : 

"Quelque chose ne va pas chez Esther… " 

Il est 5h30, dans la nuit noire, le vent souffle fort, la pluie cingle sur les volets, je ne dors plus, je dois savoir, il le faut. Il me reste moins de cent pages, je ne refermerai cet Esprit d’hiver qu’une fois ma lecture achevée.

 
❄❄❄

 L'affiche du film de Jaume Collet-Serra, Esther...

❄❄❄
 
 Ma note: 17/20
Si ce livre vous tente, vous pouvez l'acheter d'un simple clic ICI

 ❄❄❄

Un grand merci à Oliver de Priceminister, à Priceminister
 et aux Éditions Christian Bourgois pour cette inquiétante découverte...




lundi 11 novembre 2013

Heidi, la merveilleuse histoire d’une fille de la montagne

Johanna Spyri

Flammarion
167 pages
1880 / 1933

(Acheté dans une foire aux livres et vieux papiers)



Mes impressions: 

40 ans ! Il m’aura fallu avoir 40 ans pour enfin lire le roman de l’auteur suisse allemande Johanna Spyri. Des années que je saoule proches et amis avec mon intérêt pour Heidi. Heidi, en livres, Heidi en bandes dessinées, Heidi en série télé, Heidi en dessin animé… Ce qui me vaut moult quolibets et/ou remarques indignés voire dédaigneuses… Si vous aimez Camus ou Proust, là tout va bien mais Heidi !... Mais je m’en fous et j’assume ! J’aime la simplicité de cette histoire, son côté un peu naïf aussi parfois. Je pense que c’est aussi lié à la montagne, les Alpes, le grand air et à tous ces souvenirs heureux de vacances passées chez ma tante moUmoUne, dans ses belles montagnes, tantôt vertes et à la végétation luxuriante, tantôt arides et rocailleuses. C’est aussi ça les Alpes, une grande variété de décors en quelques heures ou en quelques minutes de marche seulement. 

Le hasard faisant souvent bien les choses, je me promène en ville un samedi matin quand je tombe sur un panneau indiquant « Foire aux livres et vieux papiers » organisée au profit d’Emmaüs et Amnesty International. Comment résister et surtout pourquoi ? Je suis donc allé farfouiller et quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un exemplaire d’Heidi, une veille édition de 1933 publiée chez Flammarion accompagnée d’une couverture à l’illustration désuète à souhait. C’est donc avec un brin de nostalgie que je me suis plongé dans ma lecture. Tout y est, comme dans mes souvenirs.

Heidi arrive au village avec sans tante Odette qui vient la conduire chez son grand-père, l’Oncle de l’Alpe, comme le nomme les gens du village. Comment peut-elle bien même seulement penser à laisser avec ce vieillard bourru, solitaire, renfrogné, une si petite fille, si jolie, avec ses belles boucles brunes ? Pour un peu, à les entendre, on prendrait le grand-père pour un suppôt de Satan. On va vite comprendre qu’il n’en est rien. Le grand-père, réticent au début, face à cette enfant qu’il ne connait pas, va vite s’avérer débordant d’amour pour sa petite fille et prêt à tout pour la rendre heureuse. Pierre, sa grand-mère aveugle et les chèvres contribuent aussi au bonheur et au bien-être de l’enfant dont on ne manque jamais de nous rappeler le teint frais et les joues roses. Vive le lait de chèvre ! Le regard des gens du village sur le grand-père va aussi beaucoup évoluer quand ils vont voir son amour pour sa petite-fille.

La suite vous la connaissez, après des mois de bonheur partagé pour l’enfant et son grand-père, la tante Odette revient sur l’Alpe et s’empare d’Heidi pour la conduire à Francfort afin qu’elle devienne en quelque sorte demoiselle de compagnie d'une jeune fille handicapée issue de la bonne société, chance unique pour elle de recevoir une bonne éducation. L’auteure joue beaucoup sur l’opposition ville montagne, la vie citadine grise et morne en opposition à la vie saine et épanouissante au grand air, forcément plus pur en montagne. Le choc des cultures se fait aussi au niveau de l’éducation, rigoriste de Mademoiselle Rougemont, la gouvernante, qui ne sait que faire de cette « sauvageonne » qu’on lui a imposée à son grand dam. Heidi va se devoir s’adapter à un milieu social et un cadre de vie très différent de celui sur l’Alpe.

Un petit regret, l’amitié entre Heidi et Claire est moins présente qu’on pourrait s’y attendre même si elle est indéniable. Beaucoup de faits sont traités assez rapidement, parfois en quelques lignes, ce que j’ai parfois déploré. Inutile de vous préciser que ce sont des passages entiers de la série télé que je voyais défiler, ponctuant ma lecture de « Ah, tiens, alors c’était dans le bouquin ça aussi ! ». Disons que c’est surtout au niveau du traitement que l’adulte que je suis a pu rester un peu sur sa faim, parfois espérant sans doute trouver une intrigue bien plus développée qu’elle ne l’est en réalité, littérature jeunesse oblige, et d’un autre temps aussi, je suppose. Il ne faut pas perdre de vue que cette histoire a été publiée en 1880 même si c’est la télé qui a contribué à la remettre au goût du jour à la fin des années 70. Ce volume se termine par le retour d’Heidi chez son grand-père, sur ordre du médecin, suite à ses crises de somnambulisme qui ont effrayé tous les habitants de la maison Gérard.

C’est donc avec une joie non dissimulée que je peux annoncer à la foule en délire que vous pourrez, bientôt, mais pas trop tôt non plus, il ne faut jamais abuser des bonnes choses, découvrir un prochain billet narrant la suite des aventures d’Heidi, la merveilleuse histoire d’une fille de la montagne intitulée Heidi grandit. Et oui, l’amateur de vide-grenier du dimanche matin que je suis est déjà parvenu à se procurer ce volume dans la même collection. Bande de petits veinards va !

« La montagne est tellement jolie
Quand on grandit auprès d'elle
Heidi en a fait son amie
Mais loin d'elle, elle s'ennuie

Au-dessus d'un petit village
Avec son grand-père
Heidi apprend la vie sauvage
La vie qu'elle préfère [..]

La montagne est un paradis
Pour faire l'école buissonnière
Chaque saison lui donne aussi
Des leçons à sa manière

Courir et vivre dans l'alpage
Avec ses amis
C'est le bonheur un peu sauvage
La vie pour Heidi
C'est le bonheur un peu sauvage
La vie ... pour Heidi »

❄❅❆

 Découvrez un site consacré à la série télé allemande:


 ❄❅❆
 


samedi 9 novembre 2013

Une vie entre deux océans

M. L. Stedman

Stock
ISBN 978 2 234 07198 8
449 pages
2012 / 2013

(Masse Critique Babelio)
 

Mes impressions: 

Janus Rock, petit ilot rocailleux, situé sur la côte sud-ouest de l’Australie, fouetté par les vents, frappé par les vagues. Les éléments s’y déchainent parfois passant de la colère d’un océan démonté au calme d’une mer d’huile. Un univers à part pour une vie particulière. Plus que le gardien du phare de ce promontoire rocheux, Tom Sherbourne est gardien de la destinée des bateaux et des marins naviguant à portée de ce halo lumineux, unique signe de vie dans les profondeurs de la nuit. La vie est dure sur Janus ; solitude, isolement, son prédécesseur n’y a pas survécu.

"Tom étudia la carte étalée sur la table. Même une fois magnifié à cette échelle, 
Janus n'était guère qu'un point, parmi des récifs dispersés au large de la côte. 
Il fixa son regard sur l'étendue marine, inspira l'air épais et salé, 
sans se retourner vers la côte, de crainte que cela ne le fasse changer d'avis."

La vie y est plus douce pour Tom depuis son mariage avec Isabel qui porte dans son cœur et dans sa chair le besoin de donner la vie. Mais le destin en a décidé autrement et chacune de ses grossesses se concluent invariablement en fausse couche. Il en va de même pour la dernière, Tom recueillant entre ses mains le corps d’un bébé arrivé bien trop tôt pour avoir la moindre chance de survie.

Quand un matin, un dinghy échoue sur l’ile avec à son bord un homme mort et un nourrisson de deux mois bien vivant lui, l’océan semble leur faire l’offrande de ce bébé. Entre cœur et raison, quelle décision est la meilleur et pour qui ? Pour le couple, un choix s’impose, leur première divergence mais non des moindres. La vie est faite de choix et ces choix sont parfois lourds de conséquences.

"Tout comme le mercure qui contribuait à la rotation de la lumière, Isabel était... un mystère. 
Capable de soigner comme d'empoisonner; capable de porter tout le poids de la lumière 
mais aussi de la diffracter en un millier de particules impossibles à attraper, 
s'égayant dans toutes les directions." 

Un roman de facture plutôt classique mais servi par une écriture fluide et un sens du rythme qui font défiler ses trente-sept chapitres, plutôt courts, et ses quatre cent cinquante pages à toute vitesse. Plus, on avance dans l’histoire, plus on a envie d’en connaitre l’issue, tellement l’auteur nous tient en haleine, la boule au ventre. Les personnages sont attachants, touchants, cohérents, torturés, plein de doutes et pas à l’abri d’une erreur aussi terrible soit-elle.

Entre liens du sang et liens du cœur, je n’ai pour ma part aucun doute sur ceux qui ont le plus de valeur...

Une vraie bonne surprise que ce premier roman de M. L. Stedman, romancière australienne  dont  on n’a pas fini d’entendre parler, j’en suis certain. De même que je suis certain qu’en refermant ce livre, ce n’était pas une larme que j’avais au coin de l’œil mais juste un résidu d’embruns venu tout droit de l’océan…





Un grand merci à Babelio et aux Éditions Stock pour cette belle découverte.

  M. L. Stedman

***

Deux beaux billets: ChristiePassiondelecteur



 



Babelio vous invite toute l’année à découvrir des nouveaux livres. et à partager vos critiques de livres. en allant sur Babelio.com".

lundi 4 novembre 2013

Monster - Intégrale - Volume 5

Naoki Urasawa

Big Kana
ISBN 978 25050 1213 9
408 pages

(Emprunté à la médiathèque)



Mes impressions: 

La traque se poursuit sur les chapeaux de roue !

Cette fois, le Docteur Tenma est bien décidé à tuer Johann et mettre ainsi un terme à la cavale meurtrière du Monstre. Profitant d’une cérémonie en l’honneur de Schuwald, homme d’affaire trouble et intraitable surnommé « le vampire de Bavière », il se cache sur des rayonnages de la bibliothèque dans laquelle a lieu l’événement, déterminé à ne pas laisser échapper sa proie. Parallèlement, Nina, semble elle aussi vouloir éradiquer de la surface de la terre son diable de frère jumeau aux allures d’ange blond. 

« Arriver à tirer sur sa première cible ou ne pas y arriver. C’est là que toute la différence se fait. Entre ceux qui peuvent se servir d’une arme et ceux qui ne pourront jamais !! […] Quand tu te sers de ton arme, tu appuies toujours deux fois sur la détente ! De cette manière, tu as très peu de chances de rater ton coup ! » 

Des personnages meurt, d’autres apparaissent, tel Grimmer ce journaliste qui sous un abord un peu nigaud au départ se révèle finalement bien plus obstiné et retors qu’on aurait pu le croire. L’intrigue nous conduit dans les sombres et pittoresques rues de Prague où l’ombre de l’orphelinat du « 511 Kinderheim » et les terribles expériences qui y ont été commises sur des enfants plane toujours. 

« Docteur Tenma… Tout homme commet des fautes graves. Des fautes qui ne s’effacent pas. Mais tout homme à une mission à accomplir. » 

Ce cinquième tome de l’intégrale de Monster, qui  regroupe en fait les tomes 9 et 10 originellement publiés, s’avère toujours aussi efficace et palpitant avec un sens inouï du suspens et un art parfaitement maitrisé du cliffhanger. On se laisse emporter par les multiples ramifications de cette machination infernale pour notre plus grand plaisir, on ne s’ennuie pas une seconde, tournant les pages à toute allure avec une seule obsession, découvrir la suite.




Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...