Un village où personne ne s’arrête
jamais, « sauf si l’on tombe en
panne ». Un village perdu dans une campagne isolée, sauvage, revêche,
entouré de marécages hostiles, une terre infertile où rien ne pousse, dont rien
jamais ne sort, sauf la mort…
Un gamin qui s’est construit, ou
déconstruit, persuadé d’être responsable de la mort de sa mère morte en couches
en le mettant au monde. Une vie brisée avant même que d’être arrivée.
Des adultes plus effrayants et
répugnants les uns que les autres, entre consanguins et tarés congénitaux.
Bienvenue dans la misère morale et sociale la plus noire. Aucun espoir, aucun
ressort, sauf la mort…
Un gamin menteur, raciste,
manipulateur, fourbe, menteur, un gamin qui a ses propres codes, faussement
naïf, un tueur.
"Je suis un enfant qui tue les gens"
Son premier meurtre effectif sera
celui de son demi-frère. Il se saisit de sa tête à deux mains et va lui fracasser le crâne à grands coups contre le
sol. Il déteste tout le monde, il fallait bien commencer par quelqu’un.
D’autres suivront, beaucoup, des
meurtres prémédités pour la plupart, toujours plus violents, toujours plus sanguinolents.
Une raison, une explication ? Parfois évidente, parfois moins. Mais
y-a-t-il toujours une explication à la haine ?
"Moi, j'ai un peu décidé d'arrêter de tuer, histoire de de ne pas affoler tous les survivants.
J'empoisonne quand même le chat de Mme Frolignac, pour ne pas perdre la main.
Amen."
Un album adapté du roman éponyme
de Jean-Luc Luciani, lauréat du Prix SNCF du Polar bande dessinée 2013,
à la noirceur totale. Noirceur du sujet, noirceur du graphisme de Jonathan Munoz, on oscille entre des
bruns sombres et du bleu nuit, noirceur du milieu dépeint, noirceur du cadre,
la nuit, la pluie, la boue, le sang, la mort…
Le malaise et l’horreur sont
amplifiés par la narration qui est faite par l’enfant, avec son regard et son
langage, ses mots d’enfant. Regard sans concession sur un monde d’adultes ignares
et décadents, issus de ces horribles petits villages reculés, vivant en
autarcie, comme on en voit parfois dans certains films d’horreur américains.
Et bien sûr, comment ne pas penser
à l’excellent roman d’Agota Kristof,
Le Grand cahier, et à ses deux
terribles jumeaux.
Une lecture que je vous conseille
un soir de violents orages, dans une maison vide, à la lueur de la flamme
vacillante d’une bougie, pour en savourer encore plus la terreur à sa juste
valeur…
Un léger bruit dans le moteur, où comment sombrer dans l’horreur, où
comment tenter d’échapper à son destin de la pire manière qui soit…
ISBN 978 2 36640 007 6
119 pages
2012
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Physalis
pour cet effrayant et surprenant coup de (poignard dans le) coeur !
L'avis de Théoma.
Il y a pas à dire quand il s'agit d'horreur, de peur, de noirceur... eur eur et encore eur .....tout ce qu'il y a de Burtonien, Agathien, Hitchcockien ... ien ien et ien... ressort en toi avec un grand T. Tu en parles si bien que même pas je veux le lire ton livre.
RépondreSupprimerAu secours ! <Un peu de douceur, bonheur, candeur.... siteplait ^^ ;)
La douceur d'un frisson...^^
SupprimerIl est bien loin le temps où tu lisais des Calvin, tome I, Calvin tome II, Calvin tome III...
RépondreSupprimerT'as changé, mon gars. Plus viril, plus sombre. La double facette d'un schizo. A quand ton premier meurtre ?
La schizophrénie est mon amie...
SupprimerCette BD m'a laissé totalement sceptique. J'ai apprécié le graphisme, mais je n'ai pas du tout compris où l'auteur voulait en venir. Le gosse tue les gens, oui, et alors ? C'est bienvenue chez les ploucs, ok, mais quoi ? Vraiment, cette BD au final, je ne la conseillerait pas car du crime, du noir, du gore juste pour les concepts, je ne vois pas quoi en faire. Et comme j'aime bien comprendre, j'ai ensuite lu "Les dormants" du même auteur qui ne m'a guère plus convaincue...
RépondreSupprimerJe comprends ton point de vue. Le roman dont elle est adaptée est peut-être plus explicite...
SupprimerJe pense qu'il peut parfois être intéressant de ne pas chercher à tout expliquer, à excuser...
Ce coté dérangeant m'interpelle. Du même auteur j'ai beaucoup aimé "Les dormants" et je pense que je lirai cet album un jour ou l'autre pour me faire ma propre idée.
RépondreSupprimerSi un jour je croise ces "Dormants", j'y jetterai un œil.
SupprimerJe note bien sûr...moi qui suis en train de dévorer Doctor SLeep de Stephen King...
RépondreSupprimerJe vais d'abord lire Shining, je ne connais que le film, et ensuite je lirai Docteur Sleep.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé cet album... Outch !!
RépondreSupprimerUn coup de poing dans le ventre !
SupprimerJ'ai bcp aimé.
RépondreSupprimerMoi aussi.
Supprimer