Mon petit plaisir coupable à moi,
c’est…Le Miroir se brisa !
Comment vous dire ? A chaque
diffusion, je suis pris d’une sorte d’attraction fatale, impossible pour moi de
ne pas le regarder. Et comme à une époque, j’avais la VHS, je pense l’avoir visionné
au final une bonne trentaine de fois et je ne m’en lasse pas…
Le Miroir se brisa, c’est d’abord un roman d’Agatha Christie dont l’intrigue lui a été inspirée par un drame vécu
l’actrice américaine Gene Tierney
qui donna naissance à une enfant retardée mentalement, entre autre, après avoir
contracté la rubéole. Je vous ai parlé de cette lecture ici, je me dispense donc d'en faire à nouveau le résumé.
Sorti en 1980, ce film est signé Guy Hamilton, réalisateur notamment de
quatre James Bond : Goldfinger, Les Diamants
sont éternels, Vivre et laisser
mourir, L’Homme au pistolet d’or.
Il adaptera d’ailleurs un autre roman d’Agatha
Christie l’année suivante, Meurtre au
soleil dont je vous parlerai peut-être un de ces jours. Pour les fans de la
saga James Bond, à noter une
apparition furtive et non créditée d’un certain Pierce Brosnan…
Le casting est quatre étoiles, Angela Lansbury, Geraldine Chapline, Tony Curtis, Edward Fox, Rock Hudson, Kim Novak et Liz Taylor !
Angela Lansbury interprète Miss Marple. Personnellement, je ne l’aime
pas beaucoup dans ce rôle. Je la trouve trop grande, trop raide, vieillie trop
artificiellement. Et je trouve son chemisier trop décolleté !! Oui, je
sais, c’est un détail mais ma Miss Marple ne porterait pas un chemisier pareil !
^^ Dans un registre totalement différent je préfère Margaret Rutherford même si son interprétation en fait une Miss
Marple très différente des romans. Sinon, je préfère ses interprètes pour la
télé, Helen Hayes, Joan Hickson et dernièrement Julia McKenzie, très convaincante. Par
contre, je n’aime pas du tout l’interprétation de Gerladine McEwan marqué à tout à jamais que je suis par son rôle de
nonne haïssable, méprisable, détestable, épouvantable (si vous trouvez un autre adjectif en –able, faites-moi signe, merci !) dans The
Magdalene Sisters de l’écossais Peter
Mullan.
Angela Lansbury |
Rock Hudson, dans un de ses derniers rôle au grand écran, semble un
peu fatigué et même le plaisir de retrouver sa grande amie Liz Taylor 24 ans après Géant
ne semble pas suffire à son bonheur. Liz
Taylor, elle, a bien 20 kilos de trop à cette époque, abus de poulet frit…
Le réalisateur tente bien de minimiser les dégâts, abuse un peu des filtres (il a dû hésiter à la filmer à travers une
couverture !) mais le surpoids est bien là et se voit donc autant
faire avec.
Sa rivale à l’écran, l’hitchcockienne
Kim Novak, ne se gênera d’ailleurs
pas pour faire quelques remarques acerbes à ce propos. On en reparlera. Mais
quelqu’un peut-il me dire ce qui a pris à Phyllis
Dalton la costumière deux fois oscarisée, pour d’autres films je précise,
de lui mettre ce pot de fleurs ridicule sur la tête ?? Un pot de fleur,
que dis-je ? Un bonnet de bain en plastique ? Totalement grotesque !
Où alors, elle s’est dit qu’un gros « bidule » sur sa tête
contrebalancerait la largeur de ses grosses fesses ? Allez savoir…
Kim Novak, Rock Hudson, Elizabeth Taylor |
Tony Curtis et Kim Novak
sont ici effroyables de vulgarité. Grossiers, outranciers, cabotins, un régal !
Leurs répliques cinglantes, souvent hilarantes font parties des moments que je
préfère dans ce film, une vision au vitriol d’Hollywood et du monde du cinéma
en général. Le réalisateur et le producteur, Hudson et Curtis, qui se
détestent mais doivent composer l’un avec l’autre. L’ex-grande star qui tente
un come-back et la starlette qui tente de percer, Taylor et Novak, prêtes
à toutes les bassesses pour attirer la lumière sur elles.
Si j’aime ce film, c’est aussi et surtout qu’il
contient aussi quelques-unes de mes répliques cultes.
Quand Kim Novak, 47 ans au moment du tournage, balance à Edward Fox l’enquêteur de Scotland Yard
« C’était il y a 4 ou 5 ans oui, c’est
ça, le jour de mes 16 ans… », moi, ça me fait marrer ! Quand avec
un regard putassier, bien loin de sa froideur dans Vertigo, elle lui demande s’il a « une grosse matraque », pareil ! Quand elle balance à
Liz Taylor/Marina Gregg « Marina, je vois que tu as non
seulement gardé ta silhouette d’antan mais tu y as en plus…ajouté… »,
pareil ! Quand Taylor demande à Novak de « lever le menton… Les deux… »,
je me mare toujours ! Quand Geraldine Chaplin précise "Marty Fenn est producteur, il ne ment que quand il parle...", je me marre encore ! Et je pourrai vous en citer encore beaucoup comme
ça.
Si ce film n’est pas un navet, on ne peut pas dire que ce soit un chef-d’œuvre. Il a
quelque chose d’un peu bancal. Peut-être qu’à jouer sur plusieurs
tableaux, film policier, drame, satyre du milieu du cinéma, il se perd un peu en chemin. On peut aussi se demander quelle était l’ambiance sur le tournage
avec une telle distribution, la même que celle décrite dans le film ? Par contre, il est amusant de constater que certaines stars, rattrapées par le réel, n’hésitent pas à égratigner un peu leur image. Liz Taylor, par exemple, y est bien loin de sa splendeur de Cléopâtre quand elle était la première actrice au monde à toucher 1 million de dollars pour un film. Reste des situations souvent convenues et prévisibles, des personnages bien caricaturaux et des acteurs qui en font
globalement des caisses et ça peut lasser mais moi, j’adore !!
Voilà, c’était ma participation
au Ciné-Club de Potzina de décembre, c’était mon « petit plaisir coupable » !
1980
Guy Hamilton
Avec Angela Lansbury, Geraldine Chapline, Tony Curtis, Edward Fox, Rock Hudson, Kim Novak et Liz Taylor...