Quatrième de couverture:
Roman d'apprentissage, histoire d'amour sur deux continents, chef-d’œuvre artisanal et fabuleuse machine à remonter le temps, Le Journal de Frankie Pratt est un livre hors du commun.
1920. Frankie Pratt a 18 ans lorsqu'elle commence à écrire
son Journal. Élève prometteuse, lectrice avertie, la jeune fille
rêve de devenir écrivain. Avec une machine à écrire Corona et
une fantaisie d'archiviste, elle se lance dans le récit de ses aventures
sous forme de scrapbook.
Tour à tour étudiante boursière au Vassar College, danseuse
de charleston amateur à Greenwich Village, rédactrice de potins
à grand tirage, secrétaire d'édition auprès de James Joyce,
amoureuse éperdue de mauvais garçons, elle nous entraîne dans
un périple qui la conduira du New York de la Prohibition au
Paris des Années folles.
Cartes postales, articles et dessins de presse, gravures de
mode, tickets de train ou de paquebot, échantillons de tissus...
Six cents pièces d'époque, glanées chez les antiquaires ou sur
Internet, ont été nécessaires pour composer ce livre.
"Un délice rétro."
The Washington Post
Caroline Preston est l'auteur de trois romans à succès aux États-Unis, dont Lucy efface tout, traduit en 2001 aux Éditions NiL. Le Journal de Frankie Pratt lui
a été inspiré par l'amitié qui lia sa grand-mère à Sylvia Beach, la
libraire et éditrice légendaire du Saint-Germain-des-Prés des années
1920. Elle travaille d'ores et déjà à son prochain scrapbook.
Mes impressions:
Le Journal de Frankie Pratt de
Caroline Preston est un journal intime réalisé selon la technique du scrapbooking, une façon de mettre en scène
ses souvenirs à travers un savant mélange de photos, d’images et de mots. Il
est incontestable que c’est ce qui fait son intérêt premier.
Tout commence donc par un journal
offert par sa mère et une Corona, non pas la bière, mais la vieille machine à
écrire de son père retrouvée dans la cave. Frankie va donc s’employer à
collecter photos de famille, photos de magazines, de journaux, qui nous en
apprennent plus sur ses lectures, ses opinions politiques, son époque, sa vie. Enfin,
ses annotations personnelles complètent le tout.
Frankie nait quasiment avec le
siècle. Elle commence son journal en 1920 à Cornish, jolie petite bourgade du
New Hampshire, quand débutent les années folles, années d’insouciances marquées
par la légèreté, la mode et ses frivolités, ses chapeaux uniques, ses parfums
d’un autre temps, les publicités pleines d’un charme suranné mais savoureux. Frankie
vient d’obtenir son diplôme de fin d’études et est acceptée à l’université de
Vassar. Nous la suivons donc durant ses années universitaires. Années surtout
marquées par les amitiés, les rivalités, les premières histoires de cœur. Le
destin qui semble tracé de certaines et les ambitions plus audacieuses d’autres
telles que Frankie m’a beaucoup fait penser au film avec Julia Roberts et
Kristen Dunst « Le Sourire de Mona Lisa » dans lequel une jeune
enseignante veut ouvrir l’esprit de ces jeunes étudiantes afin qu’elles ne se
résignent pas à suivre un chemin tout tracé de bonnes épouses et gentilles
femmes au foyer que semblent vouloir leur imposer leurs familles.
Les années passent. Frankie,
elle, a une ambition : devenir un « vrai écrivain ». Ses premières
expériences dans le journalisme dans diverses publications feront de New York
une étape décisive pour son avenir. Elle s’intéresse aux poèmes de TS Elliot, Ezra Pound et aux
romans de Fitzgerald.
Puis vient l’étape parisienne qui,
par certains aspects, m’a rappelée ma lecture de « Paris est une
fête » d’Hemingway, son évocation du Paris de l’époque, lieu de
villégiature par excellence de tous ces auteurs de l’époque sous la coupe
bienveillante de la grande Gertrude Stein. Sa rencontre avec Sylvia Beach de la
célèbre librairie « Shakespeare & compagnie », avec James Joyce
et bien d’autres encore donne véritablement corps au récit.
En effet, toutes ces évocations
de personnalités de l’époque donnent un peu d’épaisseur et de crédit à
l’histoire, ce qui n’est pas négligeable car s’il est bien un reproche qu’on
peut faire à Caroline Preston, c’est d’avoir réalisé un travail formidable,
d’avoir créé un magnifique objet mais dont l’histoire par elle-même est plutôt
gentillette et cousue de fil blanc. Ce qui, je dois bien le reconnaître à
quelque peu modéré mon enthousiasme envers ce que je considère comme une totale
réussite du scrapbooking, un très beau « roman graphique » mais comme
un objet littéraire un peu léger.
En dépit de ce demi-regret, je ne
boude jamais mon plaisir, vous le savez et si l’auteure réitère l’expérience
avec un autre ouvrage du même type, il est fort probable que je me laisse
tenter.
Le Journal de Frankie Pratt, roman
graphique abouti ou roman photo de luxe ? A vous de juger !
Caroline Preston
Pour découvrir l'univers de l'auteur, cliquez ICI
Pour découvrir Le Journal de Frankie Pratt sur le site de NiL Éditions, cliquez ICI
ISBN 978 2 84111 594 5
235 pages
(acheté à l'espace culturel Leclerc Cognac)