lundi 31 décembre 2012

Bonne Année 2013


Je vous souhaite une belle et heureuse année 2013
qu'elle vous apporte Amour, Bonheur, Santé et Sérénité...


...et aussi plein de belles lectures bien sûr !


samedi 29 décembre 2012

Le Journal de Frankie Pratt - Caroline Preston






Quatrième de couverture: 

Roman d'apprentissage, histoire d'amour sur deux continents, chef-d’œuvre artisanal  et fabuleuse machine à remonter le temps,  Le Journal de Frankie Pratt est un  livre hors du commun.

     1920. Frankie Pratt a 18 ans lorsqu'elle commence à écrire son Journal. Élève prometteuse, lectrice avertie, la jeune fille rêve de devenir écrivain. Avec une machine à écrire Corona et une fantaisie d'archiviste, elle se lance dans le récit de ses aventures sous forme de scrapbook.

     Tour à tour étudiante boursière au Vassar College, danseuse de charleston amateur à Greenwich Village, rédactrice de potins à grand tirage, secrétaire d'édition auprès de James Joyce, amoureuse éperdue de mauvais garçons, elle nous entraîne dans un périple qui la conduira du New York de la Prohibition au Paris des Années folles.

     Cartes postales, articles et dessins de presse, gravures de mode, tickets de train ou de paquebot, échantillons de tissus... Six cents pièces d'époque, glanées chez les antiquaires ou sur Internet, ont été nécessaires pour composer ce livre.

"Un délice rétro."
The Washington Post


Caroline Preston est l'auteur de trois romans à succès aux États-Unis, dont Lucy efface tout, traduit en 2001 aux Éditions NiL. Le Journal de Frankie Pratt lui a été inspiré par l'amitié qui lia sa grand-mère à Sylvia Beach, la libraire et éditrice légendaire du Saint-Germain-des-Prés des années 1920. Elle travaille d'ores et déjà à son prochain scrapbook.

Mes impressions: 

Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston est un journal intime réalisé selon la technique du  scrapbooking, une façon de mettre en scène ses souvenirs à travers un savant mélange de photos, d’images et de mots. Il est incontestable que c’est ce qui fait son intérêt premier.

Tout commence donc par un journal offert par sa mère et une Corona, non pas la bière, mais la vieille machine à écrire de son père retrouvée dans la cave. Frankie va donc s’employer à collecter photos de famille, photos de magazines, de journaux, qui nous en apprennent plus sur ses lectures, ses opinions politiques, son époque, sa vie. Enfin, ses annotations personnelles complètent le tout.

Frankie nait quasiment avec le siècle. Elle commence son journal en 1920 à Cornish, jolie petite bourgade du New Hampshire, quand débutent les années folles, années d’insouciances marquées par la légèreté, la mode et ses frivolités, ses chapeaux uniques, ses parfums d’un autre temps, les publicités pleines d’un charme suranné mais savoureux. Frankie vient d’obtenir son diplôme de fin d’études et est acceptée à l’université de Vassar. Nous la suivons donc durant ses années universitaires. Années surtout marquées par les amitiés, les rivalités, les premières histoires de cœur. Le destin qui semble tracé de certaines et les ambitions plus audacieuses d’autres telles que Frankie m’a beaucoup fait penser au film avec Julia Roberts et Kristen Dunst « Le Sourire de Mona Lisa » dans lequel une jeune enseignante veut ouvrir l’esprit de ces jeunes étudiantes afin qu’elles ne se résignent pas à suivre un chemin tout tracé de bonnes épouses et gentilles femmes au foyer que semblent vouloir leur imposer leurs familles.

Les années passent. Frankie, elle, a une ambition : devenir un « vrai écrivain ». Ses premières expériences dans le journalisme dans diverses publications feront de New York une étape décisive pour son avenir. Elle s’intéresse  aux poèmes de TS Elliot, Ezra Pound et aux romans de Fitzgerald.

Puis vient l’étape parisienne qui, par certains aspects, m’a rappelée ma lecture de « Paris est une fête » d’Hemingway, son évocation du Paris de l’époque, lieu de villégiature par excellence de tous ces auteurs de l’époque sous la coupe bienveillante de la grande Gertrude Stein. Sa rencontre avec Sylvia Beach de la célèbre librairie « Shakespeare & compagnie », avec James Joyce et bien d’autres encore donne véritablement corps au récit.

En effet, toutes ces évocations de personnalités de l’époque donnent un peu d’épaisseur et de crédit à l’histoire, ce qui n’est pas négligeable car s’il est bien un reproche qu’on peut faire à Caroline Preston, c’est d’avoir réalisé un travail formidable, d’avoir créé un magnifique objet mais dont l’histoire par elle-même est plutôt gentillette et cousue de fil blanc. Ce qui, je dois bien le reconnaître à quelque peu modéré mon enthousiasme envers ce que je considère comme une totale réussite du scrapbooking, un très beau « roman graphique » mais comme un objet littéraire un peu léger.

En dépit de ce demi-regret, je ne boude jamais mon plaisir, vous le savez et si l’auteure réitère l’expérience avec un autre ouvrage du même type, il est fort probable que je me laisse tenter.

Le Journal de Frankie Pratt, roman graphique abouti ou roman photo de luxe ? A vous de juger !


 Caroline Preston

Pour découvrir l'univers de l'auteur, cliquez ICI

Pour découvrir Le Journal de Frankie Pratt sur le site de NiL Éditions, cliquez ICI

 
ISBN 978 2 84111 594 5
235 pages

(acheté à l'espace culturel Leclerc Cognac)

dimanche 16 décembre 2012

Les Âmes grises - Philippe Claudel






Quatrième de couverture:

"Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s’étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu’ils soufflaient l’air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s’effilocher. On n’entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé.
« C’est peut-être enfin la paix… hasarda Grosspeil.
– La paix mon os !» lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette."

Les Âmes grises (Prix Renaudot 2003, consacré meilleur livre de l'année en 2003 par le magazine Lire, Grand Prix des lectrices de Elle catégorie roman) a été traduit dans vingt-cinq pays.



Mes impressions: 

Une couverture dans les tons de bruns, un peu sépia. Une petite fille, des branchages ou plutôt des broussailles. Les Âmes grises, on sent que la gaité ne sera pas de mise.

On entre à peine dans l’histoire et déjà, elle nous happe. Qui est le narrateur ? Comment sait-il ? Où se situe-t-il au milieu de tous ces événements et de ces différents personnages ?

Très vite, vient l’Affaire, la majuscule est d’importance, le terrible assassinat de cette petite fille, la bien nommée Belle de jour, d’autres meurtres suivront. Un suspect se dessine rapidement et parallèlement, notre envie de savoir et d’enfin comprendre nous emporte.

L’opposition entre les petites gens et les notables tout-puissants, le pot de terre contre le pot de fer, donne toute sa force et contribue à donner corps à cette histoire qui fleure bon la province française de cette époque troublée par  la première guerre.

Plus encore que pour l’histoire, particulièrement poignante, j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’écriture de Philippe Claudel que j’ai découvert avec ce livre. Une écriture parfaitement calibrée, toute en nuances, en évocations, en émotions et en parfums, déjà, qui amplifie la véracité et l’authenticité du récit.

Le monde et les hommes ni tout noirs, ni tout blancs et les âmes grises...



Un grand merci à Anne pour cette belle découverte.





Philippe Claudel

Extraits:  

"On sait toujours ce que les autres sont pour nous, mais on ne sait jamais ce que nous sommes pour les autres."

"C'est douloureux d'écrire. Je m'en rends compte depuis des mois que je m'y suis mis. Ça fait mal à la main, et à l'âme."

"On doit leur apprendre ça dans les séminaires: frapper les imaginations avec quelques phrases bien tournées."

"C'était sa façon, au juge, de réduire à rien celui à qui il parlait. Il ne disait pas tu, ni vous, il disait il ou elle, comme si l'autre n'était pas là, comme s'il n'existait pas, comme si rien ne laissait supposer sa présence. il le rayait grâce à un pronom."

 

Le Livre de Poche N°30515
ISBN 978 2 253 10908 2
280 pages


(Offert pour mon anniversaire par une belle nantaise)

mercredi 12 décembre 2012

Instant poème...

 

 

Chanson pour les enfants l'hiver

  
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau. 



 Jacques Prévert 

mardi 11 décembre 2012

En cas de bonheur - David Foenkinos






Quatrième de couverture:

"Il y a des romans d'amour qui sont déjà des films d'amour. Mais Truffaut n'est plus là pour les tourner. [...] Alors mieux vaut s'en tenir aux romans, aux rares romans d'aujourd'hui qui parlent vraiment d'amour. L'amour que nous avons vécu, l'amour que nous allons vivre, c'est sûr, l'amour que nous rêvons de vivre. Merci, Foenkinos." Erik Orsenna, de l'Académie française

"Jubilatoire ! David Foenkinos, auteur farfelu et facétieux, ne déroge pas à sa réputation. [...] Pour cette réjouissante épopée, il se plaît dans la comédie sociale et distille ses réjouissantes sentences en dissertant une fois encore sur l'avenir de la vie conjugale." Nathalie Vallez - Elle  

David Foenkinos est également l'auteur du Potentiel érotique de ma femme, prix Roger Nimier 2004, et de Qui se souviens de David Foenkinos ?, prix Jean Giono 2007. Ses romans sont traduits en une quinzaine de langues.


Mes impressions:



Dans la série, mes lectures de l’été, voici En cas de bonheur de David Foenkinos.  Je vais être bref, il y a peu à dire.

Autant je me suis amusé et je peux même dire que j’ai adoré La Délicatesse du même David Foenkinos, autant je me suis ennuyé avec En cas de bonheur. Il est ici question des difficultés d’un couple. Les ravages causés par la routine dans la vie à deux, la rupture, les tentatives de reconquête. C’est plein de bonnes intentions, gentillet au possible mais d’un ennui mortel. J’ai enchainé les pages sans conviction alternant in petto,  les «mais encore ?…», «quoi d’autres ?…», «et à part ça ?... » et les «à quoi bon….».

Le meilleur moment pour moi a été quand j’ai refermé ce livre donc je pense que je vais attendre un peu avant de  lire Le Potentiel érotique de ma femme, du même auteur, qui m’attend sagement dans ma PAL.

Toujours laisser une seconde chance…




David Foenkinos
                                                   
Extraits: 

"Sauf pour la mort, les femmes ont toujours de l'avance sur les hommes."

"Les femmes ne tournent jamais la tête sans une idée derrière."



J'ai lu
ISBN 978 2 290 35362 2
191 pages

(échangé via www.pochetroc.fr)

samedi 8 décembre 2012

Ca balance chez les morts... - Jean-François Gaubert







Quatrième de couverture:

Ce qui me plaît à dire aux personnes qui arrivent parmi nous, c’est « Bienvenue au camping de la Grosse Truite ! » Ça me fait rire et comprenne qui pourra ! Mais ne vous inquiétez pas, ici, c’est tellement plus amusant que sur la Terre ! Simplement, ne soyez pas surprise de voir parfois débouler de nulle part un élan qui parle, un hérisson teint en blond ou une mangouste qui vient vous donner quelques conseils. C’est Ibiza sans ecstasy, ici. Bref, ma question est simple. Voulez-vous refaire un nouveau tour de manège ou souhaitez-vous passer au stade supérieur ?

Après Coco pète les plombs, Jean-François Gaubert, auteur lyonnais, poursuit, dans ce 4e roman, sa réflexion sur la vie et la mort en nous transportant dans l’Au-delà ! Avec un style très personnel qui privilégie l’humour, la dérision et parfois la mélancolie, il nous décrit les aventures de Cindy, une trentenaire artiste et déterminée, fraîchement débarquée dans le monde d’après. L’histoire est haletante, rocambolesque, drôle et émaillée de réflexions volontairement naïves ou profondes sur l’existence. Les personnages sont attachants, hauts en couleur, et parfois même célèbres ! Jean-François Gaubert imagine l’Au-delà à sa manière et dit : « Puisque jamais personne n’en est revenu pour nous raconter, autant inventer... et rêver ! » 


Mes impressions:


Il y a des livres comme ça dont on se dit en les commençant qu’on le fait un peu pour la personne qui nous l’a prêté ou offert mais que ça ne va pas le faire. On doute un peu. On commence, de pages en pages on se laisse prendre et au final, divine surprise, on s’amuse et on aime.

Une jeune femme, Cindy, vient de mourir se retrouve dans l’au-delà ou quelque chose qui y ressemble. Elle va croiser des personnages plus loufoques les uns que les autres. Ils ont chacun leur mission et la remplissent avec plus ou moins de succès. Son chemin va croiser des personnages créés par l’auteur se croisent avec des personnalités bien réelles ou du moins ayant réellement existées. En même temps, croiser la Madone quand on se trouve paradis est-ce si surprenant ?...

Une héroïne moderne, déterminée, volontaire, pétillante, avec un sacré caractère et une bonne dose de culot, pas le genre de fille à se laisser marcher sur les pieds. Une idée pas vraiment nouvelle mais un traitement extrêmement original, des personnages totalement déjantés, un univers décalé. Décalé est bien le maître mot de ce livre, psychorigides, s’abstenir.

C’est drôle, novateur, furieusement politiquement incorrect. On se dit qu’on aimerait que ça se passe comme ça dans l’au-delà. On adore ça et on en redemande.

Cindy, la mort lui va si bien…


Un grand merci à Cristina pour cette découverte.


Jean-François Gaubert
 


Extraits: 

"J'ai toujours haï les gens qui ressemblaient à des moutons. [...] les "ça va, toi ? T'as passé de bonnes fêtes ?", alors qu'on en a rien à foutre de la réponse; les "Prends soin de toi", alors qu'on ne sait même pas ce qui fait du bien à celui à qui on s'adresse, les mensonges, toutes ces vies construites sur des illusions alors qu'il est tellement simples de dire "Je suis ainsi, m'acceptes-tu ? Sinon, tant pis." [...] les relations futiles pour ne pas avoir à se livrer, pour ne surtout pas avoir à remettre sa vie en question. J'ai toujours haï ces gens, c'est un fait, et si ces gens-là m'ont détestée, c'est aussi sûrement parce que je n'ai pas trouvé l'énergie pour leur montrer le chemin de la connaissance et de la tolérance." 

"Elle écarta les cuisses pour signifier à son amant qu'elle était désormais offerte, prête à être pénétrée. Open bar." 

"J'avais interrompu dans son travail la seule employée de La Poste pourvue d'un semblant de conscience professionnelle et qui, en plus de ça, bossait même pendant ses jours de congés !"

"On aurait dit une vache croisée avec une truie. Une truche, une vachuie, un animal transgénique." 

"[...] un petit homme rondouillard, aux joues écarlates et graisseuses, au-dessus desquelles proéminaient des yeux clairs et vicieux qui roulaient sous des paupières roses comme les fesses d'un nourrisson. Des yeux de veau pour un physique de cochon de lait."

  
ISBN 978 2 84668 149 0
236 pages


(Prêté par Cristina)

dimanche 2 décembre 2012

La Dernière Leçon - Noëlle Châtelet






Quatrième de couverture:

«Quelques jours à peine avant que tu nous quittes, nous avons été toutes deux prises d'un fou rire à propos d'un détail tellement prosaïque concernant ta mort. Ce doit être «le jour de la chemise de nuit». Rappelle-toi la chemise de nuit...
Ce jour-là, donc, comme chaque fois que nous avons ri ensemble de quelque chose qui aurait dû nous faire pleurer, je t'ai dit, redevenant sérieuse : «C'est inouï ce qui est en train de se passer, maman. Incroyable ce que tu me fais faire. Le chemin... Le chemin que tu me fais parcourir...
- Oui, c'est vrai, as-tu répondu, toute pensive.
- Il faut... Il faudrait le raconter ! Que d'autres que moi... Je crois que... je voudrais l'écrire...»
Tu as pris ton air de sage-femme. Celle qui sait le bon moment des choses en devenir.
«Tu penses que c'est important ? Que ce pourrait être utile ?»

Noëlle Châtelet, l'auteur de La Femme Coquelicot, se risque ici au douloureux sujet de la fin de vie. C'est la mort choisie de sa propre mère qui inspire un récit initiatique d'une beauté puissante et lumineuse.
Ce texte s'inscrit plus que jamais dans sa réflexion sur la question du corps mené au travers de ses essais, ses nouvelles et ses romans dont Histoires de bouches (prix Goncourt de la nouvelle) et la Dame en bleu (prix Anna de Noailles de l'Académie française). Ses ouvrages sont traduits en une dizaine de langues.


Mes impressions: 

«Ce sera donc le 17 octobre. »
«C’est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l’as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. » 

Il est des livres dont on a du mal à parler tant ils nous ont touchés. Je vais faire de mon mieux pour celui-là.

Mireille Jospin, la mère de l’auteur, Noëlle Châtelet, décide qu’à 92 ans et au regard de sa santé déclinante, il est temps pour elle de tirer sa révérence. Favorable à l’euthanasie et au droit à mourir dignement, elle a pris sa décision, elle sait quand et comment. Ancienne sage-femme qui a si souvent aidé à donner la vie, elle a décidé de programmer sa propre mort.



La relation fusionnelle qui unit la mère et sa fille va les conduire à s’accompagner dans cette démarche, s’épaulant l’une à l’autre. La mère aide la fille à se faire à l’idée de son départ volontaire tandis que sa fille l’entoure lui permettant ainsi de mener sereinement sa décision à terme. On le comprend aisément, un tel chemin ne peut pas se faire sans larmes mais au-delà de la douleur, les deux femmes vont vivre de grands moments de bonheur.

En effet, contrairement à ce qu’on pourrait craindre d’un tel sujet et en dépit des larmes, rires et fous rires sont de la partie, renforçant la complicité entre les deux femmes qui passent évidemment  parfois du rire aux larmes. La mort est présente mais n’est à aucun moment pesante.

« La mort s’apprivoise tu sais !... »         

J’ai été interpelé par le fait qu’au-delà de l’importance de préparer son entourage à son départ, la mère attache également un grand intérêt au devenir de ses objets personnels. Certains objets, elle les donnera directement à sa fille. D’autres, seront étiquetés et accompagnés de petits mots déterminant leur devenir. Une façon de tout mettre en ordre, une façon de maîtriser l’après, une manière d’être encore un peu présente par-delà la mort et aussi de s’y préparer…

« Tes petits mots-étiquettes, nous les avons tous trouvés. […] Ils nous ont fait sourire plus d’une fois, « après ». »

Une autre chose qui m’a particulièrement ému, c’est cet échange entre les deux femmes  qui reviendra plusieurs fois tout au long du récit, comme aux différents âges de la vie : « Tu me tiens, hein ? -Mais oui, je te tiens… Allez, vas-y, n’aie pas peur ! » Situations vécues, résurgences de l’enfance, je me revois, enfant craintif, avec ma propre mère comme unique mais, ô combien, rassurante référence parentale…

On ne peut qu’être touché par le courage de ces deux femmes. L’une pour la force de caractère lui faisant mener sa décision à son terme. L’autre pour son respect du choix de sa mère même s’il lui faudra un peu de temps pour y parvenir.

La Dernière Leçon ou comment se préparer au Grand Départ programmé de sa propre mère. La Dernière Leçon d’une mère à sa fille mais sans doute la plus bouleversante, la plus poignante.

« Il arrive que le choix de la mort soit un hymne à la vie.»



Un énorme merci à la belle personne qui m’a offert ce livre. Et n’oublie pas, il y a désormais un peu de mes larmes sur ton kleenex…





 Noëlle Châtelet



A lire ICI un entretien de l'auteur à l'occasion de la sortie du livre sur le site de Psychologies Magazine.


 
ISBN 2-02-059258-4
171 pages


(Offert par une belle personne)

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