samedi 30 janvier 2021

Le Juke-box du samedi - La Parisienne - Marie-Paule Belle



Quand elle passait à la télé, dans les années 70, Marie-Paule Belle attirait, amusait, enchantait l’enfant que j’étais. Je ne comprenais pas tout ce qu’elle chantait, mais j’avais bien saisi que le message était caustique, incisif, subversif.

J’ai su bien plus tard que le texte avait été écrit par Françoise Mallet-Joris, l’auteure de « Le Rempart des Béguines », de « La Maison de papier ». J’ai su bien plus tard que les deux femmes avaient été amantes et qu’elles ne s’en étaient jamais cachées. J’ai su bien plus tard que je n’aimais pas cette chanson mais que je l’adorais :

Et pour ne rien gâcher, Marie-Paule Belle donne vie au texte de manière magistrale !

« Je ne suis pas nymphomane
On me blâme, on me blâme
Je ne suis pas travesti
Ça me nuit, ça me nuit
Je ne suis pas masochiste
Ça existe, ça existe »

Marie-Paule Belle, La Parisienne (1976)

 

mercredi 27 janvier 2021

L'Accident de chasse - David L. Carlson & Landis Blair

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibony

"Les livres sont le creuset des plus grandes histoires sur la conditions humaines. Dante Alighieri est l'un des plus fameux poètes que la Terre ait portés."

À la mort de sa mère, Charlie Rizzo vient vivre avec son père non voyant, Matt. À la faveur d’une erreur de parcours, Charlie va découvrir la vérité sur L’accident de chasse qui aurait coûté la vue à son père.

S’en suit un long échange tendu entre les deux hommes durant lequel le père raconte au fils la douloureuse expérience de la prison, la dure expérience de la vie. Une vie peu commune dans le milieu carcéral aux côté d’individus parfois peu recommandables mais aussi la rencontre avec un détenu particulièrement lettré. Les références littéraires sont nombreuses. La poésie et la littérature comme échappatoires à un destin tout tracé de gangster loser.

Basée sur une histoire vraie, une histoire de rédemption brillamment construite, signée David L. Carlson et servie par le dessin incroyable du jeune Landis Blair, un grand illustrateur dont on n’a pas fini d’entendre parler. Un noir et blanc d’une intensité rare mais surtout une multitude de traits de crayon qui donne parfois l’impression d’un travail de gravure et qui m’a rappelé le trait au stylo bille d’Emil Ferris dans Moi ce que j’aime c’est les monstres. 

Premier roman graphique publié par Sonatine Éditions, un coup de cœur, forcément !

 

"Le silence est l'absence de son ou de bruit ; 
réduire quelqu'un au silence consiste à le faire taire par la force."  
 
 
L'avis de Karine du blog Mon coin lecture !

ISBN 978 2 35584 781 3
472 pages
2020
29€

samedi 23 janvier 2021

Le Juke-box du samedi - Message personnel - Françoise Hardy

 


 
« Au bout du téléphone, il y a votre voix
Et il y a les mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire
Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas
Je veux, je ne peux pas »

 

Françoise Hardy, Message personnel (1973)

 

mardi 19 janvier 2021

À pas de loup - Isabelle Villain


J’ai passé mon dimanche après-midi avec Isabelle Villain

Elle m’a embarqué avec elle au cœur des Alpes-de-Haute-Provence, à « La Barberie », un éco-hameau tout ce qu’il y a de plus paisible. Un village d’un genre nouveau peuplé de néoruraux bien décidés à fuir la folie des hommes et à trouver un autre mode de vie où la surconsommation n’est plus la règle. Une communauté en phase avec la nature pour des habitants plus apaisés et donc plus heureux. Las, les meilleures intentions n’aboutissent pas toujours aux meilleurs résultats…

Ayant lu les précédents polars d’Isabelle Villain, Mauvais genre et Blessures Invisibles, je me doutais bien que l’aventure n’allait pas être si paisible que ça. Et je dois reconnaitre que quelques scènes ont bien failli me faire avaler la chantilly de mon chocolat liégeois de travers ! De « Barberie » à barbarie, il n’y a qu’un pas et qu’une lettre…

En effet, ce qui commence comme une histoire de bobos en mal de grand air glisse imperceptiblement vers un redoutable thriller peuplé de faux-semblants. Ne jamais se fier aux apparences, le mal s’insinue parfois… À pas de loup ! 

Vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment passé mon dimanche après-midi avec Isabelle Villain mais avec son dernier roman que j’ai dévoré en quelques heures et que je vous recommande vivement.

 


 

 
ISBN 9782372580809
256 pages
2021
9,99€
(Livre reçu en service de presse)

samedi 16 janvier 2021

Le Juke-box du samedi - Mon fils, ma bataille - Daniel Balavoine

 

 

Quand on lit ce texte, on a peine à croire qu’il a été écrit il y a plus de quarante ans… « Le chanteur » y fait un constat sur le divorce, si juste, si moderne, si universel ! Ce qui me plait surtout dans cette chanson, c’est le titre : « Mon fils, ma bataille », c’est cette douleur exacerbée, c’est ce cri de l’homme privé de son enfant, c’est l’expression : « le fruit de mes entrailles »...

En 1980, le nombre de divorce explosait. En 1980, les pères commençaient à s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants. Pourtant les juges confiaient systématiquement la garde des enfants à la mère.

Et puis, le 14 janvier 1986… c’est l’accident, le coup de massue, le coup du sort… Je ne sais pas vous… mais Daniel Balavoine me manque, son coup d’œil sur la société, ses coups de sang, ses coups de gueule :

"Les juges et les lois 
Ça m'fait pas peur, 
c'est mon fils, ma bataille 
Fallait pas qu'elle s'en aille, ho ho ho 
Oh j'vais tout casser si vous touchez 
Au fruit de mes entrailles 
Fallait pas qu'elle s'en aille, ho ho ho"
 
Daniel Balavoine, Mon fils, ma bataille (1980) 

samedi 9 janvier 2021

Le Juke-box du samedi - Le Petit bal perdu - Bourvil - Philippe Découflé

 


Il suffit d’écouter chanter Bourvil pour déceler toute la mélancolie, la tendresse, l’humanité dont il est habité. Même si je ne remets pas du tout en question ses talents d’acteur, je le trouve plus intéressant et complexe quand il pousse la chansonnette.

« Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardait rien autour d'eux.
Y avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ? »

J’ai toujours aimé cette chanson. Comme elle est écrite par Gaby Verlor et Robert Nyel, Bourvil n’en est que l’interprète. Mais quelle interprétation ! Cette chanson a été mille fois reprise, mais jamais égalée. Alors, Philippe Découflé a eu la géniale idée de réaliser un court métrage chorégraphié sur la bande son originale. Le résultat est tout simplement magnifique !

 

Bourvil, Philippe Decouflé, Le petit bal perdu (1961)(1995) 

 

mercredi 6 janvier 2021

Le tricot - Jacques Goldstyn

"Ma grand-maman Léa a toujours tricoté. Toujours. D'aussi loin que je m'en souvienne... Même quand j'étais bébé, le tic-tac de ses aiguilles se mêlait à ceux de la pendule." 

Existe-t-il plus grand bonheur que de se voir offrir un album de Jacques Goldstyn ? Je ne crois pas…

Encore une fois, c’est des étoiles plein les yeux que j’ai découvert ses illustrations dont la finesse n’a d’égale que la beauté. Un trait fin, des couleurs pastel, des aplats à l’aquarelle, un indéniable sens du détail et des personnages qui chaque fois me touchent au cœur.

Le Tricot, c’est une histoire de transmission entre une grand-mère, Léa, et sa petite-fille, Madeleine, une histoire de liens entre les générations, une histoire de mémoire enfin. Le fil, la laine qu’on tricote et détricote comme métaphore des liens qui se nouent ou se dénouent au fil du temps ?

Comme moi, au fil des pages vous replongerez dans vos souvenirs d’enfance. J’ai retrouvé mon arrière-grand-mère couturière, affairée à la tâche, le dos courbée sur ses travaux, les pieds sur sa chaufferette. J’ai repensé aux soirées télé avec ma mère tricotant des pulls, de la layette ou encore des carrés de laine pour une couverture en patchwork. Et puis ces pulls trop petits ou troués qu’on détricotait aussi pour en réutiliser la laine.

Il y avait la madeleine de Proust, il y a désormais Le Tricot de Jacques Goldstyn, une pépite évidemment !

 

                                Merci & bon anniversaire Nad !

 

ISBN 978 2 89777 096 9
80 pages
2020
16€
 
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