Il y a trente-huit ans, jour pour
jour, disparaissait Agatha Christie,
« la reine du crime » comme
on l’a surnomme souvent.
Dans Agatha Christie La Romance du crime, François Rivière nous apprend qu’à ce titre, elle préférait celui
de « duchesse de la mort ».
Deux titres qui pourrait sembler macabres mais qui, attribués à cette grande
dame de la littérature policière, n’ont rien de véritablement effrayant. Sans
doute parce qu’en dépit des multitudes de meurtres qu’elle a imaginé et mis en
scènes dans ses nombreux romans, nouvelles ou encore pièces de théâtre, elle bénéficie
d’une image de douce mamie plutôt rassurante.
La raison sans doute à sa grande timidité, une existence relativement calme de
jeune fille issue de la bonne société anglaise puis de discrète romancière à
succès.
Calme ne signifie pas morne pour
autant. J’ai découvert, une jeune enfant solitaire ayant quasiment appris à
lire seule et n’aimant rien tant que dévorer les livres, comme Bleak House de Dickens ou Le petit Lord Fauntleroy dans
bibliothèque familiale. Jeune fille écrivant des poèmes, elle se rend à Paris
où commence la « chasse au mari » selon l’auteur. Les voyages seront une
constante tout au long de son existence, plutôt en train et plus tard en avion
qu’en bateau d’ailleurs, en raison d’un effroyable mal de mer. Durand sa
participation à l’effort de guerre, elle satisfera son intérêt pour les
poisons, leurs compositions, leurs effets et obtiendra même un diplôme de
préparatrice en pharmacie. J’ai aussi découvert avec un certain amusement une Agatha Christie adepte du surf durant les
premières années de son mariage avec son premier époux Archibald Christie.
Poussée par un pari avec sa sœur,
elle s’attaque à « la rédaction d’un roman de mystère » influencée
par des auteurs comme Edgar Allan Poe,
Gaston Leroux ou Arthur Conan Doyle pour les plus
connus. La genèse de toute son œuvre est en marche.
Réfugiée dans une chambre du
Moorland hotel « situé au cœur de la
venteuse et désolée lande de Dartmoor, utilisée comme décor par Arthur Conan Doyle dans Le Chien des
Baskerville », il lui faudra douze jours, oui, vous avez bien lu, pour
donner vie à La Mystérieuse affaire de
Styles.
L’auteur revient évidemment sur l’épisode
de sa mystérieuse disparition peu avant la fin de son premier mariage et suite
à la disparition de sa mère. Disparition délibérée, coup publicitaire
magistralement orchestré, réelle amnésie ? Mystère… Lisez ce livre et vous
saurez !
Par sa seconde union, avec Max Mallowan, un archéologue, son goût
des voyages sera à nouveau satisfait, Egypte, Syrie, Irak, périple à bord de l’Orient
Express. Autant d’expériences qui viendront enrichir son œuvre, elle prend
moult notes et écrit parfois sur les lieux même des fouilles sur lesquelles
elle accompagne son mari. Elle est d’ailleurs chargée de réaliser des photos
des découvertes archéologiques. Le Crime
de l’Orient-Express, Meurtre en Mésopotamie et Mort sur le Nil lui seront inspirés à cette période.
Tout m’a emballé dans cette
biographie richement illustrée même si elle n’est pas exhaustive. J’ai beaucoup
aimé en apprendre davantage sur le couple Beresford,
Tommy et Tuppence, que je connaissais moins bien que Poirot ou Miss Marple. N’ayant
encore jamais lu leurs aventures, je ne les connais que via les films de Pascal Thomas et leur interprétation
par la pétillante Catherine Frot et
le sémillant André Dussolier. Tout
ça m’a donné envie de remédier à cette lacune.
Les multiples documents, illustrations,
archives, articles de presse, photos privées ou photos issues des adaptations
cinématographiques de ses romans, nouvelles ou pièces apportent un véritable plus
à ce livre. J’ai particulièrement goûté les très nombreuses reproductions des couvertures
de ses livres. Outre les quelques versions françaises du Masque, j’ai découvert
les versions originales, telles celles de chez Penguin, et des versions
étrangères des plus variées, de même, que quelques publications sous le
pseudonyme de la romantique Mary
Westmacott.
Le boulimique de livres que je
suis serait, du coup, bien tenté de commencer une nouvelle collection de
certaines vieilles éditions publiées par Le Masque…
Mon immersion dans l’univers d’Agatha Christie a été totale comme mon
plaisir. Il faut dire qu’en narrateur hors pair qui connait bigrement bien son
sujet, François Rivière, nous
raconte tout ceci avec simplicité, naturel et un ton qui sied parfaitement à l’époque,
au style et à l’ambiance des histoires de « la duchesse de la mort ».
Très intéressant ton billet !
RépondreSupprimerDe connaitre la vie de l’auteur doit donner une dimension plus profonde à la lecture de ses romans. Je me rends compte, finalement, je ne connais rien d’elle mise à part 2 ou 3 classiques que j’ai vu sur le petit écran et les dix petits nègres que l’ont m’a forcé à lire en 5eme.
Tu m’as donné envie de découvrir. Je commencerai donc par celui que j’ai dans ma P.A.L . J’aurai aimé que tu nous dises, mais c’est peut être voulu, comment lui venait ses idées de meurtres. Prenait-elle des infos auprès de la police pour que sa scène de crime soit plausible ect… ou était elle si diabolique sous ses airs de mamie?
J'ai toujours été fasciné par Agatha Christie. Je découpais les articles de presse la concernant quand j'étais gosse. Cette créativité et ce rythme de publication !
SupprimerPour ses idées, j'en parlerai quand je ferai mon billet sur le livre de John Curran, Les Carnets secrets d'Agatha Christie. Patience jeune fille ! ! :)
patiente je serai alors ^^
Supprimer:D
Mes premiers Agatha Christie (dont les dix petits nègres) remontent également au collège... Et mes derniers d'ailleurs. Je n'ai pas du en lire beaucoup en dehors de cette période. Est-ce que je pourrais donc en relire un jour ? Peut-être un été, tranquillement allongé dans un hamac, où les feuilles se tournent toutes seules avec le vent, et où les oiseaux frémissent du meurtre que la vieille a concocté... Peut-être...
RépondreSupprimerJ'ai lu Le Meurtre de Roger Ackroyd l'an dernier en me demandant si ça me plairait encore et je me suis laissé emporter par l'intrigue alors même que je connaissais le coupable, c'est dire...
SupprimerUn livre qui semble très intéressant. Merci de nous l’avoir fait découvrir.
RépondreSupprimerBonne soirée, FLaure
Très en effet.
SupprimerBonne soirée à toi aussi.
Feuilleté quand je l'ai trouvé au pied du sapin... mais pas encore lu. Ton billet me laisse anticiper un bon moment en perspective.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, j'ai passé un très bon moment, j'espère qu'il te plaira.
SupprimerBonjour manU, je me le suis procuré d'occasion depuis peu. Je l'ai feuilleté, c'est clair, très illustré, un beau livre. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonsoir Dasola !
SupprimerJ'espère qu'il te plaira autant qu'à moi.
Merci de ton passage.
Il a l'air tellement bon ce livre!!! Je lis ton super beau billet bien mené et après l'expo que j'viens de voir j'ai envie encore plus de découvrir cette femme fascinante...
RépondreSupprimerTu m'as donné la piqûre grave! Merciiii
Signe que cette expo est bonne si elle t'a donné envie de poursuivre ta découverte.
SupprimerDe rien ! ^^