lundi 31 décembre 2012

Bonne Année 2013


Je vous souhaite une belle et heureuse année 2013
qu'elle vous apporte Amour, Bonheur, Santé et Sérénité...


...et aussi plein de belles lectures bien sûr !


samedi 29 décembre 2012

Le Journal de Frankie Pratt - Caroline Preston






Quatrième de couverture: 

Roman d'apprentissage, histoire d'amour sur deux continents, chef-d’œuvre artisanal  et fabuleuse machine à remonter le temps,  Le Journal de Frankie Pratt est un  livre hors du commun.

     1920. Frankie Pratt a 18 ans lorsqu'elle commence à écrire son Journal. Élève prometteuse, lectrice avertie, la jeune fille rêve de devenir écrivain. Avec une machine à écrire Corona et une fantaisie d'archiviste, elle se lance dans le récit de ses aventures sous forme de scrapbook.

     Tour à tour étudiante boursière au Vassar College, danseuse de charleston amateur à Greenwich Village, rédactrice de potins à grand tirage, secrétaire d'édition auprès de James Joyce, amoureuse éperdue de mauvais garçons, elle nous entraîne dans un périple qui la conduira du New York de la Prohibition au Paris des Années folles.

     Cartes postales, articles et dessins de presse, gravures de mode, tickets de train ou de paquebot, échantillons de tissus... Six cents pièces d'époque, glanées chez les antiquaires ou sur Internet, ont été nécessaires pour composer ce livre.

"Un délice rétro."
The Washington Post


Caroline Preston est l'auteur de trois romans à succès aux États-Unis, dont Lucy efface tout, traduit en 2001 aux Éditions NiL. Le Journal de Frankie Pratt lui a été inspiré par l'amitié qui lia sa grand-mère à Sylvia Beach, la libraire et éditrice légendaire du Saint-Germain-des-Prés des années 1920. Elle travaille d'ores et déjà à son prochain scrapbook.

Mes impressions: 

Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston est un journal intime réalisé selon la technique du  scrapbooking, une façon de mettre en scène ses souvenirs à travers un savant mélange de photos, d’images et de mots. Il est incontestable que c’est ce qui fait son intérêt premier.

Tout commence donc par un journal offert par sa mère et une Corona, non pas la bière, mais la vieille machine à écrire de son père retrouvée dans la cave. Frankie va donc s’employer à collecter photos de famille, photos de magazines, de journaux, qui nous en apprennent plus sur ses lectures, ses opinions politiques, son époque, sa vie. Enfin, ses annotations personnelles complètent le tout.

Frankie nait quasiment avec le siècle. Elle commence son journal en 1920 à Cornish, jolie petite bourgade du New Hampshire, quand débutent les années folles, années d’insouciances marquées par la légèreté, la mode et ses frivolités, ses chapeaux uniques, ses parfums d’un autre temps, les publicités pleines d’un charme suranné mais savoureux. Frankie vient d’obtenir son diplôme de fin d’études et est acceptée à l’université de Vassar. Nous la suivons donc durant ses années universitaires. Années surtout marquées par les amitiés, les rivalités, les premières histoires de cœur. Le destin qui semble tracé de certaines et les ambitions plus audacieuses d’autres telles que Frankie m’a beaucoup fait penser au film avec Julia Roberts et Kristen Dunst « Le Sourire de Mona Lisa » dans lequel une jeune enseignante veut ouvrir l’esprit de ces jeunes étudiantes afin qu’elles ne se résignent pas à suivre un chemin tout tracé de bonnes épouses et gentilles femmes au foyer que semblent vouloir leur imposer leurs familles.

Les années passent. Frankie, elle, a une ambition : devenir un « vrai écrivain ». Ses premières expériences dans le journalisme dans diverses publications feront de New York une étape décisive pour son avenir. Elle s’intéresse  aux poèmes de TS Elliot, Ezra Pound et aux romans de Fitzgerald.

Puis vient l’étape parisienne qui, par certains aspects, m’a rappelée ma lecture de « Paris est une fête » d’Hemingway, son évocation du Paris de l’époque, lieu de villégiature par excellence de tous ces auteurs de l’époque sous la coupe bienveillante de la grande Gertrude Stein. Sa rencontre avec Sylvia Beach de la célèbre librairie « Shakespeare & compagnie », avec James Joyce et bien d’autres encore donne véritablement corps au récit.

En effet, toutes ces évocations de personnalités de l’époque donnent un peu d’épaisseur et de crédit à l’histoire, ce qui n’est pas négligeable car s’il est bien un reproche qu’on peut faire à Caroline Preston, c’est d’avoir réalisé un travail formidable, d’avoir créé un magnifique objet mais dont l’histoire par elle-même est plutôt gentillette et cousue de fil blanc. Ce qui, je dois bien le reconnaître à quelque peu modéré mon enthousiasme envers ce que je considère comme une totale réussite du scrapbooking, un très beau « roman graphique » mais comme un objet littéraire un peu léger.

En dépit de ce demi-regret, je ne boude jamais mon plaisir, vous le savez et si l’auteure réitère l’expérience avec un autre ouvrage du même type, il est fort probable que je me laisse tenter.

Le Journal de Frankie Pratt, roman graphique abouti ou roman photo de luxe ? A vous de juger !


 Caroline Preston

Pour découvrir l'univers de l'auteur, cliquez ICI

Pour découvrir Le Journal de Frankie Pratt sur le site de NiL Éditions, cliquez ICI

 
ISBN 978 2 84111 594 5
235 pages

(acheté à l'espace culturel Leclerc Cognac)

dimanche 16 décembre 2012

Les Âmes grises - Philippe Claudel






Quatrième de couverture:

"Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s’étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu’ils soufflaient l’air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s’effilocher. On n’entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé.
« C’est peut-être enfin la paix… hasarda Grosspeil.
– La paix mon os !» lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette."

Les Âmes grises (Prix Renaudot 2003, consacré meilleur livre de l'année en 2003 par le magazine Lire, Grand Prix des lectrices de Elle catégorie roman) a été traduit dans vingt-cinq pays.



Mes impressions: 

Une couverture dans les tons de bruns, un peu sépia. Une petite fille, des branchages ou plutôt des broussailles. Les Âmes grises, on sent que la gaité ne sera pas de mise.

On entre à peine dans l’histoire et déjà, elle nous happe. Qui est le narrateur ? Comment sait-il ? Où se situe-t-il au milieu de tous ces événements et de ces différents personnages ?

Très vite, vient l’Affaire, la majuscule est d’importance, le terrible assassinat de cette petite fille, la bien nommée Belle de jour, d’autres meurtres suivront. Un suspect se dessine rapidement et parallèlement, notre envie de savoir et d’enfin comprendre nous emporte.

L’opposition entre les petites gens et les notables tout-puissants, le pot de terre contre le pot de fer, donne toute sa force et contribue à donner corps à cette histoire qui fleure bon la province française de cette époque troublée par  la première guerre.

Plus encore que pour l’histoire, particulièrement poignante, j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’écriture de Philippe Claudel que j’ai découvert avec ce livre. Une écriture parfaitement calibrée, toute en nuances, en évocations, en émotions et en parfums, déjà, qui amplifie la véracité et l’authenticité du récit.

Le monde et les hommes ni tout noirs, ni tout blancs et les âmes grises...



Un grand merci à Anne pour cette belle découverte.





Philippe Claudel

Extraits:  

"On sait toujours ce que les autres sont pour nous, mais on ne sait jamais ce que nous sommes pour les autres."

"C'est douloureux d'écrire. Je m'en rends compte depuis des mois que je m'y suis mis. Ça fait mal à la main, et à l'âme."

"On doit leur apprendre ça dans les séminaires: frapper les imaginations avec quelques phrases bien tournées."

"C'était sa façon, au juge, de réduire à rien celui à qui il parlait. Il ne disait pas tu, ni vous, il disait il ou elle, comme si l'autre n'était pas là, comme s'il n'existait pas, comme si rien ne laissait supposer sa présence. il le rayait grâce à un pronom."

 

Le Livre de Poche N°30515
ISBN 978 2 253 10908 2
280 pages


(Offert pour mon anniversaire par une belle nantaise)

mercredi 12 décembre 2012

Instant poème...

 

 

Chanson pour les enfants l'hiver

  
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau. 



 Jacques Prévert 

mardi 11 décembre 2012

En cas de bonheur - David Foenkinos






Quatrième de couverture:

"Il y a des romans d'amour qui sont déjà des films d'amour. Mais Truffaut n'est plus là pour les tourner. [...] Alors mieux vaut s'en tenir aux romans, aux rares romans d'aujourd'hui qui parlent vraiment d'amour. L'amour que nous avons vécu, l'amour que nous allons vivre, c'est sûr, l'amour que nous rêvons de vivre. Merci, Foenkinos." Erik Orsenna, de l'Académie française

"Jubilatoire ! David Foenkinos, auteur farfelu et facétieux, ne déroge pas à sa réputation. [...] Pour cette réjouissante épopée, il se plaît dans la comédie sociale et distille ses réjouissantes sentences en dissertant une fois encore sur l'avenir de la vie conjugale." Nathalie Vallez - Elle  

David Foenkinos est également l'auteur du Potentiel érotique de ma femme, prix Roger Nimier 2004, et de Qui se souviens de David Foenkinos ?, prix Jean Giono 2007. Ses romans sont traduits en une quinzaine de langues.


Mes impressions:



Dans la série, mes lectures de l’été, voici En cas de bonheur de David Foenkinos.  Je vais être bref, il y a peu à dire.

Autant je me suis amusé et je peux même dire que j’ai adoré La Délicatesse du même David Foenkinos, autant je me suis ennuyé avec En cas de bonheur. Il est ici question des difficultés d’un couple. Les ravages causés par la routine dans la vie à deux, la rupture, les tentatives de reconquête. C’est plein de bonnes intentions, gentillet au possible mais d’un ennui mortel. J’ai enchainé les pages sans conviction alternant in petto,  les «mais encore ?…», «quoi d’autres ?…», «et à part ça ?... » et les «à quoi bon….».

Le meilleur moment pour moi a été quand j’ai refermé ce livre donc je pense que je vais attendre un peu avant de  lire Le Potentiel érotique de ma femme, du même auteur, qui m’attend sagement dans ma PAL.

Toujours laisser une seconde chance…




David Foenkinos
                                                   
Extraits: 

"Sauf pour la mort, les femmes ont toujours de l'avance sur les hommes."

"Les femmes ne tournent jamais la tête sans une idée derrière."



J'ai lu
ISBN 978 2 290 35362 2
191 pages

(échangé via www.pochetroc.fr)

samedi 8 décembre 2012

Ca balance chez les morts... - Jean-François Gaubert







Quatrième de couverture:

Ce qui me plaît à dire aux personnes qui arrivent parmi nous, c’est « Bienvenue au camping de la Grosse Truite ! » Ça me fait rire et comprenne qui pourra ! Mais ne vous inquiétez pas, ici, c’est tellement plus amusant que sur la Terre ! Simplement, ne soyez pas surprise de voir parfois débouler de nulle part un élan qui parle, un hérisson teint en blond ou une mangouste qui vient vous donner quelques conseils. C’est Ibiza sans ecstasy, ici. Bref, ma question est simple. Voulez-vous refaire un nouveau tour de manège ou souhaitez-vous passer au stade supérieur ?

Après Coco pète les plombs, Jean-François Gaubert, auteur lyonnais, poursuit, dans ce 4e roman, sa réflexion sur la vie et la mort en nous transportant dans l’Au-delà ! Avec un style très personnel qui privilégie l’humour, la dérision et parfois la mélancolie, il nous décrit les aventures de Cindy, une trentenaire artiste et déterminée, fraîchement débarquée dans le monde d’après. L’histoire est haletante, rocambolesque, drôle et émaillée de réflexions volontairement naïves ou profondes sur l’existence. Les personnages sont attachants, hauts en couleur, et parfois même célèbres ! Jean-François Gaubert imagine l’Au-delà à sa manière et dit : « Puisque jamais personne n’en est revenu pour nous raconter, autant inventer... et rêver ! » 


Mes impressions:


Il y a des livres comme ça dont on se dit en les commençant qu’on le fait un peu pour la personne qui nous l’a prêté ou offert mais que ça ne va pas le faire. On doute un peu. On commence, de pages en pages on se laisse prendre et au final, divine surprise, on s’amuse et on aime.

Une jeune femme, Cindy, vient de mourir se retrouve dans l’au-delà ou quelque chose qui y ressemble. Elle va croiser des personnages plus loufoques les uns que les autres. Ils ont chacun leur mission et la remplissent avec plus ou moins de succès. Son chemin va croiser des personnages créés par l’auteur se croisent avec des personnalités bien réelles ou du moins ayant réellement existées. En même temps, croiser la Madone quand on se trouve paradis est-ce si surprenant ?...

Une héroïne moderne, déterminée, volontaire, pétillante, avec un sacré caractère et une bonne dose de culot, pas le genre de fille à se laisser marcher sur les pieds. Une idée pas vraiment nouvelle mais un traitement extrêmement original, des personnages totalement déjantés, un univers décalé. Décalé est bien le maître mot de ce livre, psychorigides, s’abstenir.

C’est drôle, novateur, furieusement politiquement incorrect. On se dit qu’on aimerait que ça se passe comme ça dans l’au-delà. On adore ça et on en redemande.

Cindy, la mort lui va si bien…


Un grand merci à Cristina pour cette découverte.


Jean-François Gaubert
 


Extraits: 

"J'ai toujours haï les gens qui ressemblaient à des moutons. [...] les "ça va, toi ? T'as passé de bonnes fêtes ?", alors qu'on en a rien à foutre de la réponse; les "Prends soin de toi", alors qu'on ne sait même pas ce qui fait du bien à celui à qui on s'adresse, les mensonges, toutes ces vies construites sur des illusions alors qu'il est tellement simples de dire "Je suis ainsi, m'acceptes-tu ? Sinon, tant pis." [...] les relations futiles pour ne pas avoir à se livrer, pour ne surtout pas avoir à remettre sa vie en question. J'ai toujours haï ces gens, c'est un fait, et si ces gens-là m'ont détestée, c'est aussi sûrement parce que je n'ai pas trouvé l'énergie pour leur montrer le chemin de la connaissance et de la tolérance." 

"Elle écarta les cuisses pour signifier à son amant qu'elle était désormais offerte, prête à être pénétrée. Open bar." 

"J'avais interrompu dans son travail la seule employée de La Poste pourvue d'un semblant de conscience professionnelle et qui, en plus de ça, bossait même pendant ses jours de congés !"

"On aurait dit une vache croisée avec une truie. Une truche, une vachuie, un animal transgénique." 

"[...] un petit homme rondouillard, aux joues écarlates et graisseuses, au-dessus desquelles proéminaient des yeux clairs et vicieux qui roulaient sous des paupières roses comme les fesses d'un nourrisson. Des yeux de veau pour un physique de cochon de lait."

  
ISBN 978 2 84668 149 0
236 pages


(Prêté par Cristina)

dimanche 2 décembre 2012

La Dernière Leçon - Noëlle Châtelet






Quatrième de couverture:

«Quelques jours à peine avant que tu nous quittes, nous avons été toutes deux prises d'un fou rire à propos d'un détail tellement prosaïque concernant ta mort. Ce doit être «le jour de la chemise de nuit». Rappelle-toi la chemise de nuit...
Ce jour-là, donc, comme chaque fois que nous avons ri ensemble de quelque chose qui aurait dû nous faire pleurer, je t'ai dit, redevenant sérieuse : «C'est inouï ce qui est en train de se passer, maman. Incroyable ce que tu me fais faire. Le chemin... Le chemin que tu me fais parcourir...
- Oui, c'est vrai, as-tu répondu, toute pensive.
- Il faut... Il faudrait le raconter ! Que d'autres que moi... Je crois que... je voudrais l'écrire...»
Tu as pris ton air de sage-femme. Celle qui sait le bon moment des choses en devenir.
«Tu penses que c'est important ? Que ce pourrait être utile ?»

Noëlle Châtelet, l'auteur de La Femme Coquelicot, se risque ici au douloureux sujet de la fin de vie. C'est la mort choisie de sa propre mère qui inspire un récit initiatique d'une beauté puissante et lumineuse.
Ce texte s'inscrit plus que jamais dans sa réflexion sur la question du corps mené au travers de ses essais, ses nouvelles et ses romans dont Histoires de bouches (prix Goncourt de la nouvelle) et la Dame en bleu (prix Anna de Noailles de l'Académie française). Ses ouvrages sont traduits en une dizaine de langues.


Mes impressions: 

«Ce sera donc le 17 octobre. »
«C’est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l’as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. » 

Il est des livres dont on a du mal à parler tant ils nous ont touchés. Je vais faire de mon mieux pour celui-là.

Mireille Jospin, la mère de l’auteur, Noëlle Châtelet, décide qu’à 92 ans et au regard de sa santé déclinante, il est temps pour elle de tirer sa révérence. Favorable à l’euthanasie et au droit à mourir dignement, elle a pris sa décision, elle sait quand et comment. Ancienne sage-femme qui a si souvent aidé à donner la vie, elle a décidé de programmer sa propre mort.



La relation fusionnelle qui unit la mère et sa fille va les conduire à s’accompagner dans cette démarche, s’épaulant l’une à l’autre. La mère aide la fille à se faire à l’idée de son départ volontaire tandis que sa fille l’entoure lui permettant ainsi de mener sereinement sa décision à terme. On le comprend aisément, un tel chemin ne peut pas se faire sans larmes mais au-delà de la douleur, les deux femmes vont vivre de grands moments de bonheur.

En effet, contrairement à ce qu’on pourrait craindre d’un tel sujet et en dépit des larmes, rires et fous rires sont de la partie, renforçant la complicité entre les deux femmes qui passent évidemment  parfois du rire aux larmes. La mort est présente mais n’est à aucun moment pesante.

« La mort s’apprivoise tu sais !... »         

J’ai été interpelé par le fait qu’au-delà de l’importance de préparer son entourage à son départ, la mère attache également un grand intérêt au devenir de ses objets personnels. Certains objets, elle les donnera directement à sa fille. D’autres, seront étiquetés et accompagnés de petits mots déterminant leur devenir. Une façon de tout mettre en ordre, une façon de maîtriser l’après, une manière d’être encore un peu présente par-delà la mort et aussi de s’y préparer…

« Tes petits mots-étiquettes, nous les avons tous trouvés. […] Ils nous ont fait sourire plus d’une fois, « après ». »

Une autre chose qui m’a particulièrement ému, c’est cet échange entre les deux femmes  qui reviendra plusieurs fois tout au long du récit, comme aux différents âges de la vie : « Tu me tiens, hein ? -Mais oui, je te tiens… Allez, vas-y, n’aie pas peur ! » Situations vécues, résurgences de l’enfance, je me revois, enfant craintif, avec ma propre mère comme unique mais, ô combien, rassurante référence parentale…

On ne peut qu’être touché par le courage de ces deux femmes. L’une pour la force de caractère lui faisant mener sa décision à son terme. L’autre pour son respect du choix de sa mère même s’il lui faudra un peu de temps pour y parvenir.

La Dernière Leçon ou comment se préparer au Grand Départ programmé de sa propre mère. La Dernière Leçon d’une mère à sa fille mais sans doute la plus bouleversante, la plus poignante.

« Il arrive que le choix de la mort soit un hymne à la vie.»



Un énorme merci à la belle personne qui m’a offert ce livre. Et n’oublie pas, il y a désormais un peu de mes larmes sur ton kleenex…





 Noëlle Châtelet



A lire ICI un entretien de l'auteur à l'occasion de la sortie du livre sur le site de Psychologies Magazine.


 
ISBN 2-02-059258-4
171 pages


(Offert par une belle personne)

jeudi 29 novembre 2012

Parfums - Philippe Claudel




Quatrième de couverture:

"En dressant l'inventaire des parfums qui nous émeuvent - ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même -, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n'existe plus: car c'est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être.Alors la tête nous tourne délicieusement."
                                                                                                                                                      P. C.

Écrivain traduit dans le monde entier, Philippe Claudel est aussi cinéaste et dramaturge. Il a notamment publié aux éditions Stock Les Âmes grises, La Petite Fille de Monsieur Linh, Le Rapport de Brodeck, romans qui ont connu un grand succès public et ont été couronnés par de nombreux prix. Membre de l'académie Goncourt, il réside en Lorraine où il est né en 1962. 

 
Mes impressions:

C’est un véritable coup de cœur que j’ai eu tout récemment pour l’écriture si particulière de Philippe Claudel en découvrant son roman Les Âmes Grises. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongé dans son Parfums.

L’auteur nous livre ici des petits instantanés du passé, couchés sur le papier comme pour mieux les graver à tout jamais. Ces courts textes sont comme un hymne à la mémoire, une célébration intime de petits riens. Qu’y a-t-il de plus doux que de se replonger dans ses pensées et de se laisser emporter par les parfums rassurants du passé ?

Non, ce n’était pas mieux avant mais cet avant porte en lui la patine du temps. Le temps qui adoucit et embellie les souvenirs. Le temps qui atténue le plus souvent la douleur.

Parfums fleure bon la nostalgie des petits instants d’antan, de leurs souvenirs aux effluves multiples et pluriels. Humer le parfum d’une femme, de son cou, de son sexe, respirer l’odeur d’une pièce humide, d’un vêtement oublié ou s’enivrer des arômes d’épices d’Orient et replonger dans l’avant.

Voir ressurgir des images qu’on croyait oubliées, retrouver nos regrettés disparus, c’est à tout ça et bien plus encore que nous convie l’auteur. Parfums d'autrefois aux délicates saveurs de l'enfance, parfums de vies, parfums de la vie, parfums du passé, parfums d'éternité... Essences et réminiscences…

Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce passage qui évoque si subtilement le munster, fromage généreux en odeur s’il en est : « Le respirer le condamne, le gouter l’amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c’est un Prince qui pour apparaitre attend qu’on veuille bien l’apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres. » Que dire de plus après ça ? 

Ouvrez ce livre, caressez-en les mots du regard, humez-les et délectez-vous de ces soixante-trois savoureuses petites madeleines.


 

 Philippe Claudel

Extraits:

"La chambre d'hôtel, c'est le lieu où on n'utilise pas le même savon qu'à la maison. Parfois, je n'y écris rien. Le lieu s'y refuse et je ne cherche pas à comprendre pourquoi. Parfois, j'y écris des heures en oubliant ma vie et le cours du temps."

"M'endormir seul n'a jamais été mon plaisir. Même enfant me manque un autre corps. Sa chaleur, sa puissance, sa douceur, son souffle tiède et les battements de son coeur. L'endormissement souvent me fait craindre le pire, qui n'est pas la mort mais l'abandon, la solitude interminable." 

"La mort décidément pense à tout.Elle sait vivre.Elle épouse le temps,change d'atours.Innove.On la comprend.Elle aussi doit s'ennuyer.Gagner à tous les coups ce n'est pas du jeu."

"Je suis comme les livres.Je suis dans les livres.C'est le lieu où j'habite,lecteur et artisan,et qui me définit le mieux." 

"Il est un âge où on croit toujours ce que les mères nous disent."

"Les vêtements retiennent la mémoire de ceux qui les ont portés."  



Ma note: 15/20


Si ce livre vous tente, vous pouvez l'acheter d'un simple clic ICI


ISBN 978-2-234-07325-8
217 pages

(reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2012 Priceminister )

mardi 27 novembre 2012

La Septième Vague - Daniel Glattauer






Quatrième de couverture:

Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l'unissait en esprit à Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de sexe, pas d'avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour où l'on ne connaît pas le visage de l'autre ? Où l'on rêve de tous les possibles ? Où les caresses sont interdites ? «Pourquoi veux-tu me rencontrer ?» demande Léo, inquiet. «Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée que je veux en finir», répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l'amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit, jusqu’au dernier mail…

La Septième Vague est comme une série télé : on en devient vite accro. 
                                                                                                                Bruno Corty, Le Figaro littéraire.


Mes impressions:



Et voilà terminé, lu quasiment d’une traite. Et je dois bien l’admettre, j’ai encore adoré. Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à bouder mon plaisir. J’y suis allé franco, j’ai replongé direct. J’ai ressorti mon côté midinette, bon OK, je sais, il n’est jamais caché bien loin non plus, on est d’accord.

Donc Leo rentre de Boston et tout recommence. Les échanges de mails repartent de plus belles. Emmi me fait toujours craquer. Leo tel qu’en lui-même, un attrait indéniable. Comme dans le premier, ils sont agaçants, énervants, irritants. Comme dans le premier, j’ai eu envie de les secouer, de les baffer tellement ils m’ont horripilé parfois. Cette fois, je crois que c’est Leo qui m’a exaspéré le plus alors que de mémoire, c’était plutôt Emmi dans le premier opus. Toujours à tergiverser, à se poser dix mille questions mais malgré tout ils n’en demeurent pas moins attendrissants et attachants, attachiants (?). Il y a des moments où il faut arrêter d’hésiter et foncer. 

Suivant ce précieux conseil, ou presque, la « relation » entre les deux protagonistes va évoluer et il va se passer, ce qu’il va se passer, ne comptez pas sur moi pour vous le raconter, lisez-le, c’est mieux. En même temps, on est d’accord, il ne se passe pas grand-chose, c’est ça qui est fort. Mais on se trouve pris dans la vague et on se laisser porter par le courant. Je lisais le début d’un mail que mes yeux m’entrainaient déjà vers le suivant tellement c’est addictif, pour ne pas dire jouissif. Houlla, je m’égare moi ! Et à Oléron, il y a une septième vague ? Houlla, je m’égare encore !

Moralité, si vous avez aimé le premier, laissez-vous tenter ou pas. Mais une question me vient à la lecture d’autres critiques. Pourquoi alors qu’on n’a pas aimé le premier s’obstiner à lire la suite ?
Vous avez dit addictif ?...

Merci mon Emmi, mon embellie.
Ton Léo.


Extraits:

"Mon corset m'est familier. Il me maintient et me protège. Je dois juste faire attention à ce que l'air ne me manque pas un jour."

"De toute façon, je ne peux pas te perdre, j'ai trop de toi en moi."

"Et avec les mails, on passe aussi ensemble le temps qui sépare deux messages."

"Tu vis ta vie. Je vis ma vie. Et nous vivons le reste ensemble." 

"Mes sentiments pour toi n'enlèvent rien à ceux que j'ai pour elle. Ils n'ont rien à voir. Ils ne sont pas en concurrence. Tu ne lui ressembles pas du tout. J'ai avec vous deux une relation très différente. Je n'ai pas un contingent fixe de sentiments que je dois répartir entre les différentes personnes qui comptent pour moi de différentes façons. Chacune des personnes importantes pour moi est indépendante, elle a sa propre place dans mon coeur."


Daniel Glattauer


Le Livre de Poche 32524
ISBN 978-2-253-16309-1
280 pages

(Envoyé de la part d'une belle personne)

lundi 26 novembre 2012

James Bond Girls, L’album des 50 ans d’un mythe






Quatrième de couverture:

Lorsqu'en 1962, apparaît la première James Bond Girl, le monde entier retient son souffle. Ursula Andress, alias Honey Ryder, incarne une nouvelle génération de femmes fortes et sexuellement indépendantes, des femmes qui attendent plus de la vie. 

S'il a évolué au fil du temps, le rôle de la James Bond Girl est resté fidèle à l'esprit de ses débuts. Honey Ryder, Vesper Lynd, Holly Goodhead, Mary Goodnight... sont l'archétype de la good/bad girl qui vit sa vie comme elle l'entend, débarrassée de tous préjugés.

Princesses de contes de fées des temps modernes, les James Bond Girls habitent l'univers de Bond où tout est démesuré, où tout est plus beau, où les enjeux sont toujours plus élevés. Créatures intemporelles aux aventures construites sur des mythes, elles font partie d'une tradition d'histoires vieilles comme le monde.

Pour les cinquante ans de la naissance de James Bond au cinéma, retrouvez grâce à ce livre toutes ces créatures qui, aujourd'hui encore, peuplent nos rêves et alimentent nos fantasmes.


Mes impressions:
 
Ce livre m’aura appris une première chose. 

Sean Connery n’est pas le premier James Bond. Il est bien le premier interprète de Bond au cinéma. Mais avant James Bond contre le Dr No sorti en 1962, il y a eu une première adaptation télé d’une aventure de l’agent secret créé par Ian Flemming interprété par Barry Nelson en 1954.

Ce livre m’aura appris une deuxième chose mais agacé une première fois.

Le film Jamais plus jamais  avec pour la dernière fois Sean Connery dans le rôle de Bond n’est pas un film EON Productions qui a produit tous les autres Bond. L’auteur fait donc totalement l’impasse sur ce film en forme de clin d’œil dans lequel Sean Connery faisait son retour dans la peau d’un Bond vieillissant mais non moins efficace. Du coup exit la blonde et douce Kim Bassinger ainsi que la brune et diabolique Barbara Carrera qui ne figure pas dans ce livre censé rendre hommage aux James Bond Girls. Avouez que c’est plutôt regrettable quand ce film est un de vos préférés comme c’est mon cas.

Ce livre m’aura agacé une deuxième fois.

Chose irritante, quand l’auteur parle des différents  interprètes de 007, on a chaque fois l’impression que l’interprète en question est le meilleur. Il aurait été bon sinon de rester neutre au moins de nuancer. Un peu de la même manière, l’auteur veut nous faire croire que George Lazenby et Tymothy Dalton nous ont livré des prestations inoubliables. Mais bien sûr…

Ce livre m’aura agacé une troisième fois.

Un peu dans le même registre, on sent bien que l’auteur a été prié par ses commanditaires de donner des James Bond Girls, une image de femme forte, indépendante, afin de faire oublier l’image de faire-valoir sexy dont elles ont pu souffrir. Il ne ménage donc pas ses efforts pour y parvenir. Il insiste et son insistance en devient plutôt contre-productive à mon sens pour ne pas dire risible.

Ce livre m’aura agacé une quatrième fois.

D’un « beau livre » comme celui-ci, censé rendre hommage à des actrices toutes plus sublimes les unes que les autres,  on est en droit de s’attendre à des photos superbes, jamais ou rarement vues. Surtout quand comme ici, on a affaire à un ouvrage de commande et pas au livre d’un passionné. Eh bien là encore, déception ! Il y a bien quelques belles photos mais beaucoup sont de mauvaises qualités, vues et revues pour ne pas dire archi vues et archi revues. Fans de la saga, avides d’inédits, passez votre chemin.

Reste quelques anecdotes de productions qui pourront toujours vous apprendre deux ou trois petites choses sur l’univers de Bond. Cet ouvrage reste pour moi un ouvrage de commande et ça se sent. 

Conclusion : James Bond Girls, L’album des 50 ans d’un mythe, Jamais plus Jamais !



Un grand merci à aux Editions Premium et à Babelio 

pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.


Extraits:


"Vous êtes l'une des plus belles filles que j'ai jamais vu." lui dit-il. Elle sourit. "Merci. Je pense que ma bouche est trop grande." James Bond regarde sa bouche, que l'on voit en gros plan, et a une réponse à double sens qui fait que les spectateurs de l'époque qui l'ont comprise s'étranglent avec leur popcorn. "Non, c'est la bonne taille. Pour moi, ça l'est." 

"Comme Pussy Galore - chatte à gogo ; Holly Goodhead - sacré suceuse ; Plenty O'Toole - abondance delaqueue ; Giacinta Johnson - la poisse - est dotée d'un nom aussi fort que son personnage."

 Kim Basinger as Domino Petachi...

 ...and Barbara Carrera as Fatima Blush

ISBN 978-2-35636-114-1
160pages

(reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio)

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