mardi 30 juin 2015

DVD - Jessabelle - Kevin Greutert (2014)




Si vous pensez avoir une vie pourrie, demandez à Jessabelle de vous parler de la sienne. Sa mère est morte d’un cancer quand elle était bébé et alors qu’elle est sur le point de se mettre en ménage avec le père de l’enfant qu’elle attend, elle est victime d’un terrible accident. Bilan, elle perd son bébé, son petit ami et se retrouve clouée dans un fauteuil roulant.

Seule, obligée de renouer contact avec un père, pour le moins taciturne, qui a autrefois préféré la confier à sa tante, la voilà contrainte de venir vivre dans une maison familiale à moitié délabrée et d’occuper l’ancienne chambre de sa mère. C’est d’ailleurs dans cette pièce qu’elle va découvrir des cassettes-vidéos enregistrées par la défunte pendant sa grossesse. C’est donc un peu d’outre-tombe que la mère va s’adresser à la fille. Adepte des tarots, elle lui annonce une présence à ses côtés, présence qui ne va pas tarder à se manifester…

Une vieille maison pleine de secrets, des fantômes du passé qui ressurgissent, des rites vaudous et le décor du bayou, voilà qui s’annonce plutôt prometteur. J’adore les histoires de vieilles demeures plus ou moins hantées et je raffole des paysages de Louisiane. Je sens que je vais me régaler !


Bon, pour les paysages de Louisiane, il faudra repasser, ils sont inexistants car filmé en Caroline du Nord. La vieille maison, elle, n’est pas si effrayante que ça malgré son indéniable décrépitude et ce qui y rôde... Le jeu des acteurs est inégal, les frissons se font plutôt rares, quelques effets plus ou moins inspirées d’autres films sont totalement inabouties et les incohérences ne manquent pas.



Mais pourtant, je dois reconnaitre que pour une fois, la fin ne m’a pas déçu comme c’est généralement le cas de la majorité des films de ce genre. Le dénouement est vraiment bien ficelé. Contre toute attente, c'est la fin qui donne toute sa cohérence à l’histoire. 

Jessabelle a été pour moi un sympathique divertissement "horrifique". Ce n’est sans doute pas ce qu’il y a de mieux en horreur-épouvante dans ce qui est sorti en DVD en 2015 mais c’est un petit film à regarder un samedi soir devant un bon bol de glace à la vanille nappée de sirop d’érable...


Bonus :
Bande annonce du film, de Horns, de La Dame en noir 2, des Âmes silencieuses.
Making of (gentillet...)
Générique original (dont on se demande pourquoi il n'a pas été conservé...)
Bêtisier (Bof !)
Scènes coupées (qui n'apprennent pas grand chose de plus !)
Fin alternative (que je me réjouissais de voir mais quelle déception ! 5 secondes de films en plus qui n'apportent absolument rien de rien, autant s'abstenir !)


 Un film Metropolitan Films sorti en DVD et Blu-ray le 25 juin 2015.


 Merci à Metropolitan Films et à Cinetrafic 
pour son opération « un DVD contre une critique » !



L'avis de Potzina qui se fâche tout rouge !!
Kevin Greutert
États-Unis, 2014
Avec Sara Snook, Mark Webber, Joelle Carter...

lundi 22 juin 2015

A bras raccourcis - Sébastien Brégeon



Si comme moi vous aimez marcher quotidiennement en forêt, observer les arbres, les oiseaux, les grenouilles, fouler les tapis de feuilles mortes et humer l’air charger d’humus, vous devez absolument ne pas lire cette histoire !

En quelques mots, dans cette courte nouvelle, Sébastien Brégeon crée une ambiance à vous donner froid dans le dos.

Que ce soit les arbres ou les corbeaux sur leurs branches, vous ne verrez plus les choses de la même façon. Si vous butez sur une pierre, si vous vous prenez les pieds dans une racine, vous pourriez bien le regretter… Et si vous vous sentez observé, dites-vous bien que ce n’est peut-être pas qu’une impression… Fuyez et ne vous retournez surtout pas !

Lisez A bras raccourcis et c’en est fini de vos balades en forêt…



Merci à Sébastien Brégeon pour cette découverte au format epub !

Si cette nouvelle vous tente, vous pouvez la télécharger ici




dimanche 14 juin 2015

Sitting Bull, le bison des Grandes Plaines - Marilyn Plénard & Gopal Dagnogno



 
"Les végétaux et les animaux ont les mêmes droits que nous d'habiter cette terre."

Quelle belle découverte que la vie de Sitting Bull, le bison des Grandes Plaines, dernier grand chef indien !

Un homme élevé dans le respect des traditions et de la nature qui n’aura de cesse tout au long de sa vie de perpétrer ces règles de vie. Courage, générosité et sagesse, des mots qui prennent ici tout leur sens. Mais l’avidité de l’Homme en général et du peuple américain en particuliers le mènera pourtant à sa perte. 

Marilyn Plénard nous propose une vision d’un pan de l’histoire américaine bien loin des images d’Épinal proposées par les westerns.

Ce que je retiens de ce petit livre jeunesse, c’est ce respect et cette communion permanente avec la nature de Sitting Bull et du peuple Lakota en général.

S’il est impossible d’être exhaustif en si peu de pages, une quarantaine, c’est une excellente mise en bouche qui donne envie d’en savoir plus. Tel est justement l’objectif de la collection Des Graines et des guides des éditions A dos d’âne.

"Jouer à la guerre, jouer à la chasse sont les activités, plus encore l'école de la vie, d'un garçon lakota. Mais, à côté des vertus martiales, ne sont négligés ni les règles de bonnes conduites, ni le culte de la nature, transmis par les chants et la poésie."

Si la sagesse d’un certain Bison me semble bien relative, celle de Sitting Bull, elle, est légendaire…



ISBN 978 2 919372 28 7
45 pages
2014 
7,50€

vendredi 12 juin 2015

Docteur Sleep - stephen King



Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nadine Gassie

Qu’a bien pu devenir le jeune Danny Torrance après les horreurs qu’il a vécues à l’hôtel Overlook dans Shining ? C’est ce que nous propose de découvrir Stephen King dans Docteur Sleep.

Comme son père avant lui, Dan est alcoolique et son addiction va le faire sombrer. Ne pouvant pas tomber plus bas, il lui faudra tout le soutien des Alcooliques Anonymes et d’un parrain intraitable pour enfin voir le bout du tunnel.

Mais son salut va aussi venir de ce travail qu’il trouve dans un hospice pour personnes âgées. Avec humanité et empathie, il accompagne ces personnes en fin de vie et les aide à passer de l’autre côté, le plus sereinement possible, celui qui lui vaudra son surnom de Docteur Sleep.

Second personnage capital du roman, Abra, une jeune adolescente, qui a elle aussi le « shining ».  Mais un « shining » d’une puissance inouïe.  Dan va ainsi la faire bénéficier de son expérience et l’aider à gérer cette particularité bien lourde à porter.

Et ils ne seront pas trop de deux pour affronter le Nœud Vrai, cette drôle de tribu qui ne se déplace que dans d’énormes camping-cars genre Winnebago, qui sème mort et désolation sur son passage avec une prédilection pour les jeunes enfants possédant justement le « shining ». Sorte de vampires new age, ils «pompent » l’énergie vital de ces gamins, leur « vapeur », non sans les avoir bien torturés au préalable. Avec son pouvoir démesuré, Abra fait donc une cible de tout premier choix… 

Docteur Sleep est un roman sur l’addiction, sur la transmission et sur le passage dont la réussite tient entre autre à ses deux personnages principaux, complexes, attachants et paradoxalement terriblement humains dans cette atmosphère baignée de fantastique. Bien sûr, le risque avec une suite, c’est de se répéter et de refaire la même histoire en beaucoup moins bien.

Avec Docteur Sleep, Stephen King réussi, haut la main, son pari. Il crée une histoire à part entière, en lien tout en étant totalement différente. Au point qu’à un moment, j’en suis même venu à m’interroger sur la cohérence de tout ça. Et comme s’il avait vu ma moue dubitative, quelques pages plus loin, le King me dévoilait le lien qui allait donner toute sa cohérence à son histoire. Une réussite je vous dis !

S’il aide ses patients à glisser doucement dans l’au-delà, le Docteur Sleep va vous empêcher de trouver le sommeil…



Merci à Babelio et au Livre de Poche ! 

L'avis de Potzina, La Belette
et une conversation croisée chez Yvan !

ISBN 978 2 253 18360 0
762 pages

 8,90€

jeudi 4 juin 2015

Debout sur ma tête - Pierre Lapointe


Mon amour en devenir
A choisi le pire
Ce qui me faisait rire  
Mon amour en devenir
A choisi le pire
Ce qui me faisait rire
Ce qui me faisait jouir
Ce qui me fait vomir
Ce qui me fait mourir
Qu'est-ce que tu dirais
Si j'étais debout sur ma tête
Comme un roi fatigué
D'avoir toujours marché
L'eau qui coule sur mes doigts
Comme une fleur carnivore
Une fleur qui avale tout
Qui avale tous les royaumes
Même les plus grands royaumes
même les plus beaux royaumes
Qu'est ce que tu dirais
Si j'étais debout sur ma tête
Comme un roi fatigué
D'avoir toujours marché
Vous qui m'avez tout volé
Volé tout mon royaume
Allez-y gardez tout
Et faîtes-en un arbre
Sur qui on éjacule
Des crachats de regrets
Qu'est-ce que tu dirais
Si j'étais debout sur ma tête
Crachant sur les passants
Qui ne comprennent pas
Qui ne comprennent pas
Que je suis fatigué
Fatigué de marcher
Fatigué de souffler
Pour chauffer mon royaume
Mon bien trop beau royaume
Mon bien trop grand royaume



 (Désolé pour la qualité de la vidéo mais c'est la version la plus proche 
de la version CD que j'aime beaucoup...)

mardi 2 juin 2015

Shining - Stephen King



"- Danny ! Viens ici, petit voyou ! Viens recevoir ta raclée, comme un homme !"

Jack Torrance, écrivain raté et alcoolique avéré, accepte un poste au cœur des montagnes rocheuses du Colorado. Accompagné de sa femme Wendy et de son fils Danny, il va être gardien de l’hôtel Overlook pour les mois d’hiver. Une escale de solitude qu’il espère propice à la création littéraire. Mais l’Overlook n’a pas dit son dernier mot. En plus, il s’avère que Danny a un don étrange, le "shining" ! Le cauchemar est déjà commencé… 

Shining, c’est d’abord pour moi le film de Kubrick que j’ai vu des dizaines de fois. Il était temps de découvrir enfin le livre de Stephen King. Une lecture forcément émaillée de comparaisons entre les deux œuvres.

L’Overlook est finalement peut décrit ce qui laisse une grande place à l’imagination. On en apprend plus sur son histoire, son passé. C’est un personnage à part entière au coeur de l'histoire. Danny, lui, est le véritable héros ce qui est moins le cas dans le film. 

Shining est un roman sur l’alcoolisme, sur ses ravages sur la cellule familiale. King connait le sujet, il en parle parfaitement. Tout sonne juste.  Quand enfant, on a côtoyé un adulte alcoolique, on reconnait et on comprend les craintes de Danny, ses angoisses à l’idée que ressurgissent les périodes où son père "faisait le vilain"… C’est aussi un roman sur la possession, outre l’alcool, Jack Torrance est possédé par l’Overlook qui s’insinue en lui comme un poison coulerait dans ses veines.

Une fois de plus Stephen King nous embarque avec son écriture addictive pour ne plus nous lâcher avant un final à la hauteur de la tension qui habite tout le roman. Le bruit du maillet qui siffle dans les airs résonne encore dans mes oreilles…


L'Overlook hotel selon Kubrick...

Le Livre de Poche
ISBN 978 2 253 15162 3
575 pages
1977 / 1979
7,60€

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