S’aventurer dans ce livre, c’est
se frotter aux grands espaces, à la nature sauvage du Wyoming. Des grandes
plaines aux contreforts des montagnes rocheuses, des paysages balayés, fouettés,
blessés par un élément indomptable avec lequel il faut compter, le vent auquel
l’auteur consacre d’ailleurs un chapitre.
L’auteur, c’est l’américain Mark Spragg qui nous livre ce recueil
autobiographique composé de ses souvenirs d’enfance et de jeunesse au cœur de
cette nature qu’il nous rend proche et majestueuse en dépit de sa rudesse.
Un destin qui sous la plume de Mark Spragg devient mon destin, ton
destin. Je ne lis plus, tu ne lis plus, on vit…
Tu es tout jeune mais déjà, rien
ne compte plus pour toi que monter à cheval. Faire corps avec l’animal, comme
un prolongement de toi-même. Savoir mener un troupeau ou guider des groupes,
voilà ce qui te fait vibrer, c’est comme ça que tu te sens vivant, heureux.
C’est comme ça que tu deviens un homme.
Je te revois avec ce cerf que tu
apprends à dépecer, à vider de ses entrailles. Le sang qui gicle. Les
éclaboussures de sang qui sèchent sur ton visage. Les boyaux qui fument dans la
froideur hivernale.
Je me souviens aussi de ta
nouvelle paire de bottes. Quel souvenir ! Comme tu es allé dans l’eau avec,
pour aider le cuir à se faire, à prendre la bonne forme, pour ne pas te blesser
les pieds. Le temps est trop précieux pour qu’on puisse se permettre de le
perdre. Puis ce cheval qui te jette à terre. La paire de bottes ne fait pas le
cavalier.
Et ce ranch perdu au milieu de
nulle part où, plus tard, tu es allé t’isoler tout un hiver, au grand dam de ta
mère. Qu’allais-tu faire tout seul dans ce désert sans âmes ? Reclus, avec tes
bouquins, tu as enfin pu de te consacrer à ce qui allait devenir ton occupation
future, l’écriture.
L’écriture, de la nature et de la
vie, c’est bien pour ça que tu es fait Mark, Là où les rivières se séparent, c’est justement là où nos destins
se rencontrent…
Rien que du bonheur... |
"Je rêve du mois de janvier. Du crépuscule à 4 heures de l'après-midi. Du rythme lent et prudent de la vie par - 20°C. J'imagine que je m'envelopperai d'hiver : cinq mois de lumière vaporeuse, le délicat bruissement du froid. Et la neige. Son accumulation douce, jour après jour. La neige étouffera tous les bruits, les réduira à un murmure."
"Je suis fatigué des conversations, de la télévision, de la musique, même
des rires. Je veux être dans les montagnes, me tenir contre elles, sans
bruit, me réparer, intérieur comme extérieur."
"J'étais un garçon et j'étais convaincu que les chevaux étaient
extralucides. J'étais sûr que rien ne leur échappait. J'étais sûr que
rien ne leur échappait. J'étais sûr que, avec un cheval entre les
jambes, avec mon pouls, mon sang et mon énergie alliés aux leurs, j'en
voyais davantage. Que je devenais un voyant. J'étais sûr qu'ils étaient
les pupilles pommelées, alezanes, rouanes, baies ou noires des yeux de
Dieu."
"En vérité, je ne pense pas qu'il me soit jamais arrivé d'être serré
contre Linda. je pense que nos genoux ont pu se toucher. Mais quand on a
douze ans et qu'à part sa mère les seules femmes qu'on ait vu sans leur
couche supérieures de vêtements se trouvent dans les pages lingeries du
catalogue Montgomery Ward, le contact d'un genou retient toute votre
attention."
"L'idée que ce vieillard a un jour touché une femme sans avoir à la
ligoter me fait l'effet d'un serpent qui serait tombé dans le col de ma
chemise."
Il faudrait un rudement bon écrivain pour que je me sente cowboy du Wyoming...
RépondreSupprimerMark Spragg a un indéniable pouvoir d'évocation je trouve...
SupprimerJe ne sais pas si c'est le Wyoming ou la levrette qui t'ont inspiré mon manU mais j'adooooooooore ton billet.
RépondreSupprimerWahou quelle claque !
Ta chronique nous embarque dans ces contrées lointaines et nous attire avec son laceau.
Ce que tu en dis est très beau !
Je crois qu'avec cette phrase sublime nous allons perdre Le_Bison :
"Faire corps avec l’animal, comme un prolongement de toi-même. Savoir mener un troupeau ou guider des groupes, voilà ce qui te fait vibrer, c’est comme ça que tu te sens vivant, heureux. C’est comme ça que tu deviens un homme."
Vraiment CHAPEAU, petit cowboy ;-)
Envie d'une levrette avec un petit cowboy jolie cowgirl ? ^^
SupprimerRooohhhh !
SupprimerBRAVO je te félicite pas !!! :D
Quand petit Cowboy deviendra grand, on en reparlera ;-)
Slurp ^^
Je parlais d'une "cherry levrette" bien entendu ! Non mais... ^^
SupprimerTout d'abord, je commencerai bien par une levrette.
RépondreSupprimerEn suite, je m'attaquerai bien à ce roman. De Mark Spragg, j'avais déjà lu "De flammes et d'Argile", ainsi que "Les Fruits de la Trahison". Deux romans de cow-boys et de ranchs perdus dans le Wyoming. Il y fait s'y bon de s'y installer, là-bas, loin de tout, et proche des chevaux, de la nature, de la solitude et de planter les éperons de ses santiags dans la bouse de quelques bovins ruminants.
Vraiment STETSON, petit cowboy ;-)
Je vois que toi aussi tu aimes la levrette ! Dire que je suis étonné serait mentir... ^^
SupprimerLes Fruits de la trahison sont dans ma PAL et vont sans doute en remonter prochainement...
J suis con, j avais entre mes mains le bouquin la semaine dernière en librairie et puis je l ai reposé pour un autre....grrr....bon sinon, quelle photo de fin de billet !!! J ai bien l air bête moi avec mon thé ;-)
RépondreSupprimerJe sens que tu va retourner voir ton libraire plus tôt que prévu...
SupprimerLe thé, je pratique aussi ! :)
Un peu de nature writing dans les grands espaces du Wyoming, voila qui ne me ferait pas de mal !
RépondreSupprimerDu très bon nature writing ici en l'occurrence !
SupprimerLe Wyoming et le Montana font vraiment recette.J'apprécie aussi.
RépondreSupprimerEntre la très bonne influence du Bison, dans ce domaine au moins, et les excellentes publications des éditions Gallmeister, je suis devenu un adepte !
SupprimerJ'espère que tu ne sous-entends pas que j'ai une quelconque influence sur la levrette...
SupprimerJe ne te connais pas sur ce plan là ! Pas encore... ^^
SupprimerUn livre que j'ai adoré :)
RépondreSupprimerC'est vraiment bien écrit ! J'espère qu'on donnera vraiment envie à d'autres lecteurs de le découvrir... :)
SupprimerJ'espère aussi :)
SupprimerC'est un de mes auteurs préférés chez Gallmeister ^^
Il faut vraiment que j'en lise d'autres de lui !
SupprimerUn très joli billet, tu donnes envie en tout cas!
RépondreSupprimerMerci ! :)
SupprimerUne très jolie chronique! J'aime beaucoup cette maison d'édition en plus!
RépondreSupprimerMerci ! :)
SupprimerTu as raison, c'est vraiment une excellente maison d'édition.
Comme je comprends, j'adore cette maison d'édition !
RépondreSupprimerDe plus en plus j’ai envie (besoin?) de m’entourer de nature writing. De ces grands espaces sauvages qui font rêver autant qu’ils « réparent, intérieur comme extérieur ». J’admire Spragg qui a eu le courage de ses passions, partir ainsi s’isoler dans les froids de l’hiver et se sentir vivant, inspirer son écriture. Il suffit de peu parfois pour s’offrir ce courage et marcher à côté de son destin… Vivre!
RépondreSupprimerJe voudrais bien que le vent me fouette et même me blesse si c’est le prix à payer… :D
Surtout si un bel étalon m’attend au coin du feu dans ses montagnes ^^
Il y a « vent » nouveau dans ton billet ma tite grenouille, qq chose de beau, de vivant. je l'aime trop!
Bisouilles
p.s. : « Toute ressemblance… »… Passer de la Spiritus à la cherry levrette, c’est pas rien quand même...
Je ne suis pas sûr de bien savoir quel genre d'étalon tu espères trouver au coin du feu... ^^
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