jeudi 29 novembre 2018

Broadway Limited 1 - Un Dîner avec Cary Grant - Malika Ferdjoukh


"La vieille dame regarda les dernières feuilles d'érables dansotter en feux follets sous les réverbères. La rue lui faisait l'effet d'un cimetière aux mille minuscules morts, feuilles, brindilles, insectes, fleurs... L'automne lui donnait toujours ce genre de pensées, chagrines, enfantines, sur fond de spleen."

C’est sur un malentendu lié à son prénom que Jocelyn Brouillard, petit franchie de 17 ans, débarque, à la Pension Giboulée au cœur de New York.

En effet, cet établissement, géré par deux sœurs d’âge respectable, n’accepte que les jeunes femmes, bien sous tous rapports cela va sans dire. Son sort sera scellé grâce à une botte d’asperges glissée subrepticement dans sa valise par sa mère, le destin tient parfois à peu de chose, mais aussi et surtout grâce à ses talents de pianiste.

Aux côtés de Page, Manhattan, Hadley et Chic, aussi attachantes que leur existence est riche et source de romanesque, Jocelyn se retrouve comme un coq en pâte dans cet environnement uniquement féminin, entre bas nylon qui sèchent, peines de cœur, petits et grands secrets.

Broadway n’est pas Hollywood mais on s’y croirait et en cette fin des années 40, on baigne allègrement dans le milieu bouillonnant des arts du spectacle entre musique, danse ou comédie, entre petits boulots, vraies vocations et rêves de réussite.

Les références musicales sont multiples et les clins d’œil cinématographiques aussi nombreux que savoureux. Les protagonistes croisent aussi bien Sarah Vaughan que la comédienne débutante Grace Kelly ou encore un certain Allen Königsberg qui deviendra plus tard Woody Allen.

Malika Ferdjoukh excelle à créer une atmosphère aussi enivrante et tourbillonnante que la meilleure des comédies musicales, avec un sens du petit détail qui n’appartient qu’à elle, mêlant comme personne fiction et réalité pour mieux embarquer son lecteur qui en redemande.

600 pages virevoltantes dévorées en 5 jours, ai-je besoin de préciser que je me suis régalé ?


Un titre découvert chez Nadège qui a déjà lu la suite, la veinarde...
 

ISBN 978 2 2112 34 993
598 pages
2015
10,80€
 

dimanche 25 novembre 2018

Les Beaux étés - Tome 5 - La Fugue - Zidrou & Jordi Lafebre


« - Eh bien, mon grand, voilà un réveillon de Noël qui restera dans les annales !
- Je… Pardon, Papa. À cause de moi, vous n’aurez pas vu le soleil !
- Ah bon ? Et le sourire de ta maman quand elle t’a retrouvé indemne, c’était quoi selon toi, alors ? »

En cette fin 1979, l’ambiance est un peu maussade chez les Faldérault. Les vacances d’été ont été une catastrophe. Pierre est pieds et poings liés par un contrat qui l’entrave dans sa création. Madeleine n’en peut plus de vendre des chaussures pour une vieille bique aussi acariâtre que ses clients sont pénibles. Quant aux enfants…

Pour finir l’année en beauté et repartir d’un bon pied vers 1980, la décision est prise de tracer la route à bord de cette bonne vieille 4L rouge Estérel, direction le soleil !

Mais Louis, qu’on a connu plutôt réservé jusqu’ici, a bien d’autres projets en tête, comme assister au concert unique des Pink Floyd à Londres. Obligé de suivre le mouvement mais bien déterminé à ne pas renoncer à ses projets, il va profiter d’un arrêt sur la route pour filer à l’anglaise à bord du camion d’une hollandaise…


Se plonger dans un nouvel opus des Beaux étés, c’est un peu comme retrouver des membres de sa famille, des cousins auxquels on est attaché. On est content de les revoir mais on appréhende un peu, se demandant si tout va bien se passer, si le plaisir des retrouvailles sera intact.

Cet été, j’attendais avec impatience ce moment (Le Repos du guerrier) et la façon dont tout s’est terminé m’a plutôt laissé sur ma faim. Cet automne, je les ai retrouvés non sans une certaine appréhension et je referme cet album avec satisfaction.

Des dessins toujours aussi bons, une mimique touchante tellement juste par-ci, des regards qui se croisent rendant dispensable tout commentaire ou dialogue par-là. Et puis tous ces moments bien croqués, bien vus, ces situations et ces dialogues qui sonnent vrais.

Ne boudez pas votre plaisir, retrouver les Faldérault, c’est un peu comme feuilleter un album de famille, regarder des photos, jaunies ou aux couleurs encore vives, faire sien des souvenirs qui ne le sont pas vraiment, se laisser bercer par une petite musique nostalgique. 

Les Beaux étés 5, La Fugue… en plaisir majeur !


L'avis d'Anthony :

Une fois n’est pas coutume, les Faldérault partent en vacances au mois de décembre ! La 4L Estérel tiendra-t-elle le choc ?

Ça tombe bien, la vieille Estérel est allégée car l’équipée n’est pas au complet : l’ainée reste à la maison pour ses études et le jeune Louis n’est présent que physiquement : son esprit est ailleurs.

Qu’est-ce qui peut bien trotter dans la tête de cet adolescent ? Une amoureuse ? The Wall, la chanson des Pink Floyd ? Une soudaine envie de liberté ?

En tous les cas, il va surprendre tout le monde, autant sa gentille famille que les lecteurs…

Dans ce tome 5 des Beaux Étés, on retrouve la famille belge avec plaisir, même si la magie des premiers opus est définitivement perdue… « All in all it's just another brick in the wall »



ISBN 978 2 5050 7400 7
56 pages
2018
14,00€
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