« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » « Je ne vois rien que
le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ». On disait qu’on
tirerait les leçons de la crise sanitaire, on nous prédisait un monde
meilleur, on nous annonçait le monde d’après et puis… Rien n’a changé. «
Non, non, rien n’a changé. » Pas Pantoute !
« Mais j'ai vu tous les jours
A la télévision
Même le soir de Noël
Des fusils, des canons
J'ai pleuré, oui j'ai pleuré
J'ai pleuré, oui j'ai pleuré
Qui pourra m'expliquer que… »
Je
vous laisse le soin d’expliquer à vos enfants, pourquoi la guerre en
Syrie dure depuis 9 ans… Pourquoi Poutine est « président » de la Russie
depuis 20 ans, pourquoi l’Ex-Yougoslavie se déchire depuis 30 ans,
Pourquoi le Sida sévit depuis 40 ans, pourquoi des centaines d’espèces
animales disparaissent de la surface du globe depuis 50 ans…
« En huit ans, je finis par ne plus savoir qui je suis quand
Ritsuko n’est pas là… »
Allez savoir pourquoi, d’emblée
je me suis pris d’empathie pour Ritsuko et Non-Chan. En couple depuis 8 ans
soit 2 ans après leur rencontre, ils vivent ensemble sans être marié et ses 10
années sans officialiser cette union semblent poser problème à leur entourage.
Mais qu’en est-il vraiment des deux principaux intéressés ?
Comme dans tous les couples
confrontés à la routine et à l’usure du quotidien, les non-dits et les
problèmes de communication sont légion. Et alors qu’on n’a souvent qu’une
vision parcellaire des chosesou d’un
seul protagoniste, la bonne idée de Kinoko
Higurashi est de nous exposer les deux versants d’une même situation, les
deux regards sur un même événement.
Et le résultat est pour le moins
flagrant ! Les incompréhensions se font jour, les petits détails à côté
desquels on passe, les signes qu’on ne voit pas ou qu’on préfère ne pas voir,
chacun accaparé par ses propres tracas et doutes.
Quoiqu’il en soit, on sent bien
ici les liens qui unissent le couple et les pressions constantes qu’ils
subissent de leurs familles ou de leurs amis.
Le premier tome de ce manga de
type « seinen » se lit d’une traite avec un réel plaisir et il nous
reste 4 tomes, la série en comportant 5, pour savoir quelles épreuves Ritsuko
et Non-Chan vont encore rencontrer sur leur chemin. Comment tout ça va bien
pouvoir se terminer ? Quelque chose me dit que ça ne devrait pas se finir
trop mal…
Charlotte Gainsbourg a écrit l’album « Rest » suite à la disparition
tragique de sa sœur Kate Barry. Enfant de la balle par excellence, «
Charlotte Forever » semble avoir transcendé son double héritage, (et
quel héritage !). Inutile de la comparer à ses illustres parents, elle
suit sa propre voie, la voix de la maturité.
Comme son père le
fit pour elle avec le sulfureux « Lemon incest », elle place ici ses
propres enfants sous les feux de la rampe : Ben, Alice et Jo
reprendront-ils le flambeau ? J’espère de tout cœur qu’une nouvelle
dynastie est née pour le plaisir de nos oreilles ! Ainsi, je consens à
devenir royaliste : god save the queen of « New Age », the queen of «
Dream Pop » ! Charlotte is so french and so british at the same time !
« Premier enfant, monstre brayant
Premier cheveu blanc, crâne le temps
Premier pépin, début de la fin
Dernier soupir, qu'il soit de plaisir »
Ces
deux extraits sont si légers, si aériens que je ne vais pas
m’appesantir inutilement, de peur de briser le charme, le sort, la
magie. Vous laissez-vous enchanter aussi facilement que moi ?
Charlotte Gainsbourg, Deadly Valentine - Ring a Ring O’Roses (2017)
Sortie en 1980 au Royaume Uni, cette chanson a envahi les ondes du
monde entier pendant toute la décennie. Synthés, voix métalliques,
mélodie lancinante, « Fade to grey » est l’archétype de la New Wave
anglaise. « Fade to grey », est un symbole des années 80. « Fade to grey
» est un cocktail subtil de futurisme et de mélancolie.
Cette
chanson évoque pour moi une époque ambiguë où l’égoïsme, le
matérialisme, le consumérisme étaient des religions mais où on se
sentait libre. Une époque farfelue où l’on sortait des trente glorieuses
sans vraiment avoir conscience que la fête était finie. Une époque
hélas perdue où tout était permis… Une sinistre époque aussi où le Sida
est apparu.
Xavier Dolan a remis cette chanson à l’honneur dans
« Laurence Anyways ». L’héroïne fait une entrée théâtrale dans une
soirée, au son de ce morceau de Visage, au son de la pluie anglaise, au
son de « Fade to grey » !
anthO
Quand Le Juke-box du samedi n’a pas lieu un samedi, la semaine a
forcément été compliquée. Il y a des moments comme ça… Du coup, on se tourne vers des valeurs
sûres, des mots, des airs, des musiques qui, même s’ils sont tristes, nous ramènent
à de beaux moments, de cinéma, de partage, d’AmourS.
« Sent la pluie comme un été Anglais
Entends les notes d'une chanson lointaine »
Pour moi, cette chanson est à
jamais associée au film de Xavier Dolan,
Laurence Anyways. C’est en le revoyant
dernièrement que j’ai réalisé à quel point il est beau mais surtout à quel
point il est triste.
Outre le personnage de Laurence,
interprété par Melvil Poupaud, toute
mon admiration va à Fred et surtout à son interprète, la québécoise Suzanne Clément. Fred qui aime Laurence
et qui tente de faire face au cœur d’un amour peu conventionnel.
Dans cette scène totalement « clipesque »,
elle explose littéralement. Une Suzanne
Clément dans une robe à paillette transparente, outrageusement échancrée, à
la fois punk et lumineuse, fendant la foule vers un nouvel horizon, prête à
tout affronter ou à renoncer peut-être. Un amour a parfois des allures de combat :
partir, revenir, résister…
Pour ceux qui l’ignorent, l’urbex,
terme issu de l’anglais « urban
exploration », est une pratique qui consiste à explorer des lieux
abandonnés, maisons, châteaux ou tout autre type de friches industrielles.
Ici, c’est à la découverte d’un
sanatorium désaffecté du côté de Dreux que vont partir deux couples d’amis
suite à un mystérieux mail d’invitation. Les couples sont invités à s’y rendre
et laisser une preuve de leur passage contre une somme de 8000 € par personne
soit 32000€ au total ! L’offre est alléchante et difficile à refuser mais sans
doute un peu trop belle pour ne rien cacher….
Moi qui gamin adorais m’aventurer
dans les vieilles maisons abandonnées et qui aime regarder des photos ou des
vidéos d’urbex, je me suis vite laissé prendre au jeu et à une intrigue cruellement
accrocheuse. Ajoutez à cela des personnages authentiques, une tension qui va
crescendo et vous obtenez un thriller sans temps mort.
J’ai également beaucoup aimé la
référence à un vieux film de la RKO mais là, je ne peux pas vous en dire plus
sous peine d’éventer un peu le suspense.
Urbex Sed Lexde ChristianGuillerme, entrez à pas feutrés et
restez sur vos gardes, le moindre faux pas pourrait bien vous coûter cher…