J’ignore quel âge j’avais quand j’ai
vu Autant en emporte le vent pour la
première fois. Ce dont je me souviens parfaitement en revanche, c’est d’avoir
été d’emblée fasciné par le personnage de garce que représente Scarlett O’Hara.
Belle, sensuelle, désirable, calculatrice, manipulatrice, égoïste, menteuse,
elle avait tout pour me plaire. Un modèle de garce en somme, beaucoup d’autres
suivront…
Quand Margaret Mitchell créa le personnage de Pansy O’Hara, qu’elle
rebaptisa finalement Scarlett, prénom moins fade, plus éclatant, elle n’imaginait
sans doute pas que son roman deviendrait un film, pas plus que l’aventure qu’allait
constituer la réalisation du dit film. C’est ce que Jacques Zimmer, déjà l’auteur d’un intéressant Alfred Hitchcock (billet ici) se propose de nous raconter dans cette regrettée
formidable petite collection, toujours très richement illustrée et documentée, « J’ai lu Cinéma ».
C’est suite à un banal accident
de cheval l’immobilisant quelques temps que Margaret Mitchell s’attela à l’écriture
d’un roman qui allait devenir l’un des plus populaires et des plus lus au
monde. Le destin tient parfois à peu de chose. « Une histoire de femme écrite par une femme ».
De femmes, il est beaucoup
question ici. En effet, si le choix de Clark
Gable pour le rôle de Rhett Butler s’imposa rapidement, la recherche de l’actrice
idéale pour le rôle de Scarlett dura une éternité et alimenta toutes les gazettes
de l’époque. Une multitude de noms
circula, Bette Davis, Katharine Hepburn, Joan Crawford, Paulette
Goddard, Susan Hayward et bien d’autres.
Le choix du producteur David O’Selznick
s’arrêta finalement sur Vivien Leigh,
une quasi-inconnue à Hollywood et anglaise de surcroit. « La plus grande chasse à la femme. »
La collaboration entre le producteur
et la comédienne sera orageuse. Producteur tout puissant, grossier et
coléreux, O’Selznick est réputé pour
ses mémos dont il abreuvera son équipe tout au long de ce tournage mémorable.
La réalisation fut d’abord confiée à George
Cukor qui commença le film mais fut finalement remplacé par Victor Flemming à qui O’Selznick adjoint finalement un
certain Sam Wood sur la fin. D’une
durée de cinq heures dans un premier temps, le film fut ramené à quatre heures
dix-sept pour enfin atteindre sa durée définitive de trois heures quarante. « Un tournage fou, fou, fou. »
Une chose qui m’a toujours amusé à
propos de ce tournage, c’est la reconstitution de l’incendie d’Atlanta. D’abord
parce que le chariot que l’on voit passer devant les flammes ne contenait
aucune des deux stars du film pour la simple raison que la scène fut tournée
avant qu’elles soient choisies. Enfin, comme il fallait faire de la place, on
brûla tout un tas de vieux décors dont ceux du King Kong de 1933 de Merian C. Cooper et Ernest
B. Schoedsack. Si vous regardez attentivement, vous reconnaitrez l’imposante
muraille de bois dont les indigènes se servent pour se protéger du gorille
géant et vous la verrez sombrer dans les flammes. Les riverains crurent d’ailleurs
à un véritable incendie.
Dépassement de la
durée de tournage, coût d’origine multiplié par deux, qui n’empêchèrent pas d’obtenir « le plus grand succès de tous les
temps » et dix Oscars dont celui de la meilleure actrice pour Vivien Leigh, meilleur réalisateur pour
Victor Flemming et meilleur
film. J’aurai malgré tout aimé que l’auteur insiste sur le fait l’actrice Hattie McDaniel fut la première actrice
noire à obtenir un Oscar pour un seconde rôle, celui de la nounou de Scarlett.
De la même manière aucune mention sur la musique de Max Steiner, compositeur
réputé, qui apporta aussi beaucoup au film avec une musique reconnaissable
entre toutes.
Finalement, quoi de plus logique
qu’un tournage pharaonique pour un film de légende porté par une actrice qui
interpréta plus tard le rôle de Cléopâtre !
J'ai lu Cinéma
ISBN 2 277 37001 0
143 pages
1988
Grandiose ton billet, riche d'informations sur ce film légendaire... J'adore.... j'adore quand tu racontes, les films, les acteurs, les réalisateurs, les tournages... Je trouve cela tellement intéressant. Je resterai des heures à t'écouter parler de cinéma.
RépondreSupprimerClark Gable n'a pas eu d'Oscar ? Il a du être déçu !
Et bien sur que je reconnais la grande muraille qui prend feu durant King Kong... impressionnant cette anecdote, et puis Vivien Leigh a joué Cléopâtre !!!! Tu préfères Liz ou Vivien dans le même rôle ? ;)
J'adore ton billet et toutes tes anecdotes qui entourent ce tournage. J'en veux encore.
Merci beaucoup.... :)
PS : Je suis une garce mdr ! ;)
Pas d'Oscar pour lui non, il fut le grand oublié !
SupprimerA dire vrai, je ne crois pas avoir vu le "César et Cléopâtre" avec Vivien Leigh.
Quant à Liz Taylor, "Cléopâtre" n'est pas son meilleur rôle, loin de là...
PS : Je sais... ^^
Et puis l'oscar pour le second rôle pour l'époque mais c'était juste énooooorme !!! :D
SupprimerPS : Slurp ^^
Bon, ils auraient pu penser à Ava Gardner pour le rôle...m'enfin...;-)
SupprimerBeau billet , j'ai appris des choses...
Bon week-end....
les gars chez moi n'avoueront jamais qu'ils on aimé ce film, bien trop midinette. Je les soupçonne cependant de lui garder une petite place dans leur coeur car comment ne pas fondre devant un tel chef d'oeuvre. Rien que te livre me donne envie de le revoir, je ne compte plus les fois...
Supprimer@Jack : Elle était trop jeune à l'époque ! ^^
Supprimer@Sandrine : Ils peuvent prétendre aimer pour l'aspect historique...^^ Moi non plus, je ne compte plus les fois...
Truculent billet... Ce qui tombe bien, vu que je n'ai pas du voir le film (c'est pour les midinettes et un bison ne peut se permettre de verser une larme - sauf de rye dans son verre). Mais maintenant, je vais pouvoir me la jouer : tu vois la scène de l'incendie, tu sens cette odeur de brûlé : et ben c'est les poils de King Kong qui s'enflamment !
RépondreSupprimerTu rigoles ! Y a de l'action, de la baston, du sang ! Et Scarlett, c'est une chaudasse !
SupprimerC'est pour les hommes, les vrais ! ^^
A propos de Clark Gable il a eu du mal à s’intégrer dans les studios d'hollywood,vu l'Armada de beaux acteurs et
RépondreSupprimeractrices de l'époque.Certains producteurs et réalisateurs lui reprochaient que son visage avec de grandes oreilles
ne font pas leurs affaires.Et pourtant il a épaulé tout le poids du film par son rôle de séducteur,et meilleur film de
l'époque à l'échelle mondiale.ne serait-ce lui attribuer une récompense à titre posthume.
Comme quoi, on pouvait réussir à Hollywood avec d'énormes oreilles ! ^^
SupprimerIl est dans ma wish list celui-ci !
RépondreSupprimerExcellent choix !
Supprimer