samedi 21 janvier 2017

5 ans !



C’était le samedi 21 janvier 2012, il y a donc 5 ans jour pour jour. Je me lançais dans ce blog sans vraiment savoir si je m’y tiendrais ou non.

Je postais un billet sur un livre que je n’avais pas spécialement aimé, c’est tout moi, et qui n’a pas eu le moindre commentaire avant 2015 !! (Pour les curieux, vous pouvez le lire en cliquant ICI.)

5 ans plus tard, j’en suis le premier surpris, je continue toujours. À mon rythme, c’est-à-dire à un rythme plus ou moins régulier. L’envie est toujours là, plus que jamais, malgré le manque de temps parfois et de courage souvent.

5 ans de lectures, quelques-unes dont je parle et beaucoup, beaucoup d’autres dont je ne parle jamais. C’est sans doute mon seul regret, de ne jamais parler ici de certains livres que j’ai aimé dont des coups de cœur, n’arrivant pas à trouver les bons mots ou des mots en deçà de ce que je voudrais exprimer.

5 ans de billets, de commentaires, d’échanges, de rigolade, de belles « rencontres » virtuelles et heureusement aussi réelles…

Merci à vous toutes et tous qui passez ici en laissant traces de votre passage et à tous les autres qui passent de manière anonyme et ils sont de plus en plus nombreux si j’en crois les statistiques.

Rendez-vous dans 5 ans ?

Cet après-midi...

vendredi 20 janvier 2017

DVD - De douces paroles - Shemi Zarhin (2015)



« - Ce ne sont que des paroles.
   - C’est vrai, mais de douces paroles. » 

Algérie, 1963
Un vieux film, des couleurs sépia, un couple qui s’aime. Un couple qu’on sépare. Un homme à terre, qu’on frappe.

Jérusalem, 2012
Dorona renonce à adopter, laissant Rick devant le fait accompli. Elle vient de faire une nouvelle fausse-couche, elle n’en peut plus. Il ne comprend pas. La fin de leur histoire ? Sûrement.

Une fratrie, Dorona l’écorchée vive, Natanel et sa religion, Shaï et son orientation sexuelle, encore plus mal vue ici qu’ailleurs. Leur père qui a refait sa vie avec une femme plus jeune. Leur mère à qui on découvre une tumeur, l’opération inévitable. « Tu ne vas pas mourir, c’est juste une opération. » Quand, au détour d’un couloir, la mauvaise nouvelle tombe alors que vient de tomber une autre incroyable nouvelle, leur père ne peut biologiquement pas être leur père…

Commence alors une quête qui va les conduire à démêler les secrets de leur mère.

Accompagné de Rick, ils partent à la recherche de leurs origines, recherche qui va d’abord les conduire à Paris chez tata Rosa, un sacré personnage tata Rosa, jusqu’à Marseille dans le quartier du Panier, si joliment filmé qu’on a qu’une envie en voyant les images, aller s’y installer.

Des personnages humains et crédibles, des acteurs tous très justes avec une mention spéciale pour Rotem Zissman-Cohen et Tsahi Halevi dans les rôles de Dorona et Rick particulièrement justes dans leur relation tourmentée en dépit de cet amour qui transparait dans chacun de leurs regards. À noter, coproduction oblige, la distribution internationale avec entre autres, le français Maurice Benichou et la canadienne Louise Portal.

En dépit d’une seconde partie un peu moins forte, Shemi Zarhin réussit avec De douces paroles un film terriblement touchant et tendre jusque dans ses couleurs. Présenté comme le succès surprise au box-office israélien ce qui est largement mérité, je ne serai pas surpris de le voir diffusé sur Arte un de ces jours.



DVD sorti le 18 octobre 2016 chez Blaq out dont voici le site et la page Facebook.

Sur Cinetrafic, retrouvez les derniers bons films ici et le top des films ultime.


 
Merci à Cinetrafic et Blaq out !

Shemi Zarhin
2015
Avec Rotem Zissman-Cohen, Tsahi Halevi, Roy Assaf, Assaf Ben-Shimon, Levana Finkelstein...

mercredi 18 janvier 2017

Joséphine Baker - Catel & Bocquet



"- Tu sais, on vient au monde seul et on le quitte seul... Mais pour t'accompagner sur ce long chemin, il y a ce truc : la musique. Grâce à elle, le long de cette route, il y a des moments merveilleux... Mais il y a aussi beaucoup de déceptions et de souffrances.
- Et alors, que faut-il faire ?
- Avancer quoiqu'il arrive, sans jamais se retourner."
[Sidney Bechet à Joséphine Baker]

Lors d’un weekend dans le Périgord, le hasard m’a conduit jusqu’au domaine des Milandes, la fameuse demeure de Joséphine Baker. Un château magnifique et une visite passionnante dont je suis ressorti avec l’envie d’en savoir plus sur cette femme au  destin hors du commun.

Quand après Olympe de Gouges et Kiki deMontparnasse, Catel et Bocquet lui ont consacré un livre, je ne pouvais pas le manquer. Grâce à l’opération Masse critique de Babelio et aux Éditions Casterman, que je remercie au passage, je me suis régalé de ce roman « bio graphique ».

Un livre peut faire peur par sa taille, c’est un vrai pavé de près de 600 pages, mais n’hésitez pas une seconde, la narration est fluide et vraiment prenante. Difficile de lâcher sa lecture tant on est embarqué par le rythme effréné de son existence, des rires et des larmes, des bonheurs et des drames, forcément. C’est une femme passionnante, libre, généreuse, drôle, engagée, terriblement humaine, une femme vraiment incroyable.

Je ne vais pas vous raconter ici les détails de sa vie, Bocquet fait ça beaucoup mieux que moi mais sachez que vous allez vous prendre dans le tourbillon de son existence. De l’Amérique ségrégationniste, au Paris des années folles, de ses tours de chants dans le monde entier à son engagement aux côtés de la résistance française, en passant par l’incroyable aventure du château des Milandes et l’adoption de ses douze enfants, sa tribu arc-en-ciel, impossible de rester indifférent à son charme, son courage et sa folie douce.

Une vie riche de ses rencontres, la liste des célébrités de tous horizons qu’elle a côtoyée donne elle aussi le tournis, artistes, écrivains, musiciens, comédiens, cinéastes ou politiques, Sidney Bechet, Mistinguett, Hemingway, Simenon, Colette, Bunuel, Le Corbusier ou De Gaulle pour n’en citer que quelques-uns.

Enfin point positif essentiel, le dessin de Catel offre un noir et blanc que je trouve lumineux avec une mention spéciale pour les visages étonnamment expressifs.

Bien plus que la superbe danseuse nue à la ceinture de bananes à laquelle on la réduit souvent, Joséphine Baker fut une belle personne au sens le plus noble du terme…


Le château des Milandes que je revisiterai avec plaisir...

ISBN 978 2 203 08840 5
568 pages
2016
26,95€

dimanche 15 janvier 2017

Winter - Rick Bass



Traduit de l'américain par Béatrice Vierne

« Personne ne me demande si j'ai l'intention de passer l'hiver au milieu d'eux ; la formule qu'ils utilisent de préférence, c'est : « Alors comme ça, vous allez essayer de faire l'hiver ici ? »» 

Contre tout attente, c’est un vrai bonheur d’affronter le froid glacial de l’hiver surtout quand c’est sous la plume de Rick Bass.
Écrivain écologiste originaire du Texas, il décide un jour de partir s’isoler près de la Yaak River au cœur d’une forêt du Montana. Comme une envie de retrouver l’essentiel, de se confronter à une nature rude et sauvage. Mais surtout de se confronter à un hiver, un vrai. 

« Le froid, c’est comme la douleur, je crois : On l’oublie vite, presque immédiatement. On essaie de s’en souvenir, mais il est si fugace. » 

Accompagné de sa femme Elizabeth, Rick Bass s’installe donc dans un ranch dont il sera le gardien. Isolement oblige, l’endroit est équipé d’un générateur et une radio pour les cas d’urgence. C’est dans une serre toute proche de la maison que l’auteur s’isole pour écrire et tenir son journal. 

« L’hiver est le temps des rêves. Les ours et les autres animaux rêvent-ils quand ils hibernent ? » 

Une vie nouvelle commence, rythmée par le lever et le coucher du soleil, par les aléas de la météo et par le bois qu’il faut couper et stocker pour ne pas se trouver pris au dépourvu quand vient le froid tant attendu. Le bois de chauffage, la peur d’en manquer sera une des obsessions de l’auteur. Nombre de ses journées y sont consacrées. Le citadin devenu rural, devenu presque bûcheron. Le corps fourbu, rompu, par l’effort répété, encore et encore.

Un  homme différent, un homme nouveau, plus en phase avec la nature, qui redécouvre le goût de l’effort, qui prend le temps d’écouter le vent dans les branches, les bruits sourds étouffés par la neige, d’observer un orignal qui colle son nez contre la baie vitré de la maison. Mais un homme qui apprécie aussi de descendre quelques bières en regardant un match avec ses voisins et amis au Dirty Shame Saloon. 

« Tout est tellement silencieux. C'est presque comme une vie après la vie. Jamais je n'aurais rêvé que je vivrais un jour dans un pays rude, à l'écart des gens, au milieu d'un tel calme. » 

Première incursion dans l’univers de Rick Bass, une écriture et une ambiance comme je les aime, une rencontre comme une évidence. 

Winter ou le journal d’un hiver dans le Montana…


Une lecture commune que j'ai eu le plaisir de partager avec Nad 
que je remercie pour ce cadeau d'anniversaire !

Découvrez son billet ICI !

ISBN 978 2 07 041405 5
263 pages
2010
7,70€
 
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