Comme tu le sais, j’ai lu ce livre à sa sortie. Je l’ai terminé les
yeux humides tellement il m’a touché. Je n’ai pas réussi, enfin je
devrais plutôt dire, je n’ai pas tenté d’en parler.
Trop
d’émotions contradictoires, trop d’échos en moi et à ma propre histoire
pour y parvenir sereinement. Alors ce Blabla, entre « toé pis moé »,
sans personne pour nous lire est idéal, non ? ;)
Pour
ceux qui n’auraient pas lu ce livre, on va dire que c’est un roman en
partie autobiographique sur un amour secret, à Barbezieux en Charente où
Philippe Besson a passé sa jeunesse. Amour secret à plus d’un titre.
Déjà parce qu’amour entre deux hommes, le genre d’amour dont on ne
parlait pas à l’époque comme on en parle aujourd’hui même s’il reste
encore beaucoup à faire. Ensuite parce l’homme aimé, un certain Thomas
Andrieux, tenait à ce qu’il en soit ainsi, à prendre ou à laisser.
Sans
trop en raconter, j’ai horreur de ça, c’est un roman qui parlera à
beaucoup, l’auteur s’y entend pour mettre de l’émotion dans ses mots.
Mais s’il est une chose dont je suis certain, c’est qu’il parlera encore
davantage à tous ceux qui ont vécu ou vivent un amour qui doit rester
secret ou qu’on préfère garder secret. Amour entre personnes du même
sexe mais aussi liaison adultère qu’on doit garder pour soi afin de ne
blesser personne. Un amour gardé secret est toujours à double tranchant.
Il vous semble encore plus précieux mais tôt ou tard, il risque de
finir pour vous étouffer et tout faire voler en éclat.
L’amour
secret est sans doute le plus douloureux. Il nous pousse à franchir une
zone inestimable, le mensonge. Celui que l’on impose à l’autre ou que
l’on se fait imposer. Tôt ou tard, comme tu le dis si bien, la blessure
survient, inévitable, manifestée par diverses émotions, la douleur de
l’attente, celle du manque, de l’abandon, autant de sentiments qui ont
habité l’auteur à travers les pages de son récit. Il faut cacher son
bonheur, se cacher tout court, cacher son amour envers l’autre, « faire
semblant », ne pas pouvoir se montrer ensemble. Car « les autres », eux,
ont tous ces droits. Être heureux et le crier à la Terre entière…
J’ai
été profondément touchée par l’humilité et la franchise de Philippe
Besson. J’ai lu quelque part qu’à travers ce livre il s’ouvrait pour la
première fois sur cet épisode marquant de sa vie. Il ressort de cette
mise à nue des aveux qui ont dû lui demander un certain courage ou un
courage certain… je me dis que le besoin de nous la raconter – son
histoire – a dû être une forme d’exutoire, de libération.
Avoir
17 ans est difficile, avec toute cette charge émotive qu’elle contient
déjà et qui demande une adaptation de tous les jours. Les
questionnements, les hésitations, les dénis, les premiers touchers, les
premières découvertes. Quand s’ajoute à cela un si grand secret, un si
grand amour qu’on se doit de taire, à l’abri des regards, les
bouleversements intérieurs doivent être parfois insupportables. Puis
vient la violence des mots et des insultes, quand le doute s’installe
autour d’eux et que ces gens tout autour n’ont rien compris des
sentiments profonds qui habitaient ces deux hommes.
Le
garçon sur la couverture du livre est beau. Il ne se doutait sans doute
pas qu’un jour le silence se briserait. Et que notre auteur livrerait
sur la page cet amour « interdit ». Mais quelque chose me dit qu’il en
aurait peut-être été libéré lui aussi…
Que tu en parles bien ma sweet Nad et que ta conclusion est belle ! ♥
Le
hasard a voulu que je rencontre et échange quelques mots avec
Philippe Besson alors que nous venions de débuter ce blabla. Une
rencontre dont je me souviendrai longtemps. J’ai même une photo
floue en souvenir ! ;) L’occasion de lui dire à quel point son histoire
m’a touché, d’évoquer avec lui le poids des secrets, parler à demi-mots
et avoir la douce sensation de se sentir compris…
Rendez-vous dans quelques temps pour les prochains blablas de Nad & manU !
ISBN 9782260029885
198 pages
2017
18€
un roman fort bien émouvant qui m'attend... J'aime prendre mon temps avec l'auteur, pour m'imprégner le plus longtemps possible de ses histoires...
RépondreSupprimerC'est beau, c'est fort, c'est du Besson, l'effet Barbezieux !
Fort, beau, émouvant, c'est ça...
SupprimerVous en parlez très bien tous les deux...
RépondreSupprimerMerci Nadège !
Supprimerc'est beeeeeeeeeeeeau ce que vous dites tous les deux, j'adore !
RépondreSupprimerMerci Guillaume !
SupprimerMerci d'avoir partagé cette magnifique lecture avec moi :-*
RépondreSupprimerEt merci mille fois de m'avoir fait découvrir ce roman en particulier. Quel bel auteur...
J'aime ces blablas que nous partageons <3
J't'aime fort toé xxx
Merci de m'avoir permis de trouver les mots pour en parler...
SupprimerMoi aussi je les aime. En plus, ça teste notre persévérance pour arriver à se caler ! ^^
J't'aime ben ben gros toé, là !
Vous êtes trop ... ;-) Je pense que cette lecture a tout pour faire écho en moi alors merci pour l'avoir si bien mise en valeur et m'avoir donné envie ...
RépondreSupprimerMerci et ravi de t'avoir donné envie de le lire !
SupprimerUn roman qui m'a réconcilié avec Besson, que j'avais fini par lâcher au fil du temps. Il paraît que son Dîner à Montréal est de la même veine...
RépondreSupprimerUn Dîner à Montréal est moins fort mais intéressant quand on a lu Un certain Paul Darrigrand.
SupprimerDu coup, tu me rappelles que je dois rédiger mon billet ! Tu n'es pas le seul à être à la bourre... ;)
Juste magnifique, ce roman !! :)
RépondreSupprimerOn est bien d'accord !! :)
Supprimer