"Toujours faire bonne figure. Toujours donner le change. La vérité des interviews n'est pas la vérité intime, même si l'on peut se brûler à les entremêler. Mais si la mère et la fille ont peu de choses en commun, si Ethel ne manifeste aucune tendresse à Judy et si elles ne parviennent pas à communiquer, il n'y a pas de conflits entre elles. Judy fait comme elle a toujours fait : elle obéit."
Quel destin que celui de Judy Garland !
Quel destin que celui de Judy Garland !
Un destin qui montre à quel point
tous ces enfants stars ont pu être pressés comme des citrons que ce soit par leurs
familles ou par les studios, tout puissants à l’époque.
Dès son plus jeune âge, à 2 ans,
elle débute sur scène avec ses sœurs, les Gumm Sisters, Gumm étant son
véritable nom de famille. Ses parents, notamment sa mère, la poussent
constamment sous les feux de la rampe, se négociant un salaire aussi souvent
que possible.
Judy Garland fut l’un des joyaux de la MGM, au cœur de succès
mondiaux, éternelle Dorothy du Magicien
d’Oz ou héroïne d’une série de films aux côté de Mickey Rooney.
Louis B. Mayer, grand ponte de la MGM, la pousse toujours plus,
pour en tirer toujours plus de profit, n’hésitant pas à lui faire prescrire
toutes sortes de pilules, pour maigrir, pour dormir, pour être en forme, une
addiction dont elle ne parviendra jamais à se défaire réellement. La MGM finira
par rompre son contrat quand elle n’en tirera plus autant de bénéfices.
Il lui faudra des années pour se
détacher de l’emprise familiale comme de celle des studios mais en sera-t-elle
jamais réellement libérée ?...
De sa vie privée compliquée, elle
se mariera à sept reprises, on retiendra surtout son union avec le réalisateur Vincente Minnelli. De cette union
naitra son première enfant, Liza
Minnelli, qui deviendra l’artiste qu’on connait. Mais comme le père de Judy Garland, Vincente Minnelli préférait les hommes et leur union ne fit pas
long feu. De là vient peut-être la sympathie réciproque et l’amour que lui
porte la communauté gay qui fit d’elle une icône.
Mais le plus incroyable, tout au
long de cette biographie passionnante, c’est cette capacité à se relever encore
et encore après ses nombreuses chutes tels un phénix renaissant chaque fois de
ses cendres.
Tiraillées entre ses addictions
aux drogues et à l’alcool, dévastée au point de multiplier les tentatives de
suicide et pourtant toujours portée par l’amour du public ou par le besoin
d’argent, elle réatteindra plusieurs fois les sommets avant de chuter à nouveau.
Une actrice que je connaissais
finalement peu, à part son interprétation dans Le Magicien d’Oz et que j’ai pris un immense plaisir à découvrir
sous la plume de Bertrand Tessier
qui lui a également consacré un documentaire.
J’en termine en vous parlant du
film qui lui est consacré et qui sort aujourd’hui* dans toutes les bonnes salles.
Sobrement intitulé Judy, il est réalisé par Rupert Goold. J’ai eu la chance de le
voir en avant-première en novembre dernier et vraiment, Renée Zellweger offre une prestation tout bonnement bluffante ! Gestuelle, attitude, expression du visage, elle n’interprète pas, elle incarne Judy Garland. Le Golden Globe
de la meilleure actrice qu’elle vient de recevoir est amplement mérité.
Le film se déroule en 1968, l’année
avant sa disparition. Son retour sur scène à Londres est évidemment prétexte à
de nombreux flashback sur son enfance et sa vie. Un excellent biopic que je
vous conseille et qui vous donnera envie d’en savoir encore plus sur sa vie. La
lecture de la biographie de Bertrand Tessier tombera alors à pic.
Judy Garland, une légende à jamais au firmament des étoiles...
Merci aux Éditions l'Archipel !
ISBN 978 2 8098 2652 4
288 pages
2019
19€
Bonjour,
RépondreSupprimerIntéressant de connaître un personnage public dans un livre sans voyeurisme.
Belle journée, FLaure
Et l'occasion de découvrir ou redécouvrir une immense artiste !
SupprimerBon weekend à toi.
Sur scène à 2 ans déjà...
RépondreSupprimerC'est terrifiant et fascinant à la fois je trouve de découvrir les coulisses de la scène, la médication imposée, les addictions, tentatives de suicide...
Je retiens surtout que la femme forte qui bouillonnait en elle s'est toujours relevée. D'emblée, j'admire cette femme <3
Un sacré petit bout de femme !
SupprimerJ'espère que tu as vu le film, désormais ?!!
RépondreSupprimerJe l'ai vu 2 mois avant de lire le livre !!! ^^
SupprimerJudy Garland, icône gay (aux US, tout au moins), j'ai lu que ça avait aussi un rapport avec les émeutes de Stonewall. Au moment de cette énième descente de police, le ras-le-bol des gays/trans aurait atteint son summum quand la mort de Judy Garland a été annoncée. Sa mort aurait joué un rôle de catalyseur qui a donné la dimension que l'on connait à cette révolte... Vrai ou faux, je ne saurais le dire.
RépondreSupprimerMa mémoire étant ce qu'elle est, je ne sais plus si c'est évoqué dans cette bio. J'irai y jeter un nouvel œil...
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