Avril 1917, Chemin des Dames, ils
s’appellent Le Bœuf, La Tiff, La Science ou Larzac. Partis la fleur au fusil,
ils sont désormais confrontés à l’horreur quotidienne, à la peur, à la mort. Sans-grades,
ils sont contraints d’exécuter des ordres à la pertinence souvent contestable,
pauvres pantins envoyés à l’équarrissage de manière répétée, systématique, inéluctable.
Forcément, le point de vue n’est
pas le même quand c’est sa propre peau qui risque de se prendre une balle et
quand on se contente d’envoyer d’autres peaux se faire trouer à sa place. Imperceptiblement,
la révolte gronde dans les rangs. Obéir ou désobéir, vivre ou mourir, mais tout
ça pour qui et surtout pour quoi ?
La pétition de la côte 108 qui
circule dans les tranchées depuis un moment leur arrive entre les mains à point
nommé. La dite pétition est destinée à alerter le gouvernement des décisions
ineptes et répétés de certains gradés. Déjà signée par plusieurs milliers de
soldats du rang, elle semble leur ultime espoir de ne pas terminer bêtement
comme de la chair à canon.
Leur unique objectif désormais,
rejoindre la capitale et remettre cette pétition à qui de droit ; que leur
voix soit enfin entendue, quel que soit le prix à payer pour cet acte de rébellion.
La route risque d’être longue est
semée d’embuches, tout pourrait bien ne pas se passer comme prévu…
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Encore une belle découverte de la
collection Signé des Éditions Le Lombard. J’ai beaucoup aimé le
travail de Cédric Babouche,
dessinateur dont on n’a pas fini d’entendre parler. Le contraste entre le trait
vif, qui donne réalisme, humanité et expressivité à chacun des personnages, et le
travail sur les couleurs, aux camaïeux splendides, et la lumière est
particulièrement réussi. L’aquarelle apporte un vrai plus, tantôt en accentuant
la noirceur du récit tantôt en y adjoignant une douceur nécessaire et
salvatrice. Quant au scénario, intelligent, accrocheur et touchant, on ne peut
que saluer le travail de Xavier Dorison
et Emmanuel Herzet, dont il nous
tarde de découvrir la suite.
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"- Faut arrêter de vous reproduire entre vous dans vos campagnes !
Ça vous rend tous complètement cons."
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"- La Tiff, t'es avec moi ? Oh ! La Tiff !
- Me secoue pas comme ça, j'ai le crâne fendu en deux... - Tant mieux ! Si t'as mal à la caboche, c'est qu'elle est toujours en place. " |
Mon passage préféré... |
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Un grand merci à Babelio et aux Éditions Le Lombard pour cette découverte
reçue dans le cadre du Club des Chroniqueurs Signé.
Effectivement un très beau graphisme et de belles couleurs.
RépondreSupprimerLa guerre dans les tranchées pas dit que j'apprécie mais j'ai été bien souvent surprise par des lectures dont j'étais certaine de ne jamais lire... que je ne serai pas étonnée d'aimer finalement ...
Un ti bisoU mon manU, sur ta caboche ;-)
Le graphisme comme le scénario ont tout pour séduire.
SupprimerSlurp dans ton oreille !! ^^
Les planches de Babouche sont tellement magnifiques.
RépondreSupprimerEt toi, dans ton si beau billet signé à l’encre de grenouille, tu as parlé de l’aquarelle, de sa douceur nécessaire et salvatrice pour alléger les horreurs de la guerre. J’ai été touchée par la finesse de cette réflexion…
De belles photos, de beaux extraits et une découverte majeure : se reproduire ça rend con! mdr
BzZz… Aïe!
Magnifiques, c'est le mot !
SupprimerSe reproduire entre soi... ^^
BzZz BzZz...
Il ma fait de l’œil celui-là. J'attends qu'il arrive à la médiathèque. J'espère juste qu'il y arrivera un jour...
RépondreSupprimerJe l'espère pour toi et tous les lecteurs de la médiathèque.
SupprimerSinon, fais jouer ton influence ! :)
J'aime bien ce passage "- Faut arrêter de vous reproduire entre vous dans vos campagnes !
RépondreSupprimerÇa vous rend tous complètement cons."
Je lis, je fais une pause, je médite. La campagne. Et je pense à la Charente que je traverse en allant en Dordogne. Je fais une pause, je médite et je relis. Et je me dis heureusement que tu habites en Charente-Maritime. C'est pas la campagne des congénères voisins ;)
Et moi, je lis et je médite en pensant à la Charente-Maritime que tu traverses sans même passer me voir !
SupprimerJe fais une pause...
Je ne suis pas hyper fan de Dorizon mais cet album-là me tente. J'ai pas mal lu de BD sur la Grande Guerre et le graphisme ici me parait particulièrement lumineux.
RépondreSupprimerLe travail sur la couleur et la lumière est remarquable.
SupprimerJe suis à fond dedans donc j'aimerai beaucoup le lire !
RépondreSupprimerN'hésite pas !
Supprimermerci pour cette belle critique et vos gentils mots! je travaille dur sur le 2ème tome pour que cela reste aussi lumineux. J'espère que cela vous plaira
RépondreSupprimerC. Babouche
Un grand merci à vous d'avoir laisser une trace de votre passage ici, vous me faites un immense plaisir.
SupprimerBon courage et rendez-vous pour le tome 2 ! :)