Victor Steiner, dramaturge juif, est arrêté et déporté en novembre 1943. Il est envoyé à Terezin en Tchécoslovaquie. Présenté comme un camp différent et plus humain, Steiner va vite se rendre compte que derrière l’apparence de paisible petite ville, la vérité est toute autre.
Si sa renommée va d’emblée lui
attirer les faveurs du SS Waltz, grand admirateur de son œuvre, Steiner se retrouve contraint d’accéder à une
requête pour le moins surprenante. Waltz lui demande d’écrire une pièce qui
sera joué lors de la visite de contrôle de la Croix-Rouge internationale. Les
nazis ont tout prévu. Tout le camp doit donner le change face à ces visiteurs.
Terezin doit passer pour un camp modèle, exempt de toute violence, et la pièce
de Steiner doit être le point d’orgue de cette visite.
Le pari est complexe, le temps
compté, mais impossible pour l’auteur de refuser, le nazi ne saurait évidemment
tolérer un refus. L’enjeu prend une nouvelle ampleur quand un groupe de
prisonniers vient annoncer à Steiner qu’il compte profiter de la
représentation de sa pièce pour réaliser leur projet d’évasion…
Je connaissais peu de choses sur
le camp de concentration de Terezin avant de commencer ce livre si ce n’est que
Robert Desnos y est mort du typhus
en juin 1945. Il se trouve que beaucoup de personnalités y ont été envoyées,
artistes, écrivains, compositeurs, cinéastes et comédiens. De quoi susciter
l’inspiration d’un romancier…
C’est justement de création dont
il est question dans ce livre, au-delà du cadre particulier dans lequel il se
déroule. Comment arriver à créer dans des circonstances qui n’ont rien de
favorables ? Arriver à écrire sous la contrainte. Où comment la création
peut susciter l’évasion, au sens figuré dans un premier temps puis au sens
propre, peut-être.
J’ai aussi beaucoup apprécie
l’idée de mise en abyme, la pièce dans le roman dont on suit l’évolution tout
au long du livre. Pièce que l’auteur nous propose à la fin du récit. De même, le
parallèle avec Molière, personnage de la pièce, et son travail, est vraiment
bien trouvé.
Avec ce roman pour ados aux
personnages attachants, à l’écriture rythmée et accrocheuse, l’auteur Christophe Lambert réussit amplement
son pari de Lever de rideau sur Terezin.
***
Dessin d'enfant retrouvé au camp de Terezin... |
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"L'art est une version stylisée de la vie."
"A ses yeux, rien ne pouvait remplacer cette farandole d'émotions. Les planches rendaient la vie plus belle, plus intense..."
"- vous êtes nés à une mauvaise époque, monsieur Steiner,. Vous et
beaucoup de vos semblables faites les frais de choses qui vous
dépassent. Oui, nous arrêtons, oui, nous déportons et, oui, vos
conditions de vie sont difficiles... Les Soviétiques ont un proverbes
pour ça : "On ne coupe pas un arbre sans faire voler des copeaux !"
"
L'avis de Sandrine du blog Tête de Lecture.
Merci à Babelio et aux Éditions Bayard !
L'avis de Sandrine du blog Tête de Lecture.
Bayard
ISBN 978 2 7470 5683 0
457 pages
2015
14,90€
A partir de 13 ans
14,90€
A partir de 13 ans
Lorsque j'ai visité le camp de Terezin, j'ai vécu une sorte de choc. C'est la première fois que j'en visitais un. J'étais consient du fait que les nazis avaient été coupables d'un carnage, mais pas à un point tel. Les dessins d'enfants sont touchants. Je n'arrive pas à comprendre que des gens ont été autant endoctriné par Hitler, au point de tuer gratuitement des innocents sans aucun regret. Je suis ému quand je lis ton résumé de livre. Ça me fait bizarre car j'ai l'impression d'y être. À bientôt Manu.
RépondreSupprimerVince
C'est forcément une visite marquante dont on ne ressort pas indemne...
SupprimerTu as raison, certains actes dépassent l'entendement !
Allo ma frog,
RépondreSupprimerVoir ce livre me rappelle des souvenirs marquants.
Lorsque j'étais là-bas j'étais ému de voir tout ce qui c'était passé. C'est fou toute cette cruauté.
À bientôt the French frog
Tom the Quebec frog fisherman :)
Hello Tom the frog serial killer !
SupprimerTerezin est une visite dont tu te souviendras toute ta vie, c'est certain...
J’imagine à quel point c’est touchant de lire cette histoire…
RépondreSupprimerQuand je regarde ces dessins d’enfants, comme celui que tu montres ici, j’peux pas m’empêcher d’avoir la gorge nouée et envie de pleurer. Des dessins comme un héritage, qui témoignent du sort tragique des enfants victimes détenus au camp. Les sujets reflétant une réalité cruelle, leur quotidien, mais aussi les souvenirs du passé, maintenant inaccessibles. Comme un désir de revenir à la vie d’avant...
Comme tu le dis tellement bien, comment arriver à créer dans ces circonstances là? Ou comment la création peut susciter l’évasion. C’est inimaginable… Bravo pour ton billet qui me procure plein d’émotions!
Une histoire poignante durant laquelle on ne s'ennuie pas une seconde.
SupprimerC'est terrible ce qui s'est passé là-bas, et cette histoire de Croix-Rouge, on a du mal aujourd'hui à imaginer que ce n'est pas une vaste blague, que des visiteurs internationaux sont venus et ont cru à ce "village" modèle. Un bien beau livre.
RépondreSupprimerJe n'en revenais pas en le lisant !
SupprimerUn écho intéressant avec le roman d'Antoine Choplin, Une forêt d'arbres creux... Je note...!
RépondreSupprimerEt je note aussi de mon côté !
SupprimerJ'allais dire la même chose que Noukette (heureusement que je lis les autres commentaires !).
RépondreSupprimerHeureusement ! :)
SupprimerJe suis comme Sandrine, je n'arrive pas à croire à cette visite de la Croix-Rouge. C'est tellement choquant, il n'y a pas de mots.
RépondreSupprimerJe trouve ça bien que des auteurs parlent de cette période de notre Histoire aux ados parce qu'il y en a tellement qui ne savent même pas qui est Hitler, c'est épouvantable !
Bravo pour ce bel article manU.
C'est assez sidérant oui !
SupprimerDes sujet dont il faut parler pour ne pas oublier...
Christophe Lambert, L'acteur ?
RépondreSupprimerTu t' intéresses beaucoup aux camps de concentration, les nazis ... en ce moment ...
Un billet plein d'émotion et j'apprends encore de choses horribles sur cette guerre ...
Rien à voir ! Heureusement...
SupprimerOui, je suis dans une phase. C'est venu comme ça, sans prévenir...
J'adore Christophe Lambert, celui qui joue Tarzan ;-) Mais bon, je me disais que cette histoire ne ressemblait pas au type blond qui joue du roller dans les couloirs du métro.
SupprimerHeureusement que Noukette et Jérôme sont déjà passés sinon je vous aurais aussi parlé d'une forêt d'arbres creux de Choplin. :-)
RépondreSupprimerComme ça, ce titre est bien gravé dans ma mémoire... ;)
SupprimerRien à voir avec la choucroute, mais cela m'a rappelé un film dans un camp de concentration où sera organisé un match de football entre une équipe allemande et un assemblage de prisonniers (dont Sylvester Stallone).
RépondreSupprimerMais j'imagine cette histoire totalement plausible, cela pourrait parfaitement rentrer dans le cadre de la communication nazie pour justifier leurs actes et leurs méthodes.
Je n'ai jamais vu ce film mais son réalisateur, John Huston, et le reste du casting mérite qu'on s'y intéresse à priori...
SupprimerHou Hou, sombre époque, il faut aussi lire les livres de Christian Bernadac et pleurer cette humanité blessée... Merci pour ta belle chronique, @bientôt, Grybouille.
RépondreSupprimerMerci pour le conseil Grybouille ! Je ne connaissais pas cet auteur mais je vois qu'il a beaucoup écrit sur le sujet...
SupprimerUn très beau billet qui m'a noué la gorge ce matin. Merci pour cette belle chronique. Cet ouvrage finira dans ma bibliothèque, c'est sûr!
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira !
SupprimerDesnos y est mort? Je l'apprends.
RépondreSupprimerTout à fait !
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