Parce que deux avis valent mieux qu'un, surtout quand ils sont opposés ! ;)
Traduit de l'anglais (Canada) par Patricia Barbe-Girault
Quand
on vient du même pays, quand on écrit sur le même sujet, on prend
forcément des risques, notamment celui d'être comparé. Dans « Un jour, je serai trop célèbre », Raziel Reid s'attelle au même sujet que Simon Boulerice dans « l'enfant mascara
», paru en 2016. A savoir, les difficultés d'intégration d'un
adolescent transgenre dans un collège américain. Ah l'Amérique : ce pays
capable de produire en même temps une attraction planétaire avec le
fameux « rêve américain » et un conformisme des plus navrant.
Eh bien, je n'irai pas par quatre chemins, Raziel Reid
ne tient pas la comparaison vis-à-vis de son homologue québécois.
Certes, l'auteur a une écriture spontanée, abrupte, brutale même qui
sait remuer le lecteur. Certes, le livre contient quelques fulgurances
qui laissent pantois. Certes, Raziel Reid
a choisi de montrer ce fait divers sous un autre angle : Jude est
persuadé qu'un jour il deviendra une étoile hollywoodienne, que le
cinéma l'attend à bras ouverts, qu'il laissera un jour son empreinte aux
côtés des plus grands, sur Hollywood Boulevard. Certes.
Mais la narration est brouillonne, le verbe trop acerbe et le
protagoniste trop centré sur lui-même pour que je puisse glisser dans
l'histoire comme dans un bain chaud… Pour moi, « Un jour, je serai trop célèbre », c'était plutôt la douche froide ! Peut-être aurais-je du le lire l'été…
anthO
Jude est gay et cultive sa différence. Il attire les regards et il aime ça. Il aime les strass et les paillettes. Il se maquille et s’habille en fille.
Du coup, certains le surnomme Judy. Toute ressemblance avec une certaine Judy Garland serait purement, non, fortuite. Et telle une diva glam, Jude magnifie sa vie.
Pour oublier les regards moqueurs et les insultes, il s’imagine une vie en technicolor. Le titre original du roman parle de lui-même : « When Everything Feels Like the Movies »… Telle Gloria Swanson faisant un éternel come-back dans Sunset Boulevard, il soigne ses entrées, ses tenues, sa démarche. Telle une star du grand écran, il joue un rôle, le rôle de sa vie.
Il provoque. Il assume et il aime ça. Et l’amour dans tout ça ? Jude est amoureux d’un garçon. Hétéro le garçon. Quand on rêve des sommets, on espère toujours atteindre l’inaccessible. Cet amour, il va le clamer, haut et fort. Trop fort pour le garçon…
S’inspirant du destin tragique de Lawrence King, le canadien Raziel Reid livre un roman aussi poignant que puissant. Des mots crus mais des mots justes, des mots vrais. Comme les sentiments de Jude…
Inspiré du même drame, j’ai lu il y a l’an dernier L’Enfant mascara du québécois Simon Boulerice. Les deux romans, très différents dans leur style et leur traitement peuvent se lire sans que cela vienne parasiter l’un ou l’autre. Deux auteurs de talents, deux romans à lire absolument.
Un jour, je serai trop célèbre, le destin de Jude, une étoile crépusculaire…
manU
hé hé hé, j'aime vos avis tranchés !
RépondreSupprimerCooL ! :)
SupprimerLe Boulerice est dans ma wishlist depuis des années. C'est pénible que la littérature québécoise ne soit pas plus facilement accessible/diffusée chez nous.
RépondreSupprimerMoi, j'ai ma dealeuse officielle !! <3
SupprimerDe toute façon, il parait que t'es déjà très célèbre dans ta mare, c'est ça la classe...
RépondreSupprimerLa fucking classe !! ^^
SupprimerT'es effectivement le kinG de ta mare à grenoUillens.... ^^
SupprimerVous faites tous les deux le parallèle avec Simon Boulerice, mon chouchou, et vous me donnez par le fait même envie de lire L'enfant mascara que je n'ai toujours pas lu, en plus de me faire découvrir un autre auteur lumineux, même s'il l'est un peu moins chez Antho.
RépondreSupprimerJe les aime vos chroniques à deux regards!!! <3
Gros becs xxx
Tu n'as pas lu L'Enfant mascara ???? Tabarnouche !!!!!
SupprimerTu veux que je te l'offre ? ^^
ha ha ha ^^
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