ISBN 978 2 07 038881 3
129 pages
1992
(Échangé sur Pochetroc)
La Pleurante des rues de Prague,
c’est une silhouette claudicante qui apparait furtivement au hasard d’une rue,
le long d’une usine désaffectée ou derrière un réverbère mais jamais là où on
pourrait l’attendre. D’elle, on ne sait rien. Juste une grande femme à l’allure
étrange et imposante, à l’apparence indéterminée, revêtue de loques immondes, de
hardes informes comme pour mieux se dissimuler aux regards environnants.
« Car ce n’était pas elle, non, pas elle seule qui geignait et
pleurait de la sorte. C’était la ville entière, la ville et ses faubourgs, et
au-delà encore. C’était la terre, des vivants et des morts. »
La Pleurante des rues de Prague, elle
apparait subrepticement comme une brise, comme un souffle, comme un râle. Elle
transporte avec elle la douleur, la peur, les cris, la souffrance de ces femmes
et de ses hommes, de toutes ces petites gens qui ont souffert sur l’autel de l’Histoire.
Elle est la somme de toutes les peurs, la somme de toutes les douleurs, de
toutes ces terreurs inexprimées.
« Les amants délaissés rasaient les murs, le front baissé, les
lèvres closes, bleuies de froid. Nul ne les remarquait, - on est si fade quand
on chute au profond du malheur qu’on en devient insignifiant. »
La Pleurante des rues de Prague,
ce sont douze apparitions, douze évocations fantomatiques, comme douze heures
qui défilent sur le cadran d’une vielle horloge, comme douze mois qui s’égrènent
sur un vieil almanach.
La Pleurante des rues de Prague,
elle surgit de l’encre de la plume de l’auteur, se faufile en les mots, se
glisse entre les pages, s’insinue en vous, elle vous hante.
« C’est du livre, qu’elle est sortie, tout simplement. Ni de
la ville ni du visible, mais du livre. Elle y est pourtant si peu entrée dans
le livre, elle y a si peu séjourné. Quelques visites, quelques images. Visites
brèves, images inachevées. »
La Pleurante des rues de Prague,
c’est du lyrisme et de la poésie au service d’une lecture envoutante, une
expérience de lecture unique, un voyage, un songe au cœur du vieux Prague, « Praha »…
Il faut lire Sylvie Germain.
Rencontre avec Sylvie Germain
à la librairie Le Texte Libre à Cognac, le 14 décembre 2013
Voilà que tu donnes des ordres maintenant… « il faut lire Sylvie Germain… » Et bien sache que ce n’est pas ton ordre qui va me faire lire Sylvie Germain mais bien ton billet qui me donne envie de voyager vers Praha et puis également tes post it qui dépassent de ton livre. Que j’aime cette touche personnelle qui souligne ton intérêt, ton amour pour un livre.
RépondreSupprimerLire Sylvie Germain … ben bien obligée maintenant … :)
Merci de me faire sourire... :)
SupprimerIl faut lire Sylvie Germain.
RépondreSupprimerC'est bien vrai, ça. Après quatre romans elle m'enchante toujours.
Il me faut donc continuer à la découvrir.
SupprimerMerci docteur manU je retiens votre prescription "Il faut lire Sylvie Germain" parce que malheureusement je ne l'ai encore jamais lue.
RépondreSupprimerUne médecine douce à lire et à relire...
SupprimerTrès belle évocation de ce livre d'une grande poésie. Merci
RépondreSupprimerAnne
Merci de votre passage ici. :)
SupprimerJ’aime ce genre de livre, on dirait un grand poème dédié à la souffrance humaine. C’est étrange, à lire tes mots, cette pleurante me fait penser à la « Vieille » de L’auberge des pauvres. Une histoire certainement complètement différente, mais deux entités ou personnages sont là pour soulager les peines, en les écoutant, en les prenant en eux. « Une expérience de lecture unique, un voyage ». Un très beau voyage il me semble, 100% humain…
RépondreSupprimerJe rejoins ton impression, il y a vraiment de ça dans cette pleurante mais en plus abstrait peut-être...
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