Glénat
ISBN 978 2 7234 6783 4
156 pages
2010
(Lecture partagée avec Cristina)
Quatrième de couverture:
Mon ange de bleu
Bleu du ciel
Bleu des rivières
Source de vie
La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma,
une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes
les facettes du désir et lui permettra d'affronter le regard des
autres. Un récit tendre et sensible.
Mes impressions:
« Mon amour, quand tu liras ces lignes, j’aurai quitté ce monde. »
Avec une telle entrée en matière,
on se dit que l’espoir ne va pas être au rendez-vous. Et pourtant.
Clémentine a 15 ans. C’est
précisément le jour où elle a un rencard avec Thomas, un Terminale « super mignon » selon ses
copines, qu’elle croise une singulière jeune fille aux cheveux bleus. Avec une
telle couleur, c’est forcément ses cheveux qu’elle a remarqué en premier. Mais elle
a aussi remarqué sa bouche aux lèvres délicatement ourlées et ses yeux aussi
bleus que ses cheveux. Une impression générale, une attirance soudaine et indéfinissable
qui la poursuit la nuit suivante jusque dans ses rêves, comme un délicieux mais
perturbant frisson…
Mais Clémentine a envie d’être
comme tout le monde. Elle va donc choisir Thomas, avant de faire machine
arrière, impossible de se reconnaitre dans une relation qui n’est pas faite
pour elle. Comment lui faire comprendre ? Comment faire comprendre aux
autres, quand on ne comprend pas soi-même ce qui se passe en nous ? Au
hasard d’une sortie dans un bar, sa route va recroiser celle d’Emma, la fille
aux cheveux bleus, la fille qui va tout changer. Le bonheur de se sentir aimé, la
douce joie de se sentir désiré, le plaisir des corps, le plaisir des sens, l’amour,
celui qu’on attendait sans trop vraiment y croire. Et bien sûr, la chute, le
monde qui s’effondre, le secret dévoilé, le regard des autres à affronter, la
négation de ce que l’on est…
« Je me sens perdue, seule au fond d'un gouffre.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression que tout ce que je fais en
ce moment est contre-nature... Contre ma nature.
Mais pourquoi cette vie convient aux autres et pas à moi ? »
Un tsunami de questions qui se
bouscule dans la tête de Clèm’, comme dans celle de ceux vivant une situation
similaire. Comment faire comprendre aux autres qu’on est toujours le même alors
que c’est leur regard qui est différent ? Pourquoi doit-on taire ses
sentiments alors qu’on voudrait les crier à la face du monde ? Pourquoi se
trouve-ton privé du simple petit bonheur de tenir la personne qu’on aime par la
main dans la rue sous prétexte que la main est celle d’une personne du même
sexe ? Pourquoi devrait-on se sentir coupable d’aimer ? Oui, pourquoi ?...
« On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux
et notre conception du bonheur s'impose à nous-même selon notre vécu. »
Julie Maroh signe un album intelligent,
empreint d’authenticité et de sensibilité qui, au-delà du sujet qu’il traite, l’homosexualité
féminine, est une émouvante, belle, vraie et tragique histoire d’amour.
Le bleu est une couleur chaude,
un album aux couleurs de l‘espoir…
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Découvrez le blog de l'auteure: www.juliemaroh.com
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Canel
Beau livre, belle critique
RépondreSupprimerTrès beau livre oui.
SupprimerS’il y a bien un sujet qui me révolte c’est bien celui de l’homophobie, tout simplement parce qu’il touche à l’AMOUR. Comme tu reprends si bien dans ton billet : «On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux et notre conception du bonheur s'impose à nous-mêmes selon notre vécu.» Et pourtant je suis outrée de voir encore de nos jours, chez les jeunes et moins jeunes d’ailleurs, des personnes qui n’acceptent pas l’homosexualité ou, pire encore, pensent que c’est une maladie, et je ne parle pas de certains pays ou c’est la condamnation à mort. Ce sont ces mêmes personnes qui vont prier à l’église le dimanche, se faire confesser par un curé pervers tous les quatre jeudi et qui préfèrent garder leur merde dans leurs yeux plutôt que de voir la réalité en face quand il s’agit de leurs enfants. Il me semble que l’homosexualité féminine est mieux tolérée que celle des hommes… Tu comprends on touche pas au phallus, à la virilité masculine à la lignée du nom…… On préfère voir son fils crever plutôt que d’affronter la mesquinerie des voisins, de la famille, des gens étriqués avec un esprit étroit.
RépondreSupprimerLes choses changent, mais trop doucement à mon sens ...
Désolée pour mon coup de gueule mais je ne pouvais passer sans rien dire.
Merci pour ce très beau billet immaculé de Bleu, d’Espoir et merci d’avoir partagé ce livre avec moi :D
C'est qu'elle a le sang chaud ma Cristina ! :)
SupprimerComme je comprends ton emportement...
Un album magnifique. Ton billet lui rend l'hommage qu'il mérite.
RépondreSupprimerMerci d'avoir contribué à ma donner envie de le lire à travers ta critique.
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