Quatrième de couverture:
Franck IF quadragénaire est interviewé par une journaliste. Il est
présélectionné pour l'élection du "Manager de l'année". C'est une
surprise dans la mesure où il fait commerce de cannabis. Des troupes
d'élite de la Nation aux terrains de golf, des banlieues difficiles aux
quartiers chics de Paris, de la Suisse au Maroc, Franck a côtoyé la
substance illicite tout au long de sa brève existence jusqu'au jour où
l'État français lui a demandé d'en organiser la distribution! Il déroule
le fil de ses souvenirs et retrace l'histoire de sa success-story...
L’auteur, aux racines vendéennes, est né en 1966 à Mulhouse. Son premier
roman, en partie autobiographique, emprunte des anecdotes réelles aux
usagers pour, sans faire de prosélytisme, défendre l’impérieuse
nécessité de mettre en place une politique de gestion rationnelle à
minima sanitaire de cette réalité sociétale qui concerne des millions de
Français. Il est convaincu que la prohibition est inefficace et génère
bien plus de maux qu’elle ne règle de problèmes. Lors de sa première
sortie en 2003, il a tenté de sensibiliser les politiques de tout bord
(François Bayrou, François Hollande, Nicolas Sarkozy…) en leur adressant
un exemplaire dédicacé. Neuf ans après, rien n’a changé…
Mes impressions:
En plein débat sur la
légalisation du cannabis, voilà un livre que nos politiques de tous bords
seraient bien inspirés de lire.
Franck If reçoit une jeune et
jolie journaliste qui souhaite en savoir plus sur son activité puisqu’il est
pressenti pour la distinction de « manager de l’année ». Ce qu’il
faut savoir c’est qu’il est à l’origine de Cannashop, une chaine de « boutiques »
qui fait commerce du cannabis, de manière totalement légal bien sûr. Je vous
rappelle que nous sommes dans un roman.
Avec lui, nous remontons le
cheminement qui l’a conduit de la réflexion à la création de son entreprise
puisque c’est bien à un chef d’entreprise que nous avons à faire. Il va se
former, étudier son marché, s’entourer des bonnes personnes et rencontrer des « fournisseurs »
notamment au Maroc, ce qui ne se fera pas sans quelques sueurs froides qui
permettent par la même occasion de pimenter un peu son récit.
Le sujet permet de poser les questions inhérentes à la légalisation de ce produit telles que les conséquences
économiques de la libre circulation pour certains pays ou les risques tant
redoutés pour la santé. A ce sujet, l’auteur met souvent en parallèle alcool et
cannabis pour expliciter que le plus dangereux des deux n’est pas forcément
celui auquel on pense. En effet, combien de parents font goûter un alcool quelconque à leurs chérubins
alors que leurs faire fumer un joint ne leurs viendraient jamais à l’esprit.
Pourtant, passées certaines doses, l’alcool est une drogue comme les autres, le
risque de la dépendance est bien réel aussi. Il explique aussi comment les
politiques exploitent parfois les études pour leurs faire dire ce qu’ils souhaitent.
Ce qui n’est malheureusement pas un scoop en soi, je vous l’accorde.
Si l’écriture de Frédéric
Martineau est particulièrement fluide, je trouve que son roman souffre de l’accumulation
de descriptions et de détails en tous genres. A trop vouloir étayer et
argumenter son récit pour convaincre, il en alourdit un peu le rythme. Quoiqu’il
en soit, il a le mérite d’apporter ses lumières et son expérience de terrain sur
un sujet de société ô combien controversé mais parfaitement ancré dans l’actualité.
Un grand merci à Janyce de La Société des Ecrivains pour l'envoi de ce livre.
Extraits:
"Elles préféraient avoir leurs moitiés à la maison à fumer, plutôt qu'au café à écluser quelques chopines. Entre le spectacle d'un homme rentrant ivre, empestant l'alcool, et celui d'un papa assis au salon , un pétard au bec, une fois la progéniture couchée, elles n'eurent pas beaucoup d'hésitations."
"Lors d'une émission diffusée à la télévision, on vit un médecin s'exprimer à propos d'un jeune patient suicidé sur lequel fut établi un diagnostic "post-mortem" de schizophrénie. Maladie sur laquelle la substance agissait certainement plus comme un révélateur que comme un déclencheur . Le généraliste avoua qu'il n'avait pas fait le lien avec la consommation massive de "shit" ! Or, l'usage déculpabilisé, l'adolescent aurait sans doute admis spontanément fumer. [...] Encore un drame dû à l'interdiction, encore un argument supplémentaire pour une libéralisation contrôlée. L'adversaire est toujours plus redoutable masqué."
"Lors d'une émission diffusée à la télévision, on vit un médecin s'exprimer à propos d'un jeune patient suicidé sur lequel fut établi un diagnostic "post-mortem" de schizophrénie. Maladie sur laquelle la substance agissait certainement plus comme un révélateur que comme un déclencheur . Le généraliste avoua qu'il n'avait pas fait le lien avec la consommation massive de "shit" ! Or, l'usage déculpabilisé, l'adolescent aurait sans doute admis spontanément fumer. [...] Encore un drame dû à l'interdiction, encore un argument supplémentaire pour une libéralisation contrôlée. L'adversaire est toujours plus redoutable masqué."
Frédéric Martineau
Société des Écrivains
ISBN 978-2-7483-8946-3
247 pages
(Partenariat avec la Société des Écrivains)
Beaucoup de lecture en ce moment !! Je ne vais pas retenir ce livre mais merci de nous en avoir parlé.
RépondreSupprimerBonne journée, FLaure
Je ne lis ni plus ni moins que d'habitude, c'est juste que je suis plus assidu à publier mes chroniques. J'en ai des dizaines en retard... :(
RépondreSupprimerJoyeux Halloween ! :)
Un livre intéressant et dont le propos est sûrement bien étayé. Mais j'avoue que ce débat ne m'intéresse pas des masses.
RépondreSupprimerNext ! :)
SupprimerUn livre à faire tourner...
RépondreSupprimerJe n'en attendais pas moins de toi... :D
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