Quatrième de couverture:
Elle a commis ce qu'il y a de pire pour une mère. Depuis la mort de son petit Théo, Léa s'est murée dans un terrible silence. Même les larmes ne coulent pas. Aujourd'hui, elle attend le verdict des jurés. Lorsqu'un gardien lui parle, la regarde, elle lâche enfin prise. Du fond de sa détresse, Léa confie à cet inconnu ce qu'elle n'a jamais réussi à raconter, même à son procès.
"C'est un cauchemar, Léa.
Tu vas te réveiller, tout sera dissipé, il n'y aura plus de peur, il n'y aura plus d'attente."
Laurence Tardieu, née en 1972, est comédienne et romancière. Elle a également publié Comme un père (2002) et Puisque rien ne dure (2006).
"Laurence Tardieu n'a pas besoin de beaucoup de personnages pour créer un univers.
Un roman léger en pages, mais lourd en émotions." (L'Express)
Mes impressions:
Accusée d’infanticide, Léa attend
le verdict de son procès.
Infanticide, le pire des crimes ?
Pourquoi ? Comment en est-elle arrivée là ? Comment peut-on en
arriver là ? Le sait-elle elle-même ? Prostrée, mutique, dans l’incapacité
totale de parler, de pleurer. Indifférente ? Le silence synonyme d’indifférence ?
La douleur qui enserre le cœur ?
Dans l’exiguïté d’une salle, en
attente d’une décision forcément terrible, la parole va se libérer.
Un gardien. Quelques regards
suivis de quelques mots, deux solitudes, deux souffrances ou quand la
suffocation laisse place à une forme de libération. Toute relative cette
libération.
Le passé, les souvenirs, les
erreurs, les errances, la famille, les hommes ; le frère, le fils, le
frère mort, la colère du fils, la mort du fils. Le père, le père qui tourne le
dos, encore…
Aucun retour possible, tout
bascule, inexorablement.
Un récit poignant, une écriture
juste et sobre. Laurence Tardieu nous bouleverse. Encore.
Laurence Tardieu
Extraits:
"Des hommes m'ont aimée, m'ont suppliée, m'ont fait jouir, m'ont pleurée. Je ne pense pas en avoir aimé un seul. Avec certains, je me suis sentie légère, j'ai ri, je me suis abandonnée, mais aucun, non,aucun ne m'a jamais bouleversée..."
"Les gardiens, on les prend pour des gens qui souffrent pas. Ils seraient là, à ne rien ressentir… Des conneries tout ça. On est tous pareils. On a faim, on a peur, on a froid, on est seul, on a envie d’une femme, on fait des gosses, on sait plus pourquoi on les a faits mais on les aime quand même, c’est ça qui est incroyable, on les aime quand même… Puis un jour quelqu’un s’en va, quelqu’un que vous aimez, et on se retrouve là, tout seul, comme un con, à être mal, tout le jour, toute la nuit, on est mal, on a envie de chialer mais il y a les gosses, alors faut se retenir, c’est ce que vous disent les autres, faut pas te laisser aller mon vieux, pour tes enfants. Comment on fait, hein ? Moi je sais pas, on m’a pas expliqué comment on faisait pour pas chialer devant ses mômes quand on a mal."
"J'entendais la porte d'entrée claquer, puis la voix de ma mère, aiguë, puis celle de papa, lasse - il y a vingt ans de cela elle l'était déjà, lasse -, puis leurs chuchotements, leurs colères étouffées. Leur aversion l'un pour l'autre. A trop vouloir se supporter ils avaient fini par se détester."
"Mon enfance ressemble à une longue errance dans un couloir silencieux dont les issues auraient été condamnées."
Points N°1722
ISBN 978-2-7578-0248-9
107 pages
(échangé via www.pochetroc.fr)
C'est un livre qui doit être dur à lire, mais qui doit beaucoup nous apporter. Il faut être bien dans sa tête au moment de cette lecture, sans doute.
RépondreSupprimerBonne journée, FLaure
Étrangement, je dirai que c'est très fort sans être dur et vraiment sans pathos. L'écriture de Laurence Tardieu est toujours d'une sobriété qui ne donne que plus d'intensité. Un livre à lire.
SupprimerUn sujet très fort et s'échapper de cette histoire pourrait prendre du temps. J'ai vu que pour le prochain, tu changeais totalement de registre ;)
RépondreSupprimerJe note celui-là, sachant que le prochain fait déjà partie de mes livres cultes !
Oui, je vais délaisser le coca light pour quelques temps... :D
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