"Elle l’avait laissé dehors pour qu’il se vide de ses larmes, de sa
colère, de ses coups, oubliant que larmes, colères et coups sont des
fleurs qui poussent en toute saison, même dans des yeux secs, même dans
des corps aimés, même dans des cœurs réparés."
Âpre. Voilà le premier mot qui me
vient à l’esprit en refermant ce roman.
Un livre que j’avais une terrible
envie de découvrir. Puis une fois commencé, j’ai traversé les 120 premières
pages sans plaisir, sans envie, sans empathie, pas plus accroché par le style
que par l’histoire. Quelle histoire d’ailleurs ? Un flou indéfinissable…
Masse critique oblige et désireux
de ne pas en rester là avec Cécile
Coulon que je languissais de découvrir, j’ai tout repris à zéro. On oublie
tout, on recommence, retour au début. Et là, la connexion s’est faite. Les
personnages ont pris vie, la qualité de l’écriture m’est apparue. J’ai
finalement dévoré ce roman en quelques heures. Peut-être cette récurrente question
de moment ?
Et puis, il y a des gens qu’il
faut se donner la peine de découvrir pour les apprécier vraiment, des
atmosphères qui demandent un effort avant de s’y glisser vraiment. Le goût de
l’effort, on l’a indéniablement au Paradis, ce petit bout de terre isolé abritant
la ferme d’Émilienne qui élève seule ses deux petits-enfants orphelins, Blanche
et Gabriel. La vie ne les a pas épargnés et le temps n’arrangera rien à
l’affaire.
Une Bête au Paradis, c’est une tragédie, un roman de peu de
personnages, presque un huis clos, tant on les sent étouffés par leur devoir,
entravés dans leurs envies. Des personnages terriens, taiseux, robustes, entiers
mais que la passion et encore plus la trahison risquent à tout moment de faire
vaciller jusqu’à basculer vers l’irréversible.
Approchez-vous discrètement, en
faisant attention aux petites branches mortes qui risquent de craquer sous vos
pas, observez-les attentivement et méfiez-vous des apparences, la bête de ce « Paradis » n’est pas
forcément celle que l’on croit…
Merci à Babelio et aux Éditions L'Iconoclaste !
ISBN 978 2 37880 078 9
352 pages
2019
18€
J'aime beaucoup ta critique, et ton auto-critique. J'ai dû lire son premier roman, et puis je crois que je dois en avoir un autre qui traîne quelques parts, faisant partie également de ses premiers écrits. Donc, Cécile Coulon, j'y reviendrais, à coup sûr...
RépondreSupprimerJ'avais tellement envie de découvrir ce livre et son auteure que je ne pouvais pas rester sur une impression bâtarde et j'ai bien fait...
Supprimerjamais lu cet écrivain dont on me parle tant. J'ai prévu de lire celui-ci. et tu me donnes encore plus envie. merci !
RépondreSupprimerRavi de te donner envie ! ;)
SupprimerIntéressante cette double lecture, cela m'arrive parfois, mais bien plus souvent je laisse tomber sans y revenir.
RépondreSupprimerC'est peut-être ce que j'aurai fait si ça n'avait pas été une Masse Critique et j'aurai eu bien tort !
SupprimerTrès beau billet et auto critique comme le dit notre Bison :-*
RépondreSupprimerJ'ai toujours cru que la connexion ou non à un livre est une question de timing. Ouvrir un roman c'est en même temps ouvrir un univers vaste situé dans un espace temps, une saison, des souvenirs, un état d'âme...
Une belle autrice à découvrir donc!
Lichouille ma grenoUille xx
Parfois, on n'aime vraiment pas un livre et on laisse tomber, ça m'arrive souvent. Mais là, je sentais bien que le problème venait de moi, pas du livre...
SupprimerJ'ai bien fait de persister ! :)