Traduit de l'américain par Sebastian Danchin
"Elle prit une longue inspiration afin de museler dans sa tête la voix de son père. "Ne joue donc pas les grandes dames, lui rappelait-il toujours. Tu as été élevée à la ferme, contente-toi d'accomplir ton devoir et de garder la tête baissée. La paie n'est pas si mauvaise, tu pourrais bien tout gâcher à vouloir forcer le destin."
- Je ne gâcherai rien du tout, murmura-t-elle dans le silence de sa chambre. Et je saurai m'inventer une vie meilleure."
Après avoir beaucoup aimé Si près des étoiles de Kate Alcott, j’ai eu très envie de découvrir son premier
roman publié en français, La Petite couturière
du Titanic. Non en raison d’un fol intérêt pour la mode et la couture
mais parce que la catastrophe du Titanic m’intéresse
depuis fort longtemps. Sans doute vers 1985 quand l’épave fut découverte par
l’équipe du professeur Ballard. La
vision de ce vaisseau fantôme reposant à jamais au fond de l’océan me fascina…
Tess Collins est une jeune
servante qui n’en peut plus que ses talents de couturière ne soient pas reconnus
à leur juste valeur. Elle décide donc de quitter brusquement son travail afin
de tracer sa propre route. Forçant un peu le destin, son culot va la conduire au
service d’une riche anglaise, la créatrice de mode Lucy Duff Gordon, en partance de Cherbourg pour New York à bord du Titanic.
Durand la traversée, elle découvre la vie de
rêve des passagers de premières classes et fait connaissance de deux hommes
aussi différents qu’attirants. La chance semble définitivement lui sourire mais
l’embellie va être de courte durée. Elle ne le sait pas encore mais un iceberg
va venir jeter un froid…
"La secousse fut à peine perceptible. A peine un léger soubresaut. Rien
d'inquiétant. Les machines continuèrent de ronronner normalement dans un
premier temps, avant de céder la place au silence."
Le récit de la catastrophe sera
finalement assez bref. Ici l’intérêt est ailleurs. C’est surtout la façon dont
se sont comportés certains survivants qui est au cœur du roman.
Mêlant une fois de plus réalité
et fiction, Kate Alcott réussit une
histoire qui ravira les amateurs de romance mais qui interroge aussi sur la
question du choix quand on est confronté à un drame. Si les personnages principaux sont fictifs, Lucy Duff Gordon
a réellement existé. Elle occupa le canot N°1 qui s’éloigna avec 12 personnes à
son bord quand il aurait pu en sauver 40…
Tess, qui n’occupait pas ce canot
la nuit du drame, va être partagée entre l’opportunité d’avenir qui s’offre à
elle et l’envie, mêlé de craintes, de découvrir ce qui s’est réellement passé
cette nuit-là. Une commission d’enquête va s’attacher à mettre à jour la
vérité, le tout couvert par une jeune journaliste pleine de promesse.
Si j’ai redouté un moment de me
perdre entre les froufrous et les falbalas, je dois bien reconnaître que j’ai
passé un agréable moment. Encore une fois, Kate Alcott nous offre
un roman peuplé de beaux personnages de femmes, indépendantes et déterminées.
La toile de fond que fut la tragédie du Titanic leur offre
un écrin de première classe…
Un grand merci aux éditions L'Archipel !
ISBN 978 237735 058 2
342 pages
2017
8,80€
Ah ça peut me convenir, mais quel gâchis ce sauvetage, on dirait
RépondreSupprimerDes vies sacrifiées...
SupprimerMoi qui ne savais pas ce que c'était qu'un falbala...
RépondreSupprimerJ'ai écrit cette phrase spécialement pour toi !
SupprimerContent de voir qu'elle a attiré ton attention... ^^
Tu me confortes dans mon envie.
RépondreSupprimerSuper !
SupprimerQuel billet mon sweet kinG! <3
RépondreSupprimer"un iceberg va venir jeter un froid"... quelle image saisissante...
De beaux personnages de femmes...
Fucking belle critique first classe
:-*
<3