« Un
soir après l’entrainement, ils eurent un rapport sexuel. C’était un cliché.
Douche. Erection. Trois minutes de branlette. Pas de baiser. Mais le lendemain,
Leo embrassa Xeno dans l’abri à vélo. Il l’embrasse et lui caressa le visage.
Il essaya de dire quelque chose mais il ne savait pas quoi. Ce qui était
typique de sa part. De toute façon, Xeno était un peu comme une fille, pensa
Leo. »
Passionnée par la pièce de Shakespeare, Le Conte d’hiver, Jeanette
Winterson en fait ici une réinterprétation et nous en offre une
version contemporaine. N’ayant pas lu
l’originale, je me suis donc lancé exempt de tout préjugé.
Cette histoire m’a particulièrement
marqué par son triangle amoureux, à la fois classique et étonnant de modernité,
formé par Léo, Xeno et Mimi. Deux garçons, une fille, trois possibilités. Mais
une situation compliquée ne va pas sans complications. Alors quand la jalousie
s’empare d’un des personnages, comme un cancer qui le ronge de l’intérieur, la
spirale devient infernale. La partie la plus intéressante du roman à mon sens. Jalousie
maladive pour ne pas dire folie, haine envers l’être autrefois aimé, amitié
brisée et rejet d’un petit être qui n’a pas pourtant demandé à venir au monde…
Après un bond en avant dans le
temps, on retrouve une jeune femme qui a été abandonnée bébé. Et si…
« Le
passé est une grenade qui n’explose que quand on la lance. »
Après avoir adoré Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, j’ai pris un immense plaisir à retrouver le style direct et
plein d’humour de Jeanette Winterson. Une nouvelle tragédie
qui, si elle n’est pas directement inspirée de sa vie cette fois, y trouve de
nombreux échos : choix de vie, abandon, adoption, pardon. Si quelques longueurs
auraient pu me perdre, elle a toujours su me rattraper au point que je
replongerai sans hésiter dans La Faille
du temps.
« Ils reprirent
leur marche. Ils parlèrent de la vie comme flux. Du vide. Et de l’illusion. De
l’amour comme théorie entachée par la pratique. De l’amour comme pratique
entachée par la théorie. Ils parlèrent de l’impossibilité du sexe. Le sexe était
différent pour les hommes ? Avec des hommes ? Qu’est-ce que cela
faisait de tomber amoureux ? De tomber en désamour ?
Et pourquoi est-ce
qu’on tombe, d’abord ? »
ISBN 978 2 283 03208 4
320 pages
2019
22 €
J'aime beaucoup Jeanette Winterson. Et je pense que je relirai la pièce avant de lire celui-ci. Mais je le lirai!
RépondreSupprimerMoi aussi. Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? fut une sacrée découverte ! Elle a un ton qui n'appartient qu'à elle je trouve.
SupprimerUne auteure que je me suis promis de découvrir depuis longtemps !
RépondreSupprimerAlors commence plutôt par Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
SupprimerTiens... cette photo me dit quelque chose... ^^ ^^ ^^
RépondreSupprimerJ’aime ces auteures qui font à divers niveaux écho de leur vie à travers les mots. J’aime retrouver dans les livres la modernité dans le style, les spirales, les triangles amoureux qui rendent fou, une psychologie de personnages très forte qui va avec le style. Une belle auteure à découvrir...
« Le passé est une grenade qui n’explose que quand on la lance. »
C’est si bien dit…
BB mon sweet kinG des marais xxx
Encore une photo que je t’envoie par erreur ! Un de ces jours, je crains le pire... ^^
SupprimerC'est ton année "Jeanette Winterson" on dirait.
RépondreSupprimerOn dirait bien oui !
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerUne lecture particulière, je ne sais pas si j'ai envie de me perdre dedans. Auteure inconnue pour ma part.
Bon après midi, FLaure
Particulière oui mais qui sait accrocher son lecteur...
SupprimerBon weekend à toi FLaure !
Joli métronome... j'ai exactement le même !;-)
RépondreSupprimerTu es une femme de goût ! ;)
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