« Cassavetes avait horreur des clichés. C'est pourquoi, lorsqu'il
avait l'impression que le public voyait dans ses films un contenu
"réchauffé", il réécrivait certaines scènes pour les forcer à
chercher au-delà du sens premier, à aller plus loin dans la réflexion et se
libérer des émotions artificielles. »
Quel plaisir de replonger dans l’univers
de John Cassavetes grâce à ce livre !
Ouvrage critique consacré à
travail de cinéaste de John Cassavetes,
il regroupe 14 textes d’auteurs divers. Journalistes, critiques, auteurs,
historiens du cinéma ou réalisateur comme Olivier
Assayas et même un texte de Cassavetes
lui-même parlant de son art.
Autant de regards et d’éclairages
différents permettant d’aborder son travail, de donner envie de le découvrir ou
de le redécouvrir dans mon cas.
Comme le raconte ici Mounir Allaoui, j’ai également découvert
les films de Cassavetes à la faveur
d’une rétrospective télévisuelle, sans doute au sortir de l’adolescence.
Je ne connaissais alors que John Cassavetes acteur. Guy Woodhouse,
le mari de Mia Farrow dans le fameux
Rosemary’s baby de Roman Polanski, c’est lui. Aux côté de Blythe Danner et Myrna Loy, Alex Benedict, chef d’orchestre assassin dans Symphonie en noir, très bon épisode de Columbo, c’est encore lui. Là, je sens
que je perds les cinéphiles…
Mais si je parle de Columbo, dans lequel joua aussi Gena Rowlands son épouse, dans
l’épisode Play Back, c’est pour en
venir à Peter Falk qui comme Ben Gazzara ou Gena Rowlands fut l’un des acteurs fétiche de Cassavetes. Cette image du cinéaste faisant tourner ses proches,
dans le cercle familial ou des amis intimes reste pour moi très ancrée à l’image
du réalisateur. Et ce n’est pas un hasard si le couple répondit favorablement
pour participer en guest à la série de leur fidèle ami.
Le réalisateur entretenait et
favorisait un lien unique avec ses acteurs, au détriment de son équipe
technique, leur laissant une grande liberté de jeu et dans l’art maitrisé de l’improvisation.
C’est donc armé de toutes nouvelles
clés que je me suis replongé dans quelques-uns de ces films, ceux disponibles à
la médiathèque pour être honnête, à savoir Shadows,
Gloria, Une femme sous influence et Meurtre
d’un bookmaker chinois. Je n’ai pas encore pu revoir Opening night qui est un de ceux qui m’avait le plus marqué, sans
doute pour la performance de Gena
Rowlands.
John Cassavetes, c’est dans une certaine mesure la naissance du
cinéma indépendant américain, loin des diktats des studios mais ce sont surtout de
touchants portraits d’individus blessés par la vie et acculés par les
événements : Cosmo Vitelli (Ben
Gazzara) dans Meurtre d’un bookmaker
chinois, Gloria Swenson dans Gloria, Mabel Longhetti dans Une femme sous influence et Myrtle Gordon dans Opening Night, toutes interprétées par une incroyable Gena Rowlands.
Plongez-vous dans ce livre, il est urgent, pour ne pas dire
indispensable, de redécouvrir John
Cassavetes !
Ouvrage collectif signé Odon Abbal, Olivier Assayas,
Mounir Allaoui, Charles Beaud, Michel Butel, Ray Carney, John Cassavetes,
Annick Delacroix, Pascal Gasquet, Stephane Eynard, Jean-Christophe HJ Martin,
Pierre Pitiot, Stephen Sarrazin, Martin Valente sous la direction de Jean-François Jeunet.
ISBN 978 2 919070 12 1
155 pages
2014
18€
Qu'il est bon de ce replonger dans les toiles de Cassavetes comme pour ce meurtre d'un bookmaker chinois...
RépondreSupprimerCarrément ! Un excellent Ben Gazzara...
SupprimerBonjour manU, c'est bien de chroniquer ce livre juste 30 ans après la disparition de J Cassavetes. J'avais du plaisir de voir ses films sur grand écran. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerFigure-toi que je n'avais même pas réalisé !
SupprimerMerci pour ce rappel !
Je me souviens d’un film de John cassavettes avec Peter Falk, un espèce de huit clos, j’avais adoré ce film mais impossible de me rappeler le titre.
RépondreSupprimerBisouilles Crapouille !
Ses films ne repassent plus sur les chaines traditionnelles, c'est bien dommage !
Supprimerj'avoue que je ne le connais que pour son rôle du mari de Rosemary dans le film de Polanski !! ... A découvrir j'espère sur arte ou cine classic ou TCM
RépondreSupprimerIl n'y a sans doute plus qu'une de ces trois chaines pour diffuser ses films, c'est dommage, c'est vraiment un cinéaste à découvrir...
SupprimerLe bonheur de replonger dans l’univers d’un Grand ! Superbe découverte mon sweet kinG !
RépondreSupprimerEt dire qu’il a joué dans Rosemary’s baby et Columbo !!! Toujours craqué pour Columbo... délicieux dans son rôle, je ne me lasse jamais de les regarder maintenant que j’ai son coffret :D
La classe ce billet :*
BB my ffff
<3
Voir Peter Falk dans un autre rôle que Columbo, c'est pas mal non plus !
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