Quand dans la scène
d’ouverture du film, on le découvre en peignoir et mules marchant au bord de
l’autoroute, on se doute que le gars a un problème.
Très vite, on va comprendre
qu’il a un gros problème. Jacques (Jean
Dujardin) débarque dans une communauté Emmaüs. Il y retrouve sa sœur
Monique (Yolande Moreau) qu’il n’a
pas vue depuis des années. N’ayant nulle part où aller et sans qu’on lui ait
proposé, il s’installe.
Autant Monique a les deux pieds bien ancrés sur terre,
autant Jacques est trop bronzé, trop baratineur, trop sûr de lui, trop lourd,
trop tout. Il fait sacrément tache dans le décor.
Dans un endroit aussi
symbolique où l’entraide et l’esprit de communauté ont un sens aussi fort et
véritable, Jacques lui ne rêve que de réussite et de richesse, se sentant l’âme
« d’un premier de cordée ».
Quand, au hasard d’une rencontre, il
tombe sur un ami d’école qui a « réussi » après une perte de poids
phénoménale et quelques coups de bistouris, une idée géniale lui vient. Géniale
pour lui. Proposer de la chirurgie esthétique à bas prix en Europe de
l’Est ! Les compagnons d’Emmaüs qui l’entourent lui semblent des premiers
« clients » » facile à ferrés…
Voilà un film qui m’a d’abord mis
plutôt mal à l’aise. Jean Dujardin y est formidable en loser magnifique,
un héros doté d'un état d'esprit immature et ado. Mais la supériorité dont
son personnage semble se targuer sur les compagnons m’a gêné de même que la
façon dont il utilise tout le monde. Mon ressenti tient sans doute aussi au
réalisme documentaire de certaines scènes, aux vrais gens qui traversent le
film. Mais finalement, tout ça sert le film, l’évolution de l’histoire et du
personnage et j’ai très vite dépassé mes premières impressions.
Benoît
Delépine et Gustave Kervern réussissent avec I feel good un film loin de certaines comédies américaines récentes sans fond, une comédie éminemment politique dans le sens le plus noble du terme avec cette touche
tendre et décalée qui a fait leur succès.
www.emmaus-lescar-pau.com |
Ne manquez surtout pas le
documentaire passionnant inclus dans les bonus. Vous y découvrirez le
fonctionnement de la communauté Emmaüs de Lescar à côté de Pau. Compagnons,
sociologues, écologistes, adeptes de la décroissance, élus, y exposent leurs
parcours de vie, les multiples bénéfices tant sur les individus que sur
l’économie locale et montrent qu’une nouvelle société est possible au-delà de
notre société de consommation dont les limites sont avérées depuis bien
longtemps. Un documentaire que nos politiques seraient bien inspirés de
regarder…
Un film Ad Vitam
"En DVD, Blu-ray et VOD depuis le 5 février"
Benoît Delépine & Gustave Kervern
2018
Avec Jean Dujardin, Yolande Moreau...
Heureusement que je suis passé avant toi, je n'aurais pas su mieux dire, et en plus tu m'aurais piqué mon fauteuil Emmaüs... C'est vrai que de prime abord, l’aspect quasi documentaire de la façon de filmer en fait presque un film austère. Et pourtant c'est en voyant ces vrais gens côtoyer l'arrogance et le sans-gêne du loser Dujardin que le message qu'ont voulu faire passer les deux compères du Groland adhère le mieux à notre conscience.
RépondreSupprimerC'est tout à fait ça !
SupprimerEt pour le fauteuil, c'est bien possible...
J'imagine bien Jean Dujardin dans ce rôle. Merci pour ton coup de projecteur sur l'aspect authentique du film :)
RépondreSupprimerIl est parfait !
Supprimer"En loser magnifique" j'adore l'expression mdrrrrrr ^^
RépondreSupprimerEt puis la bande annonce... seigneur... :D
Je peux imaginer le malaise...
Ce film me fait envie en tabarnak!
BB mon sweet kinG xxx
C'est vraiment l'expression qui m'est venue à l'esprit en le voyant agir...
SupprimerJ’ai un peu de mal avec ce genre de film ...
RépondreSupprimerET moi c’est l’actrice Yolande Moreau qui me met mal à l’aise depuis toujours.
Non vraiment même avec un gros effort je ne peux pas ^^^
Je comprends tout à fait qu'elle puisse inspirer ce genre de ressenti.
SupprimerQuoiqu'il en soit, c'est une très grande actrice, je te la conseille dans Séraphine, un très beau film. Quant à moi, j'aimerai beaucoup la voir dans Voyage en Chine que j'ai raté à sa sortie.