Dans Il a jamais tué personne, mon papa, Jean-Louis Fournier laisse la place au petit Jean-Louis qu’il a été
pour nous parler de son papa. Un papa bien original. Un papa docteur. Un papa
très aimé par ses patients. Un papa qui ne fait pas payer ses patients les plus
pauvres. Ou qui se fait payer en cadeaux de toutes sortes et aussi en verres d’alcool…
Eh oui, le papa de Jean-Louis est alcoolique. Et à l’école, ses petits
camarades ne se gênent pas pour lui faire remarquer. Les enfants sont souvient
bien cruels entre eux et que dire des adultes…
« Le pire, ça a été à la fête de l’école,
le jour où la maitresse est venue vers moi, pas contente, et m’a dit : « Jean-Louis,
je vous avais demandé de vous mettre en dimanche. »
J’ai pas osé répondre que j’étais en dimanche. »
Ce n’est pas drôle tous les jours
à la maison. Papa boit trop, ne ramène pas assez d’argent pour subvenir aux
besoins de la famille. Maman est souvent fâchée à cause de lui. Alors ils se
disputent. Parfois, Jean-Louis a même un peu peur de lui. Le papa de
Jean-Louis, c’est un peu Dr Jekyll et Mr Hyde et Mr Hyde, il lui fait très peur…
En plus, Jean-Louis a souvent l’impression
que son papa ne l’aime pas vraiment et se demande bien pourquoi…
Impossible de ne pas être touché
par les mots d’enfants du petit Jean-Louis Fournier devenu grand et qui après
les douleurs et les terreurs a su ici rendre un bel hommage à un papa trop tôt
disparu en mêlant souvenirs, regrets et un humour dont lui seul a le secret.
« Mon père est mort à quarante-trois ans,
j’avais quinze ans.
Aujourd’hui,
je suis plus vieux que lui.
Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu.
Je ne lui en veux pas. »
J’ai encore une fois trouvé cet
émouvant petit livre dans un de mes vide-greniers du dimanche matin. J’ai eu le
plaisir d’y découvrir une dédicace qui ne m’est évidemment pas destinée mais
qui à elle-seule résume parfaitement le destin de ce papa hors-norme :
« Il n’a jamais tué personne, mon papa,
sauf lui
avec préméditation.
Amicalement.
Jean-Louis Fournier »
Le Livre de poche 14867
ISBN 978 2 253 14867 8
151 pages
1999
J'ai trouvé ce livre délicieux, alerte et infiniment touchant. Tu as bien raison l'ami de fouiller dans ces vide-grenier. On y fait parfois de belles rencontres littéraires.
RépondreSupprimerAbsolument, j'en ai fait de belles rencontres dans ces vide-greniers...
SupprimerIl est vrai que je n'ai lu que "Où on va papa", mais j'ai adoré. J'ai trouvé la façon dont il écrit de ses enfants si drôle et si touchante que cela m'avait profondément ému et touché. Nul doute qu'un jour, je viendrais donc à celui-là et aux autres bouquins de Jean-Louis Fournier.
RépondreSupprimerJ'ai aussi commencé par celui-ci et j'en ai lu quelques autres par la suite.
SupprimerUn texte particulièrement touchant on dirait. ça tombe bien je suis un grand sentimental...
RépondreSupprimerJ'en suis sûr ! ^^
SupprimerUn billet émouvant et une dédicace touchante... Il doit y avoir des passages très durs comme celui des vêtements du dimanche... le genre qui me donne envie de pleurer !
RépondreSupprimerQuelle chouineuse ! :)
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimeril faudra que je lise un livre de Fournier quand mm le créateur de la noiraude c'est un bon signe quand même.
Je n'arrive pas a comprendre les personnes qui se débarrassent de leurs livres dédicacés ... Déjà qu'avec ceux non dédicacé j'ai du mal ...
Bisous et @ bientôt
Je ne pourrai pas non plus me débarrasser d'un livre dédicacé, ça ne me viendrait même pas à l'idée...
SupprimerTon billet déjà me fait monter plein d’émotions avec des extraits qui vont droit au cœur… D’après tes citations on voit qu’il l’a écrit sans rancune, sans doute avec beaucoup d’émotions et même de la reconnaissance et le regret de ne pas l’avoir connu davantage. Ça me prend à la gorge ces témoignages / hommages…
RépondreSupprimerUne lecture dont je garde un souvenir ému. J'aime beaucoup Jean-Louis Fournier.
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