jeudi 19 avril 2012

Carnet de vie - Gaëlle Moreau




Quatrième de couverture:


Après la mort de son père, Gaëlle Moreau décide de lui écrire pour lui rendre compte de sa vie et de ses sentiments. Commence ainsi la rédaction de son journal intime. Elle aime voir le monde et accomplit ses rêves : l’Himalaya, le Népal, l’Islande, le Maroc… Nous la suivons dans tous ses périples, où elle déploie une sensibilité singulière; "Je vois les petites choses de la vie que personne ne remarque", confie-t-elle, avec raison. Mais son don d’observation s’applique aussi en France, dans sa vie quotidienne. À travers les pages, elle entraîne son lecteur, entre le rire et les larmes, le fait de grandir, d’aimer, de souffrir, de se transformer petit à petit, sous les yeux de son père défunt. Ses convictions écologiques, ses amis, ses découragements et ses enthousiasmes, sa découverte de l’amour et de son homosexualité, tout est dit avec pudeur et sensibilité. Et nous lisons la vie de cette jeune femme touchante et parfois si seule avec une attention particulière. En se confiant, c’est souvent de nous qu’elle parle: nous retrouvons nos propres doutes, nos élans, toutes les petites choses qui construisent un destin.
Gaëlle Moreau est née en 1980 dans le Rhône. Son enfance est faite de déménagements successifs. A la fin de ses études, elle souhaite travailler très vite pour réaliser ses passions : randonnée, nature et voyages.
Après plusieurs expériences professionnelles, en 2009 elle s’installe dans le sud de la Vienne avec comme choix de vie la décroissance ou quelque chose qui s’en rapproche (!), et voyage dès qu’elle le peut pour voir le monde.


Mes impressions


Voilà un livre qui ne peut pas laisser indifférent !

Un bel objet déjà, qu’on a envie de prendre en main, de tenir, de caresser, de chérir. Mais le plus important n’est pas là. Le plus important, le plus intéressant, le plus interpelant est dans son contenu. La décroissance, vous connaissez ? Sans doute. Moi, je ne connaissais pas, je ne connaissais même 
pas le terme je crois. Mais nous y reviendrons.

Gaëlle Moreau dédie son livre à son père, à sa mère et « A la vie tout court… ».
Son livre est constitué des lettres qu’elle adresse à son père de 2001 à 2011. Cette correspondance restera à sens unique car il n’est malheureusement plus de ce monde mais il reste un point d’ancrage, de stabilité pour elle. Cette correspondance qu’elle lui adresse le garde, d’une certaine manière auprès d’elle, en vie… Le livre est aussi composé de ses réflexions sur sa vie en particulier et sur la vie en général. Le sens de la vie, la famille, les amis, les amours, le travail, les objectifs, tout ceci est remarquablement évoqué. On y trouve ses emballements, ses agacements, ses découragements… Comment continuer à vivre quand on perd un être cher dont on aurait encore tant besoin et auquel on a encore tant de choses à dire, à partager ? Comment affronter la vie, son quotidien, quand on se sent seul, différent, incompris ?

L’auteure nous emmène avec elle dans ses longues marches, ses randonnées et ses nombreux périples à travers le monde qui sont prétexte à nous faire partager toutes sortes de petites anecdotes sur le quotidien  quand on se trouve à l’étranger avec ses joies, ses émerveillements et ses désagréments. Ses pérégrinations la conduiront du Népal en Islande, en Corse en passant par le Maroc, la Bulgarie, l’Espagne mais aussi le Bénin ou la Mongolie. Ces excursions sont forcément source de réflexions sur notre monde, nous occidentaux, la façon dont on le malmène et dont on se crée des besoins qui n’en sont pas. Je vous parlais tout à l’heure de décroissance, nous y sommes. Pour éclaircir cette définition de décroissance, le plus simple et de vous citer un extrait d’une lettre qu’elle adresse à notre futur ex-Président de la République et dans laquelle elle nous donne sa vision de la décroissance :
«-réduire, voire supprimer mes déplacements polluants […]
-consommer des aliments sains (bio), locaux […]
-me chauffer avec des énergies moins polluantes […]
-lire, m’instruire, partager avec mes amis, échanger
-participer à la vie publique
-observer, regarder, écouter, sentir le monde (autrement dit: prendre le temps)
-réduire ma consommation d’eau, utiliser l’eau de pluie, l’eau de lavage des légumes […]»

Tout ceci, Gaëlle Moreau nous le distille sans de lourdes revendications mais par petites touches, c’est-à-dire intelligemment et donc assurément le plus sûr moyen pour parvenir à convaincre ses lecteurs. Alors, je ne vais pas vous dire que je suis devenu « décroissant » après avoir refermé ce livre mais une chose est certaine, cette lecture suscite la réflexion et a su titiller la fibre écolo en moi...

Ce Carnet de vie ne fait évidemment pas l’impasse sur une composante essentielle de notre vie à tous : l’amour !

Ses choix de vie la conduisent bien entendu à s’interroger sur leur bien-fondé. Il est parfois bien difficile de faire comprendre ses choix de vie et de se faire accepter avec ses différences sans passer pour une illuminée avec un mode de vie d’un autre âge. Elle se sent parfois incomprise, seule au monde. Le soutien, l’amour de ses amis et des siens est capital dans sa démarche. Enfin, sa rencontre avec l’Amour avec un grand A lui prouvera que tout va beaucoup mieux quand on est amoureux…

« Quand je suis seule, je n’ai plus aucune motivation, plus aucun entrain, je passe mon temps à lire, écouter de la musique, attendre, marcher. La vie ne mérite d’être vécue qu’à plusieurs ! Ou alors, je suis faite pour vivre en groupe, avec plein de gens autour de moi, comme dans une ville écolo ! »

« A deux, on est plus fort et on ose faire des choses que l’on ne fait pas seule […]»

Un livre intelligent, captivant et qui ne peut qu’engendrer la réflexion. Je n’aurai qu’une remarque à faire à Gaëlle Moreau : ne mettez pas dix ans à écrire le prochain !

Un grand merci aux Agents Littéraires et à la Société des Écrivains pour l’envoi de ce livre.  


 
Société des Écrivains
ISBN 978-2-6483-7269-4
253 pages

(reçu dans le cadre d'un partenariat avec Les Agents Littéraires )

2 commentaires:

  1. un grand merci à vous. c'est non sans émotion que je viens de vous lire. vos commentaires ne peuvent que me réjouir. votre ressenti est exactement ce que je voulais faire ressentir à mes lecteurs.
    Je ne connais pas grand chose au monde de l'édition, je ne sais pas trop comment communiquer sur ce livre... vous l'avez fait à ma place. MERCI
    Gaëlle

    ps. le deuxième livre avance et promis je le rédige en moins de temps :)

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  2. Merci pour votre petit mot, ça me fait extrêmement plaisir.
    A bientôt de vous lire... :)

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