« On aime qui on peut… »
Alors qu’Anna, réalisatrice, s’apprête
à affronter la commission du CNC pour l’aider au financement de son prochain
film, c’est le moment que choisit son compagnon Luca pour lui annoncer qu’il ne
la suivra pas dans le sud de la France cette année. Le comédien, beau brun
ténébreux, en aime une autre. Le monde d’Anna s’effondre et c’est ensuite elle
qui s’écroule littéralement devant la commission.
C’est donc seule, et décidée à
taire la vérité, qu’elle rejoint sa famille dans leur somptueuse villa avec une
vue imprenable sur la Méditerranée afin de finaliser l’écriture de son scénario
avec son amie Nathalie.
« On croit arriver au paradis mais c’est l’enfer ! »
Comme un jardin d’éden décadent sur
son promontoire rocheux bordé d’une eau azuréenne la maison devient alors le
théâtre du quotidien tendu entre maîtres et valets. Les bourgeois d’un côté,
industriel, cinéaste, scénariste, musicien ; le personnel de maison de l’autre,
cuisinière, femme de chambre, intendant, gardien. Les tracas des uns sont
souvent loin des préoccupations des autres. Splendeur et décadence, comme l’eau et l’huile,
le mélange a parfois du mal à se faire et après tout, a-t-on vraiment envie qu’il
se fasse ?
Il y a quelque chose de Woody Allen et du burlesque de la
comédie italienne dans ces Estivants.
Valeria Bruni Tedeschi s’en donne à cœur joie dans le registre de
la femme désespérée et livre un film d’inspiration autobiographique sur le dépit
amoureux, entre désirs des uns et frustrations des autres. Je vous recommande
la scène du diner qui amuse autant qu’elle peut faire froid dans le dos. Quand
les langues se délient, le vin aidant, on parle avortement ou viol, regrets, remords
et blessures se côtoient…
« On n’allait pas porter plainte pour un doigt ! »
La mise en abîme est encore renforcée
avec les chaises de théâtre devant la terrasse du diner. Comme disait Shakespeare, « La vie n’est qu’un théâtre et chacun y joue son rôle ».
Le film est porté par une belle
brochette d’acteurs. Outre Valeria Bruni
Tedeschi, sa mère Marisa Borini
et sa fille Oumy Bruni Garrel toutes
les deux étonnamment justes, on notera Noémie Lvovsky, la superbe Valeria Golino, le ventripotent Pierre Arditi, Laurent Stocker
et Yolande Moreau toujours désarmante/effrayante
de naturel.
N’hésitez pas à partir à la
découverte de ces Estivants
tourmentés ou de tous les films de l’an dernier, à revoir et dans un autre genre : les histoires d’amour lesbiennes au cinéma.
Un film Ad Vitam
"en DVD et VOD depuis le 02 juillet"
Merci à Cinetrafic et Ad Vitam !
Valeria Bruni Tedeschi
2018
Avec Valeria Bruni Tedeschi, Valeria Golino, Pierre Arditi, Noémie Lvovsky, Yolande Moreau, Laurent Stoker, Vincent Perez...
Je ne sais pas si je vais aimer, le genre de film qui peut mettre mal à l’aise mais pour la brochette d’actrices et d’acteurs je suis prête à foutre le souk au milieu de ces estivants ;-)
RépondreSupprimerLe film vaut aussi pour son côté social, "maîtres et valets"...
SupprimerJ'apprécie énormément le cinéma de Valeria Bruni Tedeschi, à la fois actrice et réalisatrice.
RépondreSupprimerTu es un homme de goût, c'est bien connu ! ;)
SupprimerValeria Golino, une actrice que j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerDans Frida, Rain Man et tant d'autres <3
Un script qui me plaît déjà...
"On aime qui on peut"...
En tout cas moé j't'm fort mon kinG d'la banquise <3
Tu en fais de beaux billets!!! :-*
T'es ben trop cute toé, là ! ;)
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