samedi 6 janvier 2018

Le peintre d'aquarelles - Michel Tremblay



"La montagne, c'est ma réalité. Je suis entouré depuis mes vingt ans des plus vieilles montagnes du monde - du moins, c'est ce qu'on dit -, elles ont été mon premier sujet quand je me suis mis à pendre sur les conseils du docteur Bazin, qui prétendait que ça me ferait du bien - il avait raison. Sans doute parce qu'elles étaient là, omniprésentes, un rien étouffantes, pas trop parce qu'elles ne sont pas très hautes, et surtout à cause de l'incessante transformation de leurs teintes. Le nombre de verts que j'ai dû inventer pour leur rendre justice, le nombre d'heures que j'ai passées, au début, à essayer de dessiner chaque feuille, chaque branche, chaque nervure de branche ! Avec le temps, j'ai appris à m'éloigner de ce qui est vrai, de ce qui existe, de ce que j'ai sous les yeux pour me contenter - ce n'est peut-être pas le bon mot - de suggérer les choses : ce ne sont pas des portraits de la nature que je fais, mais des interprétations. Pour me faire du bien. M'éloigner des explosions de couleurs que j'ai en dedans de moi et qui ont déclenché tant de crises. Oui,le docteur Bazin avait raison. Je transfère mes explosions sur le papier et je m'en trouve mieux." 

Rencontrer un peintre et découvrir un écrivain. En lisant Le peintre d’aquarelle, j’ai rencontré Marcel, et j’ai découvert la plume de Michel Tremblay.

Marcel, c’est un homme de 76 ans qui décide un jour de se mettre à l’écriture d’un journal intime. Et il en a des choses à dire. Une vie pas commune.

Enfermée à l’âge de 23 ans à l’asile de Nominingue, bourgade au cœur des Laurentides, il y passera la plus grande partie de sa vie. La peinture d’aquarelles et ses séances avec son psychiatre vont lui permettre d’apprendre à vivre avec sa schizophrénie. 53ans plus tard, il a quitté l’asile mais pas la ville. La vente de ses toiles l’aide autant à survivre que ce qu’il exprime à travers elles l’aide à vivre. Un jour, un besoin impérieux s’empare de lui, écrire son journal intime…

Le roman d’une vie. Un roman grave sur la maladie et sur la fin de vie qui n’est pourtant jamais plombant, au contraire. L’écriture sensible de Michel Tremblay en fait une histoire emplie d’humanité, un récit émouvant et Marcel est un des personnages les plus touchants qu’il m’ait été donné de rencontrer. 


Un cadeau et un coup de cœur que je dois à mon adorable Nad

à qui je souhaite un très bel anniversaire !

ISBN 978 2 330 09306 8
160 pages
2017
18,50€

14 commentaires:

  1. Ton message donne très envie de se plonger dans ce roman, pas très long et puissant.
    Bon dimanche, FLaure

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  2. J'ai découvert la plume de Michel Tremblay avec le premier tome d'une saga "la traversée du continent", un excellent roman, très sensible, effectivement. Tu me donnes envie de continuer, et la saga et cette découverte !

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  3. Je note !! J'ai encore une liste de Père Noël en cours. Et je te souhaite une très belle année, riche en surprises, petites ou grandes.

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  4. Comme je suis heureuse que tu aies aimé ce roman avec ce beau personnage de Marcel!
    Merci pour ce billet, merci pour les souhaits d'anniversaire qui me touchent et me font du bien, merci d'être toi... <3
    Gros bisous xxx

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  5. Il a déjà vu un psy pour sa signature ?

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    1. Tu donnes dans l'analyse graphologique maintenant ?
      Montre un peu l'emprunte de ton sabot qu'on voit ce qu'il cache...

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  6. Jamais lu Michel Tremblay mais ce roman serait ne magnifique porte d'entrée dans son univers il me semble.

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    1. C'est ça, "une magnifique porte d'entrée" dans son univers !
      Quel talent ce Jérôme ! ;)

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