Il y a quelque chose de pourri à
Bad city. Une cité pétrolifère qui pourrait être situé quelque part en Iran, rongée
par la prostitution, la violence et la drogue qui corrompt les hommes. Une
ville comme une autre en somme. Mais la nuit, lorsque les rues se vident, une
silhouette rôde…
Une silhouette qui semble parfois
glisser sur le sol sans toucher terre. Vêtue d’une marinière et d’un tchador en
guise de cape, une jeune femme est bien décidée à remettre un peu d’ordre dans
ce chaos.
Sa colère est exclusivement dirigée
vers des hommes et surtout ceux de la pire espèce, ceux qui s’en prennent aux
femmes. Dans ces moments-là, ses lèvres se retroussent laissant apparaitre deux
canines que rien ne peut plus arrêter…
Une nuit, elle croise Arash, beau
gosse affublé d’un père toxicomane. Une romance se dessine entre eux. Leur
romance sera compliquée ou ne sera pas…
On ne peut s’empêcher de voir dans
le personnage d’Arash un clin d’œil à James
Dean, celui de Géant au milieu des
champs de pétrole, ou celui de La Fureur
de vivre au volant de sa superbe voiture ancienne, jean et tee-shirt blanc
moulants de rigueur pour appuyer le trait.
Dans le making of contenu dans
les bonus, Ana Lily Amirpour la
réalisatrice, parle de son film comme d’un « western vampirique » et
il y a vraiment de ça. Les décors et la mise en scène y contribuent largement,
les larges rues de la ville comme une ville du Far West, la centrale électrique
avec le train de marchandise à proximité et bien entendu les derricks. Des
champs entiers de derricks qui pompent inlassablement le pétrole de la terre comme
le vampire pompe le sang de ses victimes depuis des siècles. Le tout filmé dans
un noir et blanc qui accentue encore le côté gothique et surnaturel de ces décors pourtant à
dominante industrielle. La version originale en persan ajoute au
dépaysement.
Ana Lily Amirpour cite également l’influence des réalisateurs Sergio Leone et David Lynch et sa passion pour les romans d’Anne Rice, influences que l’on retrouve à l’écran. Certains
regretteront sans doute un côté lent et esthétisant mais j’ai vraiment apprécié
ce parti-pris. Les plans sont superbes, certaines scènes magnifiquement
filmées, portées par l’expressivité des regards qui dispensent de tous
dialogues qui ne seraient que redondants. A noter également, une très belle
scène, à la tension sexuelle palpable mais d’une extrême sobriété qui démontre
une grande maitrise de son art. Ana Lily
Amirpour est une réalisatrice dont on n’a pas fini d’entendre parler. Et ce
n’est pas Elijah Wood qui vous dira
le contraire puisqu’il a coproduit ce premier long métrage.
A Girl
walks home alone at night est un des meilleurs films dans le
genre fantastique que j'ai vu récemment, un film que je vous recommande !
Un film sorti en DVD le 3 juin 2015 chez M6 Vidéo SND.
Ana Lily Amirpour
États-Unis, 2014
Avec Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh...
Un western vampirique ! C'est pas commun cette affaire... surtout en tchador. Le Far west de Leone influencé par David Lynch, un mélange plus que détonnant. Voilà, à l'occasion, je saurai quoi regarder si j'ai plus de bière au frigo et que j'ai une envie de sang frais...
RépondreSupprimerPas commun en effet mais vraiment à voir...
SupprimerAprès un western asiatique voilà que tu nous proposes un western oriental ... Vampirique en plus !
RépondreSupprimerMalgré ton enthousiasme je reste mitigée...
Mais je suis quand même tentée de voir cette très belle scène dont tu parles. ^^
Ben oui tu nous mets l'eau à la bouche ! Que veux tu ?
;-)
Une scène toute en retenue et sobriété... Coquine va ! ^^
SupprimerDes fantômes, des vampires, des forêts terrifiantes... tu fais tout pour nous faire flipper en ce moment manU ;)
RépondreSupprimerLe pitch est intéressant, la bande-annonce franchement bizarre, ça pourrait me plaire :))
Effectivement... C'est peut-être lié à mon humeur du moment... ;)
SupprimerCoucou manU ! Ça y est je l'ai vu et j'ai beaucoup aimé. Quelle ambiance ! J'ai vraiment aimé ce mélange de western et de film de vampire, c'est étonnant. Le noir et blanc est superbe et la musique est excellente. J'ai passé un très bon moment :)
SupprimerMerci encore pour ce beau cadeau !
Content qu'il te plaise comme je l'ai bien aimé.
SupprimerTu penses en parler ?
Oui pourquoi pas ? Si je trouve un petit peu de temps :)
SupprimerOuh là, suis curieuse moi maintenant... L'ensemble paraît ... bizarre, mais tentant!
RépondreSupprimerBizarre, on peut le dire oui mais j'ai vraiment adhéré !
SupprimerUne femme vampire vêtue d’un tchador dans un western vampirique gothique, il fallait oser! Et toujours cette même femme en plein cœur d’un pays islamique rongé par la prostitution, quel décalage, elle a de l’audace quand même cette réalisatrice. J’aime ce cran, ces femmes qui ont du caractère! Y’a pas justement un message à passer dans ce film entre la répression faite aux femmes musulmanes et la colère dirigée vers les hommes?
RépondreSupprimerMerci de la découverte sweet grenouille!
De l'audace, elle n'en manque pas, c'est certain !
SupprimerJe ne sais pas si on peut parler de message mais il est clair qu'il y a une volonté de montrer une femme forte qui ne s'en laisse pas compter par les hommes. Tout un symbole donc...