Tout commence par un banal
accident de voiture qui oblige Edouard, dentiste de son état, à retourner à
Rencurel, petit village du Vercors, pour y enterrer ses parents. Des années
qu’il n’est plus revenu sur les terres de son enfance, qu’il a un peu délaissé
ses parents, la faute au rythme trépidant de la vie parisienne et sans doute
aussi un peu par manque d’envie. Les liens familiaux sont parfois bien fragiles
et il suffit parfois de peu de choses pour les laisser se distendre.
Edouard retrouve Rencurel tel
qu’il l’a connu, son clocher, ses falaises calcaires, sa vallée, son épaisse couche de neige et ses habitants dont certains
amis d’enfance qui semblent n’avoir pas bougé d’un pouce. Pourtant petit à
petit, il va se rendre compte que sous l’épaisse croûte de neige recouvrant le
village, les choses ont beaucoup plus changé qu’il ne le pensait au départ. Parallèlement
à ce retour, on suit l’histoire d’une jeune fille, Cassandre, dont on comprend
qu’elle est dans une situation plutôt inconfortable. Et quand la mort vient de
nouveau frapper Rencurel, la police locale se décide enfin à sortir de sa
léthargie et pourrait bien chercher à faire d’Edouard un coupable idéal…
Comme souvent dans les polars, le
mieux est de ne pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir des futurs
lecteurs, je ne vais donc pas vous en dire plus. Mais sachez que dans ce
premier roman prometteur, Noémi Krynen
brouille les pistes à loisir. Les rebondissements sont légions et les deux
histoires, parallèles au départ, finissent bien entendu par s’entremêler pour
mieux se rejoindre.
Sang blanc se révèle au final un thriller classique mais néanmoins efficace
qui se déroule sans temps mort et qui aurait aussi pu s’appeler Neige rouge tant l’intrigue est parsemée
de morts violentes et de cadavres…
Sang blanc, gare aux éclaboussures !
"Je retrouve les odeurs de la neige, celles que l’on renifle quand on est
petit, dans les cours de récréation, à force de boules reçues en plein
pif. D’aucuns pensent que la neige n’a pas d’odeur. C’est faux. Elle en a
de multiples, selon que les nuages descendent de la montagne ou
arrivent, noirs et chargés d’électricité, de la plaine. C’est une odeur
qui démange le nez et le becquette un peu comme une poule ronde
chercherait les vers dans les granges des villages. Mais ça, il n’y a
que les gens du pays qui le savent."
"L’homme s’avance pour ouvrir deux frigidaires horizontaux, identiques à
ceux que l’on voit dans les films policiers, qui glissent sans bruit sur
leurs rails. Mes parents, gelés et blancs comme des statues de glace.
Le maquillage les fait ressembler à des poupées ou à des clowns tristes.
Je suis sur le point de faire, comme tout bon fiston, un dernier baiser sur le front de mes géniteurs, quand je me rends compte que les veines sur le cou de mon père ont éclaté et que malgré les artifices, l’hématome bleu du sang pourri est nettement visible."
Je suis sur le point de faire, comme tout bon fiston, un dernier baiser sur le front de mes géniteurs, quand je me rends compte que les veines sur le cou de mon père ont éclaté et que malgré les artifices, l’hématome bleu du sang pourri est nettement visible."
"Elle hoche la tête, compréhensive et m’adresse le sourire le plus beau
que j’ai jamais vu. Le genre qui veut dire « t’inquiète plus, je suis là
avec toi, plus besoin d’avoir peur ». Le genre de sourire stupide dont
on parle dans les livres cucul, qu’on voit dans les films, et qu’on ne
peut s’empêcher de chercher toute sa vie."
"Je n’aime pas ce genre de fille. Les blondes décolorées, je veux dire.
Je ne sais pas pourquoi, elles me mettent mal à l’aise. Ces racines
noires, ce blond miel abîmé et les pointes sèches qui s’effilochent
comme du crin de pouliche malade. Cette couleur résonne pour moi comme
une tare ; d’ailleurs, mes copines ont toutes été rousses ou brunes.
Jamais blondes, et encore moins blondes décolorées."
Ouh là, la couverture annonce la couleur !
RépondreSupprimerCarrément oui !
SupprimerUne «intrigue est parsemée de morts violentes et de cadavres» ? C'est un livre pour moi ! ;)
RépondreSupprimerMademoiselle Potz aime frissonner... ^^
SupprimerLe contraste entre le sang et la neige est déjà tellement violent en soi, que rien qu’à voir la couverture, j’imagine très bien qu’on ne se retrouve pas ici dans un champ de « blé » à regarder les papillons! Des éléments contrastés mais en même temps similaires, le froid de la neige est tellement violent par moments…
RépondreSupprimer« C’est une odeur qui démange le nez et le becquette un peu comme une poule ronde chercherait les vers ».
Une poule…. :D
« Je retrouve les odeurs de la neige, celles que l’on renifle quand on est petit, dans les cours de récréation ». C’est tellement vrai! J'en ai des souvenirs si tendres...
J'aime beaucoup ce passage sur les odeurs de la neige...
SupprimerFaut toujours se méfier des petits villages du Vercors. Avec en plus un dentiste dans le coin... Hou, ça fait froid dans le dos !
RépondreSupprimerSurtout s'il est armé d'une turbine ! :)
SupprimerToujours se méfier des dentistes des petits villages du Vercors... ^^
SupprimerQuelle belle conclusion mon manU.
RépondreSupprimerTu sais que Rencurel est un très beau village pas très loin de chez moi. Et si tu cherches bien tu dois avoir quelques photos de ce village ^^ :)
Rencurel !!!! Je ne verrai plus ce village de la même façon !
Je vais chercher parce que visiblement à Rencurel, il s'en passe de belles !... :)
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