Stock
ISBN 978 2 234 07198 8
449 pages
2012 / 2013
(Masse Critique Babelio)
Mes impressions:
Janus Rock, petit ilot rocailleux,
situé sur la côte sud-ouest de l’Australie, fouetté par les vents, frappé par
les vagues. Les éléments s’y déchainent parfois passant de la colère d’un océan
démonté au calme d’une mer d’huile. Un univers à part pour une vie particulière.
Plus que le gardien du phare de ce promontoire rocheux, Tom Sherbourne est
gardien de la destinée des bateaux et des marins naviguant à portée de ce halo
lumineux, unique signe de vie dans les profondeurs de la nuit. La vie est dure
sur Janus ; solitude, isolement, son prédécesseur n’y a pas survécu.
"Tom étudia la carte étalée sur la table. Même une fois magnifié à cette
échelle,
Janus n'était guère qu'un point, parmi des récifs dispersés au
large de la côte.
Il fixa son regard sur l'étendue marine, inspira l'air
épais et salé,
sans se retourner vers la côte, de crainte que cela ne
le fasse changer d'avis."
La vie y est plus douce pour Tom
depuis son mariage avec Isabel qui porte dans son cœur et dans sa chair le
besoin de donner la vie. Mais le destin en a décidé autrement et chacune de ses
grossesses se concluent invariablement en fausse couche. Il en va de même pour
la dernière, Tom recueillant entre ses mains le corps d’un bébé arrivé bien
trop tôt pour avoir la moindre chance de survie.
Quand un matin, un dinghy échoue
sur l’ile avec à son bord un homme mort et un nourrisson de deux mois bien
vivant lui, l’océan semble leur faire l’offrande de ce bébé. Entre cœur et
raison, quelle décision est la meilleur et pour qui ? Pour le couple, un
choix s’impose, leur première divergence mais non des moindres. La vie est
faite de choix et ces choix sont parfois lourds de conséquences.
"Tout comme le mercure qui contribuait à la rotation de la lumière,
Isabel était... un mystère.
Capable de soigner comme d'empoisonner;
capable de porter tout le poids de la lumière
mais aussi de la
diffracter en un millier de particules impossibles à attraper,
s'égayant
dans toutes les directions."
Un roman de facture plutôt
classique mais servi par une écriture fluide et un sens du rythme qui font
défiler ses trente-sept chapitres, plutôt courts, et ses quatre cent cinquante
pages à toute vitesse. Plus, on avance dans l’histoire, plus on a envie d’en
connaitre l’issue, tellement l’auteur nous tient en haleine, la boule au
ventre. Les personnages sont attachants, touchants, cohérents, torturés, plein
de doutes et pas à l’abri d’une erreur aussi terrible soit-elle.
Entre liens du sang et liens du cœur,
je n’ai pour ma part aucun doute sur ceux qui ont le plus de valeur...
Une vraie bonne surprise que ce
premier roman de M. L. Stedman, romancière australienne dont on
n’a pas fini d’entendre parler, j’en suis certain. De même que je suis certain
qu’en refermant ce livre, ce n’était pas une larme que j’avais au coin de l’œil
mais juste un résidu d’embruns venu tout droit de l’océan…
M. L. Stedman
***
Deux beaux billets: Christie & Passiondelecteur
"Que vous aimiez Livres scientifiques. ou Jean Teulé, Bernard Pivot ou Claudie Gallay.,
Babelio vous invite toute l’année à découvrir des nouveaux livres. et à partager vos critiques de livres. en allant sur Babelio.com".
Mon manU ton billet est tout simplement magnifique ! Je n'ai qu'une envie courir à la médiathèque, plonger dans ce livre, me noyer dans cette histoire et avoir moi aussi de l'embruns pleins les yeux.
RépondreSupprimerTu as raison "entre les liens du cœur et ceux du sang... " je n'ai moi non plus aucun doute, tu en es la preuve...
Merci <3
Merci...pour tout !
SupprimerUn premier roman australien, voila qui a tout pour me plaire. En plus tu sais (comme d'habitude) trouver les mots qui donnent envie.
RépondreSupprimerMerci Jérôme, embruns garantis...
SupprimerTout de suite, en te lisant, je sais qu'il faut que je lise ce livre. Merci pour ce partage et bon dimanche. FLaure
RépondreSupprimerMerci de ton passage et bon dimanche FLaure !
SupprimerEh bien, il a l'air vraiment émouvant ce roman, sans être neuneu (parfois, ça va malheureusement ensemble...). Et les romans australiens, ça me plait, j'ai envie d'en lire plus. Noté donc.
RépondreSupprimerPas neuneu du tout, poignant même !
SupprimerIl me fait vraiment envie ce livre, je l'avais demandé en partenariat mais je n'ai pas été retenue...
RépondreSupprimerTant pis je n'attendrais peut être pas la sortie poche tant j'aime la couverture avec le Phare !
Bon dimanche
Tu as raison, ce serait dommage de passer à côté d'un si beau moment !
SupprimerBen c'est qu'il a un p'tit cœur tout mou aussi le manU...t'es mon p'tit frère alors...très beau billet....
RépondreSupprimerEn plus, je mets aussi des casquettes ! ^^
SupprimerMerci Jacky !
La prochaine fois je ressortirai aussi le coup du résidu d’embruns venu tout droit de la Seine... ça marchera peut-être ?
RépondreSupprimerBeau billet, beau livre que j'ai envie de lire...
Ben écoute, ça marchera...ou pas ! ^^
SupprimerIl faut toujours assouvir ses envies...
Merci à toi.
C'est vrai que pour un premier roman elle frappe fort. Les images qu'elle crée sont très fortes et très belles !
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec toi et quelle émotion elle arrive à faire passer !
SupprimerFinalement, je pense que je m’y verrais bien à Janus Rock, peut-être pas pour l’éternité, mais au moins le temps de la découverte :-) Un petit îlot isolé et sauvage, la mer, l’air du large, un phare et des embruns salés qui se mêlent aux larmes. Entre liens du sang et liens du cœur, je n’ai moi non plus aucun doute sur ceux qui ont le plus de valeur...
RépondreSupprimerUn livre avec la mer non loin, je me sens déjà attirée par cette lecture...
Comme je comprends ton envie de passer quelques temps sur Janus Rock...
SupprimerMoi-même, j'y pense souvent. Passer quelques temps, couper du monde, comme ça doit faire du bien. Et curieusement depuis quelques années, je me suis rendu compte que je retrouve beaucoup d'îles dans mes lectures.
Vivre sur une île, la mer, le vent, la solitude...
Beaucoup d’îles dans les miennes aussi. Ces lectures d’où le sable s’écoule à chaque page sont tellement apaisantes. J’ai même consacré une étagère de ma bibli à mes lectures océanes :-)
Supprimer"La mer, le vent, la solitude".. Oui, c’est ça…
Une étagère océane donc... :)
SupprimerCe billet est magnifique! Entre les mots de L'amarrée des mots et les tiens, je ne peux qu'être convaincue!
RépondreSupprimerMerci. J'espère qu'il te plaira autant qu'à nous si tu le lis.
Supprimer