jeudi 29 novembre 2012

Parfums - Philippe Claudel




Quatrième de couverture:

"En dressant l'inventaire des parfums qui nous émeuvent - ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même -, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n'existe plus: car c'est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être.Alors la tête nous tourne délicieusement."
                                                                                                                                                      P. C.

Écrivain traduit dans le monde entier, Philippe Claudel est aussi cinéaste et dramaturge. Il a notamment publié aux éditions Stock Les Âmes grises, La Petite Fille de Monsieur Linh, Le Rapport de Brodeck, romans qui ont connu un grand succès public et ont été couronnés par de nombreux prix. Membre de l'académie Goncourt, il réside en Lorraine où il est né en 1962. 

 
Mes impressions:

C’est un véritable coup de cœur que j’ai eu tout récemment pour l’écriture si particulière de Philippe Claudel en découvrant son roman Les Âmes Grises. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongé dans son Parfums.

L’auteur nous livre ici des petits instantanés du passé, couchés sur le papier comme pour mieux les graver à tout jamais. Ces courts textes sont comme un hymne à la mémoire, une célébration intime de petits riens. Qu’y a-t-il de plus doux que de se replonger dans ses pensées et de se laisser emporter par les parfums rassurants du passé ?

Non, ce n’était pas mieux avant mais cet avant porte en lui la patine du temps. Le temps qui adoucit et embellie les souvenirs. Le temps qui atténue le plus souvent la douleur.

Parfums fleure bon la nostalgie des petits instants d’antan, de leurs souvenirs aux effluves multiples et pluriels. Humer le parfum d’une femme, de son cou, de son sexe, respirer l’odeur d’une pièce humide, d’un vêtement oublié ou s’enivrer des arômes d’épices d’Orient et replonger dans l’avant.

Voir ressurgir des images qu’on croyait oubliées, retrouver nos regrettés disparus, c’est à tout ça et bien plus encore que nous convie l’auteur. Parfums d'autrefois aux délicates saveurs de l'enfance, parfums de vies, parfums de la vie, parfums du passé, parfums d'éternité... Essences et réminiscences…

Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce passage qui évoque si subtilement le munster, fromage généreux en odeur s’il en est : « Le respirer le condamne, le gouter l’amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c’est un Prince qui pour apparaitre attend qu’on veuille bien l’apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres. » Que dire de plus après ça ? 

Ouvrez ce livre, caressez-en les mots du regard, humez-les et délectez-vous de ces soixante-trois savoureuses petites madeleines.


 

 Philippe Claudel

Extraits:

"La chambre d'hôtel, c'est le lieu où on n'utilise pas le même savon qu'à la maison. Parfois, je n'y écris rien. Le lieu s'y refuse et je ne cherche pas à comprendre pourquoi. Parfois, j'y écris des heures en oubliant ma vie et le cours du temps."

"M'endormir seul n'a jamais été mon plaisir. Même enfant me manque un autre corps. Sa chaleur, sa puissance, sa douceur, son souffle tiède et les battements de son coeur. L'endormissement souvent me fait craindre le pire, qui n'est pas la mort mais l'abandon, la solitude interminable." 

"La mort décidément pense à tout.Elle sait vivre.Elle épouse le temps,change d'atours.Innove.On la comprend.Elle aussi doit s'ennuyer.Gagner à tous les coups ce n'est pas du jeu."

"Je suis comme les livres.Je suis dans les livres.C'est le lieu où j'habite,lecteur et artisan,et qui me définit le mieux." 

"Il est un âge où on croit toujours ce que les mères nous disent."

"Les vêtements retiennent la mémoire de ceux qui les ont portés."  



Ma note: 15/20


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ISBN 978-2-234-07325-8
217 pages

(reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2012 Priceminister )

6 commentaires:

  1. J'ai vu plusieurs critiques de ce livre (toutes élogieuses) mais je ne l'avais pas noté dans ma longue liste. C'est chose faite. Merci du rappel.
    Bonne journée, FLaure

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  2. J'adore Philippe Claudel...votre blog est très agréable...allez hop...inscrit je suis...et dans ma blogroll...amicalement....

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  3. Je suis vraiment une inconditionnelle de Philippe Claudel, quel auteur extraordinaire. Et quelle belle couverture avec la mère et l’enfant de Klimt.

    « Une célébration intime de petits riens »

    « Parfums fleure bon la nostalgie des petits instants d’antan, de leurs souvenirs aux effluves multiples et pluriels. Humer le parfum d’une femme, de son cou, de son sexe, respirer l’odeur d’une pièce humide, d’un vêtement oublié ou s’enivrer des arômes d’épices d’Orient et replonger dans l’avant. »

    Je m’incline devant ces mots-là.

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