Quatrième de couverture:
Antoine Gouguel, gigolo, homo, séropo, schizo et pseudo
héros a non seulement 25 ans mais, pour rendre sa vie encore plus palpitante,
en rajoute un peu en décrivant sur son blog, son quotidien de tueur en série
sans scrupules.
"Après la lecture de ce roman gigogne, à la fois feuilleton policier et pamphlet humoristique, il ne restera plus rien de cette fascination louche qu'ont sur vous les serials killers de tout poil. car la mort fauchant large, l'auteur, après avoir été victime de l'Amour, le sera lui-même de sa propre plume. Le lecteur et la bonne moralité seront saufs." (Stéphan Twohouse - MTV)
Mes impressions:
Chifoumi, c’est ce jeu auquel on s’est tous plus ou moins
adonné quand on était gamin « Pierre, feuille, ciseaux ! » la pierre bat les ciseaux, les ciseaux battent la feuille,
la feuille bat la pierre, etc… Ne
me demandez pas pourquoi, je n’ai jamais été personnellement un adepte de ce
jeu… C’est en tout cas en partant de ce postulat qu’Antoine Gouguel va mettre
au point son chifoumi de la mort. Au hasard de ses pérégrinations aussi
bien nocturnes que diurnes d’ailleurs, il va se débarrasser de tout un tas de
personnes pour des raisons plus ou moins valables mais toujours avec le but
avoué de partager ensuite avec ses fans le récit de ses crimes sur son blog. La
façon dont la victime est passée de vie à trépas faisant remporter plus ou
moins de points à l’auteur du crime.
Le roman s’articule en deux parties suivies d’un bref
épilogue.
Deux parties représentatives de l’évolution et de la dualité
du personnage central à la fois héros et auteur de l’histoire. Antoine Gouguel est à la fois Dr
Jeckyll et Mister Hyde et à la fois Stevenson.
Il est à la fois l’ange blanc et l’ange noir, le bien et le mal. L’ensemble du
récit passe souvent d’un réalisme cru, voire très cru, à une réalité
métaphorique, fantasmée, sublimée…
On commence par partager son quotidien de tueur violent sans
état d’âme, sa vie de chasseur. Chasseur de partenaires sexuels pour assouvir
ses pulsions sexuelles, chasseur de proies pour assouvir ses envies de meurtres.
Comme il a un grand sens pratique, le partenaire sexuel finit bien souvent en
victime, autant joindre l’utile à l’agréable. Héros antihéros qui n’est pas
monolithique, une évolution de sa personnalité n’est pas exclue…
L’écriture est vive, très rythmée. L’auteur fait preuve de
beaucoup de dérision, il manie à merveille ironie et sarcasme, nous arrachant
sourires et rires, jaunes le plus souvent. Il sait aussi être touchant, appuyer
là où ça fait mal. Je pense notamment à une remarque sur le dégoût qu’inspire
un homosexuel plus âgé à un autre plus jeune, effet miroir, angoisse du temps
qui passe…
Comme il buterait froidement une de ses victimes, Antoine
Gouguel descend au passage la télé réalité, ses ficelles, ses rouages. La
charge est brève mais efficace donc réussie. Et chez lui, la
« victime » n’est pas forcément celle prévue. L’anéantissement de la télé-réalité au profit
d’une écriture-réalité ?
Pour ma part, à de rares exceptions près, je n’ai pas du
tout été touché par ce livre. Je l’ai traversé, détaché, partagé entre le
désintérêt total et le dégoût notamment pour la scène du pain dans les
pissotières particulièrement répugnante… Je l’ai donc relu une seconde fois
pour être en mesure d’en donner mes impressions exactes et je n’ai pas été
davantage séduit.
Extraits:
« Les romanciers,
c’est des bites molles incapables de penser tout seul, qui font penser leurs
personnages à leur place ! »
« Envie de lui
dire « retourne dans ton hospice, vieille morue, ou dans ton
sarcophage ! », tous les bons mots des jeunes pédales qui détestaient
déjà ce qu’ils allaient devenir et qui par conséquent, en voulaient tant aux
vieux pédés infréquentables. »
Un grand merci aux Agents Littéraires pour l'envoi de ce livre.
Les Éditions du Frigo
ISBN 9782810616336
195 pages
(reçu dans le cadre d'un partenariat avec Les Agents Littéraires)