Je ne vous apprends rien en vous
disant que les livres ont une vie. Voire même plusieurs vies pour les plus
chanceux. Mais si je vous dis que le soir, dans cette librairie pas comme les
autres, les livres s’animent et qu’à l’ombre des rayonnages se mènent d’âpres
combats, là, je sens que je vous étonne déjà un peu plus…
C’est toute l’originalité de ce
livre, donner vie et surtout parole à tous ces livres qui, de la table des
best-sellers au "Boudoir" doivent lutter pour trouver acheteur et ne surtout pas
finir au pilon comme des centaines de milliers d’autres.
Le vieux libraire est loin d’imaginer
tout ce qui se passe quand il ferme les portes de sa boutique. Lui, le combat
pour son métier, il n’y croit plus vraiment. Il sent bien qu’il n’est plus
vraiment à la page, même s’il refuse de l’admettre. Tout le contraire de Sarah,
sa jeune employée, qui déborde d’idées et d’entrain pour donner un nouvel élan
à sa vieille librairie qui en aurait grand besoin. Mais pour le moment, ce n’est
pas elle qui décide…
Avec Sous les couvertures, Bertrand
Guillot nous offre une réflexion pertinente et pleine d’humour sur le monde
des livres. Toutefois, si j’ai beaucoup apprécié les chapitres consacrés au libraire et Sarah,
je dois bien admettre que ceux consacrés à la lutte entre les livres m’ont
amusé au départ pour finalement me perdre un peu en chemin…
N’en reste pas moins un livre singulier
sur l’univers des livres qui est vraiment à découvrir !
✎ ✐ ✎ ✐ ✎ ✐
"- [...] Ce n'est pas au livre d'aller vers le lecteur ; c'est un chemin
sur lequel tu ne peux que te perdre. Tu parles de mépris, mais n'est-ce
pas mépriser le lecteur que de vouloir s'abaisser à son niveau au lieu
de l'inviter à s'élever l'esprit ? Le livre ne doit pas suivre les
pentes funestes de la télévision."
"Depuis que Mathilde tenait une chronique régulière au journal, elle ne mettait plus guère les pieds dans une librairie qu'à l'occasion de soirées dédicaces avec auteur, éditeur, cacahuètes et vin blanc. Et elle n'avait sans doute plus acheté de roman depuis des mois. Que pouvait bien devenir l'industrie du livre si les plus grands lecteurs ne concevaient plus les livres que gratuits ?"
"Le petit livre rouge avait encore frappé. Sacrilège ! Jamais dans le Boudoir on n'avait osé bafouer ainsi la liturgie littéraire. Les livres ne trouvaient plus les mots et s'échangeaient des signes de ponctuation exaltés."
"Nécessaire ! On y venait enfin - on y venait toujours. Car pour l'Académicien et ses amis, gardiens officiels du bon goût littéraire, il n'était pas de bons et de mauvais livres, il y avait ceux qui s’imposaient, et les autres."
Cette lecture signe ma participation aux Matchs de la rentrée littéraire 2014 avec Priceminister
ISBN 978 2 91954 732 6
176 pages
2014
16€
Ce roman a eu du succès pendant les matchs Priceminister ! Il m'attend sur mes étagères, j'espère passer un bon moment !
RépondreSupprimerBeaucoup de succès oui, ce qui parait logique vu le sujet ! En ce qui me concerne, ce n'était pas mon premier choix...
SupprimerOn a tous le même ressenti j'ai l'impression. La relation libraire-apprentie aurait dû être creusée davantage et la guerre des livres sacrément raccourcie.
RépondreSupprimerTout à fait ! En lisant ton billet, j'avais l'impression de lire ce que j'avais ressenti...
SupprimerJe viens de lire l'avis d'une amie blogueuse similaire au tien. Autant la relation entre le libraire et Sarah lui a beaucoup plu autant elle s'est sentie perdue lors des passages consacrés aux livres. C'est bête parce que l'histoire est sympa, ça m'a fait penser à Toy Story mais version bouquins.
RépondreSupprimerJe pense que je ne vais pas l'ajouter à mon pense-bête celui-là !
C'est tout à fait ça, les livres prennent vie un peu comme les jouets dans Toy Story. Si l'idée de départ est super, elle finit un peu par nous perdre à la longue...
SupprimerC'est une super idée au final, donner vie et parole aux livres !
RépondreSupprimerMais bon ton avis quelque peu mitigé me fait passer mon tour ...
Gros baiser sur ton nez ;-)
Très belle idée oui !
SupprimerGros bisous sur ton... ;)
;-)
SupprimerJe veux le lire depuis un petit bout de temps celui-ci. Je le prendrai à la médiathèque.
RépondreSupprimerDe Price MInister, j'avais hésité puis choisi "Zou" que je voulais lire aussi.
"Zou !" avait aussi retenu mon attention, je vais aller lire ton avis.
SupprimerUn autre beau billet signé à l’encre de grenouille! Je trouve l’idée de Guillot originale, et bravo pour le choix de tes citations…
RépondreSupprimerSi j’avais le pouvoir de donner vie à un seul livre, je crois que je choisirais un roman de « l’étagère océane », pour le plaisir de naviguer ou de me plonger les pieds dans le sable chaud. Une sortie en mer avec Capitaine Trèfle ou Coloane ne serait pas non plus pour me déplaire ^^
Peut-être aussi que j’irais dans le Petit-Goâve de Laferrière, rien que pour rencontrer Vava à la petite robe jaune soleil. Celle qui fait encore battre le cœur de Dany 50 ans plus tard <3
L'idée est très bonne, c'est vrai.
SupprimerCapitaine Trèfle, Coloane, de bons souvenirs de lectures comme ce Laferrière que j'ai eu, grâce à toi, le grand plaisir de découvrir...
Cette lecture m'intrigue énormément ne serait-ce que pour son sujet principal :)
RépondreSupprimerMême si je n'ai pas été totalement embarqué, l'idée de départ est amusante...
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