Quatrième de couverture:
Nous sommes dans les années cinquante, au large de Boston, l'îlot de
Shutter Island abrite un hôpital psychiatrique où sont internés des
criminels. Lorsque le ferry assurant la liaison avec le continent aborde
ce jour-là, deux hommes en descendent : le marshal Teddy Daniels et son
coéquipier Chuck Aule. Ils sont venus à la demande des autorités de la
"prison-hôpital" car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à
l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de
l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de
papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres
sans signification apparente. Œuvre incohérente d'une malade ou
cryptogramme ? Au fur et à mesure que le temps passe, les deux policiers
s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant.
Mes impressions:
Le bateau s’éloigne de la côte,
se dirige vers cette île qui abrite une sorte d’asile psychiatrique ou pénitencier,
je ne sais pas au juste. Ce que je sais, c’est qu’on y fait de drôle d’expériences
parait-il… Mais je n’ai plus le choix, je ne peux plus reculer. Même si je le
voulais, je ne pourrais jamais regagner le large dans cette eau glaciale et
déchainée avec cette tempête qui se prépare.
Voilà, nous y sommes. Je ne me
sens pas mieux, c’est même plutôt pire. Une femme a disparu, une certaine
Rachel Solando. Le directeur, le personnel, je les trouve tous inquiétants, ils
me font flipper avec leurs regards inquisiteurs, leurs mines patibulaires. Et
avec tous ces malades, tout autour, difficile de se sentir vraiment à l’aise.
J’aperçois le vieux phare au loin.
Je crains le pire. Je suis sûr que c’est un véritable musée des horreurs. J’imagine
le sang qui coule sur les marches, je parie que la salle des tortures se trouve
tout en haut, au sommet…
Bon sang, je n’ai jamais vécu une
tempête pareille. J’ai bien cru que mon heure était arrivée. Et puis, trouver
refuge dans un vieux cimetière alors que les éléments se déchainent, ça ne
contribue pas vraiment à rassurer. La pluie torrentielle me glace les os et la
terreur me glace le sang.
Je ne sais pas comment tout ça va
finir. Je ne vois aucune issue à ce cauchemar, je perds pied. Toute cette
noirceur, toute cette humidité, j’ai froid, je suis terrorisé. C’est ça, j’ai
peur, je ne sais plus, je crois que je n’en reviendrai jamais… Mais après tout,
c’est peut-être mieux…
Fuyez !
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Oubliez mon petit délire, désolé
mais c’est venu comme ça, et précipitez-vous sur cette BD.
Après le roman de Lehane et le film de
Scorsese, j’ai d’abord douté de son intérêt. Que pouvait-elle apporter de plus ?
Comment parviendrait-elle à retranscrire l’ambiance si particulière et complexe
du roman ?
Le pari est totalement réussi. L’album
est magnifique. La couverture avec ce visage aux yeux fermés à demi immergé et
son reflet, les yeux ouverts est déjà une trouvaille. Le tout dans des tons d’un
vert qui n’est pas ici couleur d’espoir mais de désespoir. L’ensemble des planches
dans des tonalités sombres, de brun et de marron, retranscrit parfaitement la
noirceur du récit. Les dialogues ont su préserver la moelle du roman sans le
dénaturer. Une réussite totale.
Christian De Metter
ISBN 978 2 203 00775 8
128 pages
(acheté sur Priceminister)