Quand Arielle Dombasle met en scène les amours tourmentés de Jean Coteau et Raymond Radiguet, le résultat est forcément pour le moins…
décalé !
Parlons déjà de la distribution. Hormis
Grégoire Colin et Samuel Mercer, dans les rôles
respectifs de Cocteau et Radiguet, Arielle Dombasle nous
offre un incroyable casting d’amis de talent parmi lesquels Hélène Filières, Marisa Berenson, Julie
Depardieu, Philippe Katerine, Niels Schneider, Audrey Marney, Valerie
Donzelli, Jérémie Elkaïm ou
encore Ariel Wizman.
On peut regretter que certains
soient un peu sous exploités et ce n’est pas toujours évident de bien saisir quelle
personnalité ils incarnent dans cette profusion de personnages.
Visuellement surprenant, le film
alterne différentes séquences plus ahurissantes les unes que les autres.
Certaines sont directement inspirées
par Cocteau, son univers, sa poésie,
notamment pour les séquences chantées où des morceaux de ses poèmes ont été mis
en musique. D’autres plus étonnantes, semblent tout droit sorties du cinéma expressionniste
allemand. Enfin, un passage en particulier m’a aussi fait penser au Querelle de Brest de Fassbinder, adaptation du roman de Jean Genet. Tout y est, l’ambiance, les
hommes, les marins, leurs pompons rouges et même le filet de salive…
On peut être dérouté par cette
unité bien relative mais le film tient davantage de l’hommage affiché au maître
Cocteau que du biopic. On s’en
serait douté, la réalisatrice Arielle
Dombasle, fidèle à elle-même, ne fait pas dans l’académisme !
« Cocteau, c’est l’éblouissement ! » lance-t-elle
dans un entretien contenu dans les bonus du DVD.
C’est sans doute pour cette
raison que l’actrice réalisatrice a choisi de toujours de se filmer en étant surexposée,
l’éblouissement donc, allez savoir… Idem pour Marisa Berenson ! Je dirai
plutôt que c’est surtout une bonne dizaine d’années de gagnées, autant se faire
plaisir, on n’est jamais mieux servi que par soi-même…
Dire que j’ai été à mon tour ébloui
serait un peu exagéré mais j’ai passé un très bon moment avec ce film, un
moment hors du temps, baigné dans les vapeurs d’opium et surtout par la folie
douce de sa réalisatrice.
Le vrai plus vient de la musique
et des chansons qui apportent une touche essentielle à ce film. D’ailleurs le
CD de la Bande Originale jointe dans mon édition DVD tourne en boucle dans ma
voiture depuis… Un grand bravo à Philippe
Eveno pour son travail sur cette atypique comédie musicale.
Ce film aura au moins eu le
mérite de me donner envie de découvrir la poésie de Cocteau.
L’univers « Coctalien »
revu à la sauce « Dombaslienne », un cocktail
forcément…détonnant !
« Raymond, j’ai toujours su que tu m’étais prêté, qu’il faudrait
te rendre très vite. »
Opium est disponible à la vente depuis le 04/11/2014 chez Epicentre Films.
Merci à Epicentre Films et à Cinétrafic pour cette mémorable découverte !
J'avoue qu'Arielle Dombasle à ce petit truc qui m'agace énormément , ce côté "Prout, prout", mais en même temps je lui pardonne parce qu'elle parait tellement gentille et fragile ... Franchement sans ton avis je n'aurai pas fait cas de son film mais ton billet fait que j'ai très envie de le découvrir, ainsi que la poésie de Cocteau et la B.O.
RépondreSupprimerHeureusement pour Arielle que tu es là ;-) !
- Alors qu'est ce qu'on dit Arielle ?
- Merci manU :D
Slurp ^^
Disons qu'elle a ce grain de folie qu'elle amuse ou qu'elle agace...
SupprimerPersonnellement, elle me donne l'impression d'être une femme beaucoup plus intelligente qu'elle ne veut bien le laisser paraître...
Tu connais "Extra", son duo avec Philippe Katerine ? J'adooooore !
https://www.youtube.com/watch?v=ktS7-nGkk78
Et je crois que tu as raison. Je pense qu'elle est très cultivé. Je ne pense pas que BHL se serait contenté que d'une jolie plastique ;-)
SupprimerNon je ne connais pas EXTRA ! c'est marrant ! :D
Quand j'ai découvert la bande-annonce lors de la sortie en salles, je me suis dit que ce film n'était pas du tout pour moi. Maintenant que je t'ai lu, j'ai un doute : ça pourrait peut-être me plaire ! Il semble que le film a le mérite de sortir des sentiers battus, c'est déjà un bon point. Je le verrai peut-être à l'occasion :-)
RépondreSupprimerContent d'avoir suscité ton intérêt Potzi ! :)
SupprimerUn film auquel on peut reprocher beaucoup mais vraiment pas d'être commun...
Et je découvre que tu as une voiture... Tu as l'âge d'avoir ton permis ? Quand Cristina disait que tu étais vieux, je voulais pas le croire, mais finalement...
RépondreSupprimerEt quelle voiture ! Je te liasserai peut-être la conduire quand tu seras un homme...et à jeun surtout...
SupprimerCristina a dit que j'étais vieux !! Un comble, elle pourrait être ma mère !...
;D
ta référence à Fassbinder titille notre curiosité ! Quant à la Dombasle, nous avons plus du mal...mais laissons nous surprendre...un film noté pour un passage en dvd sur l'Avenue prochainement...
RépondreSupprimerSi vous avez du mal avec "la Dombasle", vous risquez d'avoir du mal avec ce film !
SupprimerMa référence à Fassbinder était justement faite pour titiller...la curiosité ! ;)
Quand j’ai lu ton billet, j’ai été ramenée tout de suite au si beau film «Yves St-Laurent». Une vie d’artistes et de jeunes maîtres dans un univers vaste et tourmenté, qui vont au bout de leurs convictions, coûte que coûte, baignés dans les vapeurs du vice et de la débauche. Il semblerait que la folie est souvent un pré-requis au génie!
RépondreSupprimerJ’adore la poésie de Cocteau, mais surtout ton billet cinématographique ;-)
Le génie qui fait qu'on pardonne bien des excès...
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