lundi 30 juin 2014

Ne les crois pas - Sebastian Fitzek





Imaginez que vous soyez au téléphone avec votre fiancé(e), que la communication soit mauvaise, vous comprenez à grand peine « Ne les crois pas… » La communication coupe. Un policier frappe à votre porte et vous annonce que votre fiancé(e) est mort(e) dans un accident de voiture il y a environ une heure. Ne seriez-vous pas prêt à tout pour découvrir la vérité ?

Yann May va tenter le tout pour le tout afin de comprendre ce qui est arrivé à sa fiancée, Leoni, quitte à jouer avec la vie d’illustres inconnus et peut-être même avec la sienne...

Coups de théâtre, retournements de dernières minutes et cliffhanger en rafales, pas une minute de répit pour le lecteur entrainé dans ce tourbillon de rebondissements.

Un conseil si vous voulez vous baigner cet été, ne prenez pas ce livre avec vous sur la plage ! Une fois commencé ce livre, impossible de s’arrêter tant le rythme est soutenu et tant les pages défilent à toute allure !

Après m’être régalé avec Thérapie, c’est à un train d’enfer que j’ai dévoré Ne les crois pas du même Sebastian Fitzek qui nous livre un redoutable « page-turner », croyez- moi !

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Un autre avis sur le blog EmOtionS – Blog littéraire et musical

Retrouvez ICI mon billet sur Thérapie



mercredi 25 juin 2014

L'automne 79 - Hugues Barthe





Après un été bien sombre, place à un automne 79 qui ne le sera pas moins.

A cause de la violence d’un père alcoolique, la famille d’Hugues a volé en éclats. Ne supportant plus les coups et visiblement décidé à divorcer, sa mère s’est réfugiée chez une amie avec le petit dernier. Son frère Thierry est resté avec son père. Hugues, quant à lui, vit chez sa grand-mère. Jusqu’à ce que sa tante Dominique, son rayon de soleil, lui propose de s’installer chez elle le temps des vacances.

A lui, une nouvelle vie, plus citadine, et surtout une nouvelle vie de famille plus sereine. A lui également de nouveaux horizons culturels, avec de belles découvertes aussi bien en littérature qu’en musique, qui le marqueront à jamais.

Toutes les bonnes choses ayant une fin, le retour chez lui n’en sera que plus difficile. Après l’espoir d’une séparation, perspective d’un avenir meilleur et d’une vie plus heureuse, vient le moment de la désillusion. En effet, sa mère est de retour à la maison, avec son mari, rien n’a finalement changé. La déception est dure à accepter pour Hugues. Et le destin ne semble pas en avoir fini avec lui….

La force de ce roman graphique autobiographique vient indéniablement du fait qu’il sent le vécu. L’authenticité de certaines scènes, de certains dialogues, ont parfois d’étonnantes résonnances pour qui a eu à subir dans son enfance l’alcoolisme d’un proche… Comme j’ai bien compris la déception d’Hugues quand il réalise qu’il s’est fait berner, que sa mère ne quittera jamais ce mari, ce père, alcoolique… Comme j’ai bien compris son angoisse, en entendant cet homme qui rentre chez lui le soir, ne sachant dans quel état il va être, ce qu’il va avoir à affronter une fois de plus…

Il me revient à l’esprit un passage du Père Goriot dans lequel Balzac écrit « All is true ! », en anglais dans le texte, « tout est vrai ! » Il y a de ça ici.

Il arrive parfois qu’une évidence nous crève les yeux sans qu’on s’en rende compte. Je me demandais tout à l’heure pourquoi je n’arrivais pas à écrire ce billet alors que ça fait une semaine que je suis dessus. Je crois que je viens de comprendre…

Voilà, c’est fait ! Une page est tournée…
  
*** 

Extraits: 

"Il existait donc des couples amoureux. Des familles normales où les enfants peuvent être heureux. Avais-je déjà vu mes parents se taquiner si gentiment ? Avions-nous déjà eu un repas de famille gai et détendu ?"

"Un jour, Martine Perrachon n’avait pas voulu rester trop longtemps devant chez moi. Je savais pourquoi. Sa mère lui avait interdit de parler "aux gosses du poivrot". Je l’avais entendu lui dire."

"J'ai retrouvé mes livres. Ma chambre. Rien n'avait changé. Ce que je redoutais le plus était arrivé. J'ai repensé au rire de ma mère tout à l'heure, à sa nouvelle coiffure, et à ses chaussures. ..
C'était évident, elle n'avait jamais voulu divorcer. Jamais elle ne divorcerait. Elle avait seulement Voulu faire peur à mon père.
Je m'étais fait berner."

"- Une fois, ta mère m'a dit, il y a un Dieu pour les alcooliques..."

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Retrouvez ICI mon billet sur L'été 79 


ISBN 978 2 84111 609 6
140 pages
2013

vendredi 20 juin 2014

Les Carnets de Sophie - en France - Sophie Jovillard





Si vous aimez suivre les Echappées Belles de Sophie Jovillard sur France 5, vous devriez comme moi avoir beaucoup de plaisir à découvrir Les Carnets de Sophie en France.

Du bassin d’Arcachon au Périgord en passant par Saint-Malo, Lyon, la Normandie, le Nord, Dijon et Marseille, on découvre ses bonnes adresses et autres lieux de prédilections.

"Dijon fait sa mue en douceur et avec élégance. C'est dans les caves de Bourgogne que j'ai appris à déguster et apprécier les bons vins. C’est sur ses marchés que j'ai dégusté le meilleur jambon persillé, et c'est en bonne compagnie que j'ai appris à aimer cette ville."

L’originalité vient notamment du fait qu’il est aussi bien question de restaurants, d’hôtels, que de boulangeries-pâtisseries, de charcuteries, de fromageries, de salons de thé, de galeries d’art ou de thermes marins. Sophie Jovillard nous accompagne aussi à la découverte d’un cabaret en Normandie, d’estaminets dans le Nord ou de traboules lyonnaises.

"J'ai découvert Saint-Malo la première fois comme escale pour rejoindre les îles de Jersey et Guernesey. Mais Saint-Malo n'est pas une ville de passage, son pouvoir d'attraction est si fort que l'on a envie de s'y installer, de laisser le temps s'échapper et de regarder le soleil se coucher au loin."

Ce sympathique recueil se présente comme un carnet de voyages avec photos, dessins et textes. Les photos, dont certaines sont de Sophie Jovillard, se présentent comme des instantanés collés sur ce carnet. J’ai parfois regretté le format un peu réduit de certaines d’entre elles. Les illustrations de Caroline Donadieu sont colorées et pleine de peps. Quant aux textes, joliment écrits, on y retrouve cette petite touche de bienveillance, ce regard tendre et pétillant qui caractérise si bien Sophie Jovillard. Elle nous fait une fois encore partager ses coups de cœur, son amour des gens vrais et ses belles rencontres.

Les Éditions du Chêne seraient bien inspirés de poursuivre l’aventure avec d’autres Carnets de Sophie en France ou à l’étranger. 

Les Carnets de Sophie en France, un petit guide idéal à avoir dans sa poche en vacances cet été.


Sophie Jovillard


 Un grand merci à Babelio et aux Éditions du Chêne pour cette dépaysante découverte.


 


Découvrez un beau billet avec de belles photos de ce guide en cliquant ICI.

mardi 10 juin 2014

Déchirures - Sire Cédric





Deux sœurs qui s’affrontent, un père fanatique et une fille brimée, un homme agressé, un fan d’un groupe de rock pas tout à fait comme les autres, autant de destins à première vue banals que l’auteur va faire basculer dans le fantastique et l’horreur. Vampires, démons et magie sont au rendez-vous. Peaux lacérées, membres arrachés, corps déchiquetés, un univers brutal et violent où le sang coule à flots, âmes sensibles s’abstenir, mais où les sentiments et l’amour ont malgré tout un rôle capital.

Je dois bien admettre que j’ai entendu parler pour la première fois de Sire Cédric il y a moins d’un an, sans doute sur un blog ou sur Babelio. Après quelques recherches sur le net, la première fois que je l’ai vu, bêtement je me suis dit : « Quelle chevelure ! » En refermant Déchirures, je me suis dit : « Quelle lecture ! ». En effet, quelle lecture, quelle plume et quel talent !

Rien de tel qu’un recueil de nouvelles pour se faire une opinion sur un auteur. L’art de la nouvelle n’est pas donné à tout le monde. Mais Sire Cédric le maitrise à merveille. En moins d’une vingtaine de pages, il vous met en place un univers, des personnages, qu’il parvient l’air de rien à rendre proches, attachants et authentiques malgré l’aspect fantastique et gore de ses récits. Quant aux chutes, elles sont inattendues, originales, effrayantes, en un mot, réussies. 

Déchirures de Sire Cédric, ça déchire !

www.sire-cedric.com

Un grand merci à Babelio et aux Éditions le pré aux clerc pour cette sanglante découverte.



 

samedi 7 juin 2014

Il a jamais tué personne, mon papa - Jean-Louis Fournier





Dans Il a jamais tué personne, mon papa, Jean-Louis Fournier laisse la place au petit Jean-Louis qu’il a été pour nous parler de son papa. Un papa bien original. Un papa docteur. Un papa très aimé par ses patients. Un papa qui ne fait pas payer ses patients les plus pauvres. Ou qui se fait payer en cadeaux de toutes sortes et aussi en verres d’alcool… Eh oui, le papa de Jean-Louis est alcoolique. Et à l’école, ses petits camarades ne se gênent pas pour lui faire remarquer. Les enfants sont souvient bien cruels entre eux et que dire des adultes… 

« Le pire, ça a été à la fête de l’école, le jour où la maitresse est venue vers moi, pas contente, et m’a dit : « Jean-Louis, je vous avais demandé de vous mettre en dimanche. »

J’ai pas osé répondre que j’étais en dimanche. » 

Ce n’est pas drôle tous les jours à la maison. Papa boit trop, ne ramène pas assez d’argent pour subvenir aux besoins de la famille. Maman est souvent fâchée à cause de lui. Alors ils se disputent. Parfois, Jean-Louis a même un peu peur de lui. Le papa de Jean-Louis, c’est un peu Dr Jekyll et Mr Hyde et Mr Hyde, il lui fait très peur…

En plus, Jean-Louis a souvent l’impression que son papa ne l’aime pas vraiment et se demande bien pourquoi…

Impossible de ne pas être touché par les mots d’enfants du petit Jean-Louis Fournier devenu grand et qui après les douleurs et les terreurs a su ici rendre un bel hommage à un papa trop tôt disparu en mêlant souvenirs, regrets et un humour dont lui seul a le secret. 

« Mon père est mort à quarante-trois ans, j’avais quinze ans.

 Aujourd’hui, je suis plus vieux que lui.

Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu.

Je ne lui en veux pas. » 

J’ai encore une fois trouvé cet émouvant petit livre dans un de mes vide-greniers du dimanche matin. J’ai eu le plaisir d’y découvrir une dédicace qui ne m’est évidemment pas destinée mais qui à elle-seule résume parfaitement le destin de ce papa hors-norme : 

« Il n’a jamais tué personne, mon papa,

sauf lui

avec préméditation.

Amicalement.

Jean-Louis Fournier »




 ISBN 978 2 253 14867 8
151 pages
1999

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