dimanche 15 juillet 2012

Les Anges Déchus - Catherine LOCANDRO


Tel est tué qui croyait tuer.





Quatrième de couverture :

Nathan a promis à sa mère de ne pas partir avant elle. Maintenant qu'elle est morte, il est libre de mourir.
Gabriel habite un grand appartement vide. Il est l'assistant d'un dénommé Marcus, tueur à gages.
Secrète, sans attaches, Angèle vit d'hôtel en hôtel.

Entre débauche et trafic, trois êtres mystérieux promènent leur solitude, leur désespoir et leurs déceptions dans une ville sans nom. Double jeu, double visage, le trio va se chercher, se croiser - parfois sans s'en apercevoir - et jouer à la vie, à la mort, un ballet d'ombres.

Décors aux reflets bleu nuit, bande-son à la Chet Baker, ce scénario serré puise sa force dans l'épure jusqu'au choc final.

Un roman noir qui flirte avec la violence 
et capture la fragilité.


Mes impressions :

Une atmosphère électrique. Des personnages torturés qui se sont croisés et qui vont se recroiser. 

Un passé qu’on refuse d’oublier pour l’un. Des liens du sang qu’on voudrait effacer pour l’autre.

Doit-on aimer un frère ? Peut-on accepter de ne pas être aimé d’une sœur ? Peut-on choisir sa mort et attendre paisiblement de la voir venir ?

Anti-héros, psy, tueurs à gages, prostituées et relations compliquées sont les ingrédients de ce diabolique petit roman noir.  

Un livre dans lequel on entre et qu’on traverse à toute allure emporté par une écriture qui, par certains côtés, m’a rappelé celle d’Emmanuèle Berheim. Une écriture ciselée, concise. Un style rythmé, vif.  On se laisse prendre au piège, on veut savoir ce qui va se passer, comment les personnages vont évoluer. Et la fin déboule, percutante !

Un petit livre efficace. Un vrai bon moment de lecture.


  Catherine Locandro

Née en 1973, Catherine Locandro a travaillé plusieurs années dans l'audiovisuel. En 2004, paraît son premier roman, Clara la nuit, qui remporte le prix René Fallet. L'année suivante, elle publie Soeurs. Les Anges déchus est son troisième roman.

ISBN 978-2-35087-039-7
124 pages

(Prêté par une collègue)

samedi 7 juillet 2012

La patte d'oie - Antoine GOUGUEL





Quatrième de couverture:

PAR L'AUTEUR DE " CHIFOUMI ! " 

En partenariat avec BoD, les Éditions du Frigo rassemblent, conservent, publient, diffusent, des textes gay, grinçants, frais, jubilatoires,souvent posthumes et toujours anonymes.


Résumé éditeur:

Un dimanche pas comme les autres dans village du sud de la France, Virrelongues et ses acteurs principaux dont le curé et sa bonne, le maire et son amante, la baronne et ses trois fils dont cette canaille de Thomas... et Julien, l’Idiot qui écrit partout et que l’on retrouve assassiné avec les ciseaux du coiffeur. Paul, un homo de 28 ans qui n'arrive pas à écrire son premier roman, mène plus ou moins l’enquête aidé du couple très gay que forment le facteur et son compagnon entomologiste. Mais il va se perdre dans le labyrinthe de ses sentiments amoureux et comme il n’y a pas de village sans folle...


Mes impressions


Antoine GOUGUEL a encore frappé !

C’est lors de mon premier partenariat avec Les Agents Littéraires que j’ai découvert l’écriture d’Antoine GOUGUEL en lisant Chifoumi. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’avais pas été vraiment séduit, loin de là. Pour vous en convaincre, vous pouvez lire ma critique en cliquant ici.

C’est donc avec stupéfaction, (oui, c’est le mot car je ne m’y attendais pas du tout) que j’ai découvert dans ma boite à lettres que les Editions du Frigo m’avait envoyé son nouveau livre.

J’y suis donc allé en laissant mes « légers » à priori de côté, en prenant les choses au Xème degré (le choix de la lettre n’est pas anodin…) et je dois bien admettre que j’ai davantage apprécié ce nouvel opus.
L’histoire se déroule sur une journée, de onze heures à vingt heures, de manière chronologique comme dans un épisode de 24 heures chrono, ce qui donne rythme et tenue au récit.

L’auteur aligne toujours certains clichés selon moi mais pour mieux les tourner en dérisions et donc leur tordre le cou. L’humour est très présent, tout comme une grande dose d’autodérision notamment envers les personnages gays. 

« -Tu sais que Julien s’est fait un chapeau de mousquetaire ? Il a collé des antennes torsadées sur sa casquette et il leur a accroché des vieux tissus rouges. Il se balade comme ça. C’est son nouveau look. Il ressemble à une voyante de foire, à un totem humain… Ou à un poète…
 -Ou à une folle tordue ! »

« Paul calait. Il prit une autre voie, partit sur une autre idée, celle de la carte de France en relief que, jeune élève, il avait retournée pour faire une farce à son instituteur et pour frimer devant ses camarades. Il constatait qu’il était déjà recto-verso à l’époque. »

Au passage, la religion catholique et ses représentants, aux mœurs plus que douteuses ici, sont bien égratignés à travers un personnage de prêtre qui n’a pas bien compris la définition de vœux de chasteté et bien d’autres choses encore…

Personnages loufoques et/ou tourmentés, humour, dérision, meurtres, sexe et suspens: les ingrédients d’un deuxième roman que je trouve beaucoup plus fluide et abouti que le premier.


Un grand merci aux Éditions du Frigo pour l’envoi spontané de ce livre.



 L'arme du crime ?...

Les Éditions du Frigo
ISBN 9782810623457
144 pages

( Gentiment envoyé par les Éditions du Frigo )

Manuel de savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis - Pierre DESPROGES







Quatrième de couverture:

Ce manuel de savoir-vivre allie les notations les plus vexantes : « Les Bordelais sont si laids alors que leurs femmes sont girondes », à des goujateries empreintes d’une grande bassesse : « Le chat n’est plus sur mémé, c’est qu’elle est froide. » On y trouve aussi bien le spirituel : « Au paradis on est assis à la droite de Dieu. C’est normal, c’est la place du mort », que la recette du « cheval-melba ».
Un ouvrage d’un venin délicat, utile à tous.


Mes impressions:

Un vrai plaisir de retrouver Pierre Desproges dans ce livre, de se délecter de  sa verve, de son humour grinçant, de ses remarques absurdes parfois et pas tant que ça d’autres fois... Mais le plaisir vient aussi du fait que quand je lisais, c’est sa voix que j’entendais, j’avais donc l’impression de le revoir dans un de ses sketchs.

« Double V. C. Fièlds disait : « Quelqu’un qui n’aime pas les enfants ne peut pas être tout à fait mauvais.»  Je ne sais pas si Monsieur Fièlds a raison. Tout ce que je sais c’est que le bon Dieu l’a puni en lui donnant un prénom de chiottes. C’est bien fait. »

Bon, il y aurait des dizaines d’extraits à citer, certains sont très drôles, d’autres moins. Personnellement, rien que les titres de certains chapitres m’amusent. Il fallait oser :

-« Les enfants sont des cons »
-« Comment aborder une jolie femme ? Pourquoi aborder une femme laide ? »
-« L’autre façon d’être un con »
-« Comment se suicider sans vulgarité »

Du pur Desproges, misogyne, méchant et plein de mauvaise foi, comme on l’aime quoi !

Par contre, évitez la lecture d’une traite qui peut être un peu lassante, j’ai préféré piocher de temps en temps pour éviter la saturation. Enfin, faites ce qui vous semble le mieux, mais surtout, lisez-le !



Un plume assassine ?..

Point 401
ISBN 2-02-032128-9
151 pages

(acheté dans un vide-grenier)

mardi 3 juillet 2012

Voulez-vous danser grand-mère - Colette DUFOUR





Quatrième de couverture:


Un thé dansant, la voilà l’occasion rêvée… pour danser, bien sûr ! Mais aussi pour papoter, pour échanger quelques traits d’esprits à propos des couples sur la piste, pour parler des autres, et surtout de soi. Et c’est ainsi qu’une des "danseuses" finit par se livrer à son groupe d’amies: à travers le portrait d’une femme presque comme les autres s’esquisse alors le tableau d’une époque et d’une génération.
"Voulez-vous danser grand-mère?" Oh que oui! Tant ce petit groupe de grands-mères cannoises dont l’auteur se fait le porte-parole a la pêche, le sens de l’humour et de la repartie. Et puis partager les souvenirs d’Eliette, c’est un peu faire partie de sa vie, et rien que pour cela, on dit oui: à la danse, au thé… et surtout à la lecture!

Mes impressions

 
Tout commence un après-midi entre copines qui se retrouvent, comme souvent, pour s’amuser un peu. Et croyez-moi, ça démarre sur les chapeaux de roue. On matte les mecs, on jauge, on critique. Les mecs sont accompagnés ? Qu’à cela ne tienne, ces dames auront droit, elles aussi, à leur lot de remarques assassines ! Tout commence comme dans un épisode de Sex & the City, sauf que Carrie BRADSHAW et ses copines sont désormais grand-mères mais elles ont toujours la langue bien pendue. Vous avez dit « mamies indignes » ?... J’exagère tout de même un peu mais ce furent mes premières impressions…

Tout commence en fait pendant un thé dansant durant lequel Eliette retrouve ses amies retraitées cannoises. Espérance de vie oblige, il y a plus de femmes que d’hommes, les cavaliers sont rares et donc d’autant plus recherchés. Après-midi convivial, on danse, on s’amuse, on rigole et bien sûr on discute. Occasion pour Eliette de revenir sur son passé.

L’auteure nous entraine avec elle au fil de ses souvenirs. Souvenirs d’une jeune fille persuadée d’avoir une vie différente de celle de sa mère. Souvenirs d’une jeune femme qui se laissera séduire par un prince « presque » charmant. Et oui Eliette, nous sommes dans la vraie vie, pas dans un conte de fées. Souvenirs d’une jeune épouse, des difficultés de la vie à deux. Souvenirs d’une jeune mère, une première maternité arrivée plus tôt que prévue puis une deuxième puis une troisième. Souvenirs professionnels d’une jeune institutrice, puis d’une institutrice-directrice. Souvenirs d’une femme divorcée. Souvenirs d’une grand-mère. 
Souvenirs d’une retraitée. Souvenir d’une femme bien dans son temps.

Mais plus qu’un livre de souvenirs, c’est davantage la radiographie de toute une époque que nous propose Colette DUFOUR à travers ce récit d’une vie. L’émancipation de la femme, l’amélioration de son quotidien, la pilule, les nombreux bons moments, les mauvais, il y en a forcément aussi. Tout est évoqué avec une bonne dose d’humour et d’autodérision.

Les chapitres se succèdent au fil des événements, au fil de la vie. L’alternance de récits faits aux amies et de lettres adressées à ses trois filles, à leur père et à ses parents permet de donner un vrai rythme à l’ensemble. On évite ainsi la lourdeur engendrée par un récit chronologique et linéaire.

De la fin des années trente à nos jours, on la suit dans sa vie de femme, de mère, de grand-mère, en un mot dans sa vie… Une vie, tel aurait pu être le titre de ce livre.

Un livre témoignage d’une époque, témoignage d’une vie de femme et témoignage de l’immense amour d’une mère envers ses enfants.

Extraits:

«[…] ma voisine, qui était fille-mère, m’a racontée combien les religieuses étaient méchantes pour son accouchement. Alors qu’elle geignait doucement, elles lui ont rétorqué : « Vous avez bien ri avec votre amoureux ? Et bien pleurez maintenant. »
-Ouah, les salopes !
-Oh, mais elles n’étaient pas les seules à penser ainsi ! Dans l’esprit des gens de notre époque il n’y avait que la femme qui « fautait »… Comme disait ma grand-mère : « Les hommes gardent les pieds blancs ! »
-Curieux comme expression.
-Nous avions une voisine qui n’avait que des garçons, elle narguait les mères du quartier, chaque dimanche, en les avertissant : « Rentrez vos poules… Moi, je lâche mes coqs ! » »


Un grand merci aux Agents Littéraires et à Publibook pour l’envoi de ce livre. 





"Colette Dufour est née en 1937 à Saint- Etienne (42). Elle fut élève à l'école primaire Jules-Ferry puis fréquenta le collège moderne de jeunes filles de la rue Rouget de l'Isle avant de rentrer à l'école normale d'institutrices. Elle a exercé le métier d'enseignante successivement dans la Loire, dans le Rhône et enfin dans les Alpes maritimes où elle réside actuellement."  (source Publibook)


Pour avoir un autre avis, écoutez cette chronique de Radio Nord Bretagne en cliquant ici.

Publibook
ISBN 978-2-7483-7273-1
317 pages

(reçu dans le cadre d'un partenariat avec Les Agents Littéraires )


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