mercredi 29 janvier 2014

Elizabeth Taylor - Hélène Merrick




Liz Taylor fut pour moi la dernière grande star d’Hollywood. 

Issu de la regrettée collection « Les grands acteurs » chez J’ai Lu Cinéma, cet Elizabeth Taylor d’Hélène Merrick me semble un excellent moyen pour qui souhaite découvrir, de manière non exhaustive, l’actrice disparue il va bientôt y avoir deux ans. L’ouvrage offre un survol chronologique très intéressant de sa carrière et des étapes importantes de son existence.

De ses premiers succès à onze ans dans Fidèle Lassie puis Le Grand National en passant Cléopâtre où, sur ce qui était au départ une boutade, elle réussit à se faire payer un million de dollar pour le film, plus dix pour cent des recettes, choses très rares à l’époque. 

Liz Taylor, c’est avant tout une immense actrice, un talent incontestable aussi bien dans La Chatte sur un toit brûlant et Soudain l’été dernier (mon préféré) d’après Tennessee Williams, Qui a peur de Virginia Woolf ? d’après Edward Albee ou encore Reflets dans un œil d’or d’après Carson McCullers, beaucoup moins connu mais où elle tient magistralement tête à Marlon Brando. 

Hélène Merrick n’occulte heureusement pas ses excès en tous genres.  En amour, elle se maria huit fois avec sept hommes différents. Bien sûr, comme ce livre a  été publié en 1989, il n’est pas question de son dernier mariage en 1991 avec Larry Fortensky, un ouvrier du bâtiment rencontré durant une cure de désintoxication au Betty Ford Center. Elle collectionna aussi un certain nombre d’amants. Et bien sûr, Liz Taylor, ce sont aussi de grandes et belles amitiés, parfois amoureuses, avec des hommes tels que Montgomery Clift, Rock Hudson ou encore Michael Jackson.

Impossible non plus de passer sous silence son goût déraisonnable pour les gros bijoux très voyants qu’elle partageait avec Richard Burton qu’elle épousa deux fois. Les frasques de ces amants terribles furent mémorables. Impossible de ne pas évoquer ses excès d’alcool et des excès alimentaires, une façon de démontrer peut-être qu’on a beau être star, on n’en est pas moins humaine. 

Ce que je regrette le plus dans cette biographie, c’est la totale absence d’information sur son engagement pour la recherche contre le sida, cause pour laquelle elle fit beaucoup notamment en fondant l’AMFAR (American Foundation for AIDS Research) en 1985. Son engagement contribua beaucoup à changer les mentalités. Line Renaud lui emboitera le pas en France.

Au-delà de son talent, au-delà de sa beauté, au-delà de ses magnifiques yeux violets, pour moi Liz Taylor, c’est avant tout un cœur d’or…


Soudain l'été dernier - 1959


Qui a peur de Virginia Woolf ? - 1966
Reflets dans un œil d'or - 1967

J'ai lu Cinéma
ISBN 2 277 370169
143 pages
1989

lundi 27 janvier 2014

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc reprisait ses chaussettes ? - Zidrou + Roger




« Je suis là Michelou ! Maman est là… »

Michelou, c’est le grand fils de Madame Hubeau. Il a quarante ans. Il vit toujours avec elle. Mais la journée, il va en bus aux Colibris, un centre d’accueil pour adultes handicapés. Oui, Michel a eu un terrible accident. Il roulait trop vite. A l’époque, il avait une voiture, une petite amie. Aujourd’hui, tout a changé. Il est différent.

Madame Hubeau maintenant, elle s'oublie un peu, elle « vit sa vie » à Michelou, rythmée par des habitudes, des rites immuables, un programme télé, un tee-shirt. Et gare au grain de sable dans les rouages, tout peut basculer.

Le quotidien, les angoisses et les regrets d’une mère sont parfaitement retranscrits. Et comme souvent dans ces cas-là, pour les parents, l’angoisse de l’après. Que va-t-il devenir quand je ne serai plus ? Mais ici, pas de pathos, de l’humour et surtout de l’amour, tellement d’amour… 

Zidrou et Roger nous offre un magnifique album poignant, plein d’humanité, de tendresse et de sensibilité sur un sujet pas si facile à traiter, un petit bijou sur le dévouement, l’abnégation d’une mère. 

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc reprisait ses chaussettes ? Je crois que j’ai une petite idée…


ISBN 978 2 5050 1707 3
54 pages
2013


Pour consulter les premières planches, cliquez ici


Un énorme merci à mon Père Noël préféré pour cette touchante découverte ! 



Les Carnets de Cerise - 2 - Le Livre d'Hector - Joris Chamblain & Aurélie Neyret




C’est l’été et Cerise est enfin en vacances. En l’absence de ses deux meilleures amies, Line, partie s’occuper de son neveu chez sa sœur, et Erica, partie en colonie de vacances, elle partage son temps entre la piscine avec sa mère et l’écriture suivant toujours les précieux conseils de la romancière Annabelle Desjardins sa voisine et amie.

Après un mois de juillet plutôt calme, ses amies sont de retour et ça tombe bien puisqu’un nouveau mystère s’offre à elle. En effet, Cerise a remarqué une vieille dame qui fait invariablement chaque mardi le même trajet en bus, toujours avec le même objet en main. Entrainant ses amis dans sa quête, elle finit par découvrir que la vieille dame en question réemprunte chaque mardi le même  livre et ce depuis des années.

Qu’est-ce qui peut bien pousser cette vieille dame à se comporter de la sorte ? Voilà un mystère que Cerise, toujours coiffée de son chapeau à la Indiana Jones, n’aura de cesse d’élucider quitte à créer des tensions avec sa mère et se mettre ses amies à dos.

Et voilà aussi ce qui m’aura sans doute le plus gêné dans cette histoire. J’ai trouvé les réactions de ses amies comme de sa mère un peu excessives et du coup peu crédibles. De la même manière, le coup de la salle de la bibliothèque fermée depuis plus de trente ans, même si j’adore l’idée, j’ai trouvé ça aussi un peu artificiel.

Ceci étant dit, ce ne sont que de petits bémols, je n’ai pas boudé mon plaisir. J’ai comme dans le premier tome aimé le traitement des relations entre les générations, on a toujours à apprendre les uns des autres en dépit de nos différences d’âge. C’est aussi ce qui doit me plaire chez la Mamette de Nob. Le graphisme est toujours aussi réussi, les carnets de Cerise sont toujours aussi attrayants, amusants et touchants, c’est le vrai plus de cette série. Enfin, le mystère élucidé se révèle émouvant, plein de tendresse et d’humanité mais chut…

Les Carnets de Cerise, Le Livre d’Hector, de ne pas le lire, vous auriez bien tort !



ISBN 978 2 302 03095 4
2013
76 pages


Les avis de Noukette et Jérôme qui m'ont donné envie de couvrir cette série.

Le blog d'Aurélie Neyret : http://ecartez-vous-jarrive.blogspot.fr/


samedi 25 janvier 2014

Autant en emporte le vent - Jacques Zimmer



J’ignore quel âge j’avais quand j’ai vu Autant en emporte le vent pour la première fois. Ce dont je me souviens parfaitement en revanche, c’est d’avoir été d’emblée fasciné par le personnage de garce que représente Scarlett O’Hara. Belle, sensuelle, désirable, calculatrice, manipulatrice, égoïste, menteuse, elle avait tout pour me plaire. Un modèle de garce en somme, beaucoup d’autres suivront…

Quand Margaret Mitchell créa le personnage de Pansy O’Hara, qu’elle rebaptisa finalement Scarlett, prénom moins fade, plus éclatant, elle n’imaginait sans doute pas que son roman deviendrait un film, pas plus que l’aventure qu’allait constituer la réalisation du dit film. C’est ce que Jacques Zimmer, déjà l’auteur d’un intéressant Alfred Hitchcock (billet ici) se propose de nous raconter dans cette regrettée formidable petite collection, toujours très richement illustrée et documentée, « J’ai lu Cinéma ».

C’est suite à un banal accident de cheval l’immobilisant quelques temps que Margaret Mitchell s’attela à l’écriture d’un roman qui allait devenir l’un des plus populaires et des plus lus au monde. Le destin tient parfois à peu de chose. « Une histoire de femme écrite par une femme ». 

De femmes, il est beaucoup question ici. En effet, si le choix de Clark Gable pour le rôle de Rhett Butler s’imposa rapidement, la recherche de l’actrice idéale pour le rôle de Scarlett dura une éternité et alimenta toutes les gazettes de l’époque.  Une multitude de noms circula, Bette Davis, Katharine Hepburn, Joan Crawford, Paulette Goddard, Susan Hayward et bien d’autres. Le choix du producteur David O’Selznick s’arrêta finalement sur Vivien Leigh, une quasi-inconnue à Hollywood et anglaise de surcroit. « La plus grande chasse à la femme. » 

La collaboration entre le producteur et la comédienne sera orageuse. Producteur tout puissant, grossier et coléreux, O’Selznick est réputé pour ses mémos dont il abreuvera son équipe tout au long de ce tournage mémorable. La réalisation fut d’abord confiée à George Cukor qui commença le film mais fut finalement remplacé par Victor Flemming à qui O’Selznick adjoint finalement un certain Sam Wood sur la fin. D’une durée de cinq heures dans un premier temps, le film fut ramené à quatre heures dix-sept pour enfin atteindre sa durée définitive de trois heures quarante. « Un tournage fou, fou, fou. » 


Une chose qui m’a toujours amusé à propos de ce tournage, c’est la reconstitution de l’incendie d’Atlanta. D’abord parce que le chariot que l’on voit passer devant les flammes ne contenait aucune des deux stars du film pour la simple raison que la scène fut tournée avant qu’elles soient choisies. Enfin, comme il fallait faire de la place, on brûla tout un tas de vieux décors dont ceux du King Kong de 1933 de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. Si vous regardez attentivement, vous reconnaitrez l’imposante muraille de bois dont les indigènes se servent pour se protéger du gorille géant et vous la verrez sombrer dans les flammes. Les riverains crurent d’ailleurs à un véritable incendie.

Dépassement de la durée de tournage, coût d’origine multiplié par deux, qui n’empêchèrent pas d’obtenir « le plus grand succès de tous les temps » et dix Oscars dont celui de la meilleure actrice pour Vivien Leigh, meilleur réalisateur pour Victor Flemming et meilleur film. J’aurai malgré tout aimé que l’auteur insiste sur le fait l’actrice Hattie McDaniel fut la première actrice noire à obtenir un Oscar pour un seconde rôle, celui de la nounou de Scarlett. De la même manière aucune mention sur la musique de Max Steiner, compositeur réputé, qui apporta aussi beaucoup au film avec une musique reconnaissable entre toutes.

Finalement, quoi de plus logique qu’un tournage pharaonique pour un film de légende porté par une actrice qui interpréta plus tard le rôle de Cléopâtre !




J'ai lu Cinéma
ISBN 2 277 37001 0
143 pages
1988



vendredi 24 janvier 2014

Les Carnets de Cerise - 1 - Le Zoo pétrifié - Joris Chamblain & Aurélie Neyret




Cerise est une adorable petite fille de dix ans et demi qui rêve de devenir romancière. Du coup, sa mère lui a judicieusement offert un journal intime pour qu’elle y note des idées, ses envies, ses états d’âmes, pour qu’elle écrive tout simplement. Comme elle a la chance d’avoir pour voisine une romancière renommée, Annabelle Desjardins, elle en profite souvent pour discuter avec elle et glaner ainsi quelques précieux conseils.

Ayant une imagination fertile, un réel intérêt pour ses contemporains et une appétence naturelle pour les intrigues et les mystères, elle est toujours en quête d’énigmes à résoudre. Très persuasive, elle parvient toujours à entrainer avec elle ses deux meilleures amies Line et Erica, dans ses aventures. Si ses deux amies rechignent toujours un peu pour la forme, c’est avec plaisir qu’elles se laissent finalement embarquer.


Un jour que Cerise se trouve dans leur cabane perchée au sommet d’un arbre, elle aperçoit un homme recouvert de taches de peinture. Qui peut-il bien être ? Que peut-il bien faire au cœur de la forêt ? Parties à sa recherche à travers les bois pour en savoir plus, les trois amies se retrouvent nez à nez avec un immense mur d’enceinte délabré. Que peut-il bien y avoir derrière ce mur ? Je vous laisse le découvrir !

En même temps, si vous avez bien lu le sous-titre de ce livre, vous devez avoir une petite idée ! Bon allez, OK, un zoo mais un zoo vraiment pas comme les autres…

Très belle découverte que cette bande dessinée ! Joris Chamblain au scénario et Aurélie Neyret au dessin y font merveilles. Une superbe couverture, un graphisme soigné offrant une alternance entre planches traditionnelles et reproduction du journal intime manuscrit de Cerise, avec dessins, illustrations, photos, articles de presse, qui contribuent à nous immerger encore plus dans son univers. Les échanges entre enfants et adultes sont très réussis, les enfants apportent aux adultes et apprennent des adultes.  Un bien beau message pas si fréquent… 

Les Carnets de Cerise, à savourer avec gourmandise !


ISBN 978 2 302 02009 2
2012
76 pages

Le blog d'Aurélie Neyret : http://ecartez-vous-jarrive.blogspot.fr/

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