mardi 25 décembre 2018

L'Arbragan - Jacques Goldstyn


"Deux gants pas pareil, ça c'est original.
Oui, mais quand on n'est pas pareil ou qu'on est original, ça fait rire les gens ou pire : ça les dérange."

C’est l’histoire d’un petit garçon qui n’aime rien tant qu’être seul. Contrairement aux autres enfants de son âge qui s’épanouissent en groupes ou en bandes, lui n’a qu’un seul véritable ami, pas vraiment comme les autres.

Cet ami, c’est un arbre, grand, majestueux, un arbre qu’il a surnommé Bertolt.

Il a plaisir à courir le retrouver le soir après l’école. Il aime écouter le bruit de ses feuilles dans le vent, grimper à ses branches et par-dessus tout, les utiliser comme cachette ou poste d’observation. Et croyez-moi, on en voit des choses de là-haut !

Un autre de ses grands plaisirs, c’est le retour des bourgeons et des feuilles chaque printemps. Chaque année, c’est un camaïeu de vert, un émerveillement. Mais cette année, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. Après des semaines d’attente, le petit gars doit se rendre à l’évidence, les feuilles ne feront plus le retour, Bertolt est mort…


Un énorme coup de cœur pour cet album aux dessins aussi délicats qu’épurés, une magnifique histoire sur la différence, sur l’amitié et le temps qui passe. 

Jacques Goldstyn a en plus eu la gentillesse de me faire une superbe dédicace avec une jolie grenouille rien que pour moi. Si c’est pas la grande classe ça, là !

L’Arbragan, un livre à lire, à relire, à offrir et à faire découvrir.

Un merci grand comme Bertolt à Jacques Goldstyn pour sa dédicace 
et à mon Nad’Orable au sirop d’érable pour ce si joli cadeau !
 "T’es ben trop cute toé, là" !


Joyeux Noël à toutes et à tous !
ISBN 978 2 923841 70 0
96 pages
2015
16€

jeudi 20 décembre 2018

DVD - Papillon - Michael Noer (2018)


« -Y a aucun moyen de s’évader ! 
 -Y a toujours un moyen… »

Papillon, c’est d’abord pour moi le film de Franklin J. Schnaffner sorti en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Je l’ai vu beaucoup plus tard, dans les années 80, mais c’est un film qui est resté gravé dans ma mémoire. D’abord par son sujet, un homme condamné alors qu’il clame son innocence et ensuite par l’interprétation de ses deux têtes d’affiche. Un Steve McQueen parfait, j’avais eu l’occasion de le voir dans nombre d’autres films, mais aussi et surtout un Dustin Hoffman, excellent, que je découvrais alors.

L’injustice, la survie en milieu hostile, les conditions de vie terribles au bagne de Cayenne, la soif de vivre, l’envie irrépressible de liberté, autant de thèmes qui hantèrent longtemps le gamin que j’étais. Je fus d’autant plus marqué par cette histoire qu’elle est inspirée d’une histoire vraie, celle d’Henri Charrière, le Papillon de l’histoire surnommé ainsi à cause de son tatouage. Il se raconta plus tard dans un livre dont le succès fut colossal. La véracité de certains épisodes de son récit a été remise en cause depuis mais ça c’est une autre histoire…

N’en reste pas moins un sujet propice au romanesque dans toute sa violence, sa dureté, comme le cinéma et les spectateurs en raffolent.

Pour ce remake, c’est Michael Noer, un réalisateur danois, découvert dans le très différent La Chambre d'en face (< CLIC) qui est à la barre et il s’acquitte honnêtement de sa tâche.

Les premières images nous plongent, brièvement, dans le Paris des années 30, une légèreté qui donne encore plus de contraste à la suite de l’histoire.

Le réalisme cru des scènes de bagnes, la boue, la merde, l’isolement, les paysages de Guyane aussi superbes qu’angoissants, une nature hostile aux côtes rocailleuses et un océan dont l’immensité évoque paradoxalement un effroyable enfermement.

Le film, bien plus dur et violent que son original, est rythmé, la réalisation soignée, les images léchées, les scènes de bagarres convaincantes, on ne s’ennuie pas une seconde.

Le film dont on a peut-être trop peu parlé dans tout le cinéma de cette année est servi pas ses deux interprètes principaux, Charlie Hunnam (Crimson Peak), peut-être un peu trop monolithique, et Rami Malek (excellent Freddy Mercury dans Bohemian Rhapsody), toujours aussi étonnant d’expressivité, un acteur qu’il me tarde de retrouver dans les prochaines sorties.

Un homme prêt à tout, une détermination qui jamais ne faiblit, toujours y croire, l’histoire incroyable de Papillon...



Un DVD Metropolitan Filmexport 
En DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 15 décembre 2018 


 

Michael Noer
2018
Avec Charlie Hunnam, Rami Malek...

dimanche 16 décembre 2018

L'Art de la Hammer - Marcus Hearn


Société de production britannique fondée dans les années 30, la Hammer a longtemps été synonyme d’horreur. Elle a connu son heure de gloire des années 50 aux années 70 essentiellement au cinéma. Elle fera une brève incursion dans l’univers de la télé avec Hammer House of horror, La Maison de tous les cauchemars, anthologie horrifique multi diffusée sur la défunte 5.

Gamin friand de films d’horreur, c’est sans doute avec le Dracula interprété par Christopher Lee que je l’ai découverte. Il y incarne un Dracula moins statique et maniéré que le Bela Lugosi d’Universal. 

Dracula, Frankenstein (éclipsé par le Boris Karloff d’Universal), La Momie, Le Loup Garou et quelques autres feront les grandes heures de la maison. Pas que des chefs d’œuvre, loin de là. Le temps passant, le comique et un érotisme, aujourd’hui bon enfant, prendront le dessus sur l’horreur.

En 2012, le phénix, trop longtemps endormi, renait de ses cendres avec quelques films dont La Dame en noir, bien aidé par sa tête d’affiche, Daniel « Harry Potter » Radcliffe et Les Âmes silencieuses dont je vous ai parlé ICI. Pas grand-chose à l’horizon depuis…

C’est tout ce parcours que retrace L’Art de la Hammer à travers ses affiches au charme indéfinissable  réalisées par de vraies artistes, des affiches peintes et non comme ça deviendra la norme plus tard, à base de photographies. Il est amusant d’apprendre qu’elles étaient parfois réalisées en amont du film, comme argument accompagnant un scénario face aux décideurs.

En feuilletant cet ouvrage, on s’amusera aussi de voir passer au casting de ces films, outre les têtes d’affiches emblématiques que furent Christopher Lee et Peter Cushing, de jeunes actrices comme Raquel Welch dans Un million d’années avant JC ou Ursula Andress dans She/ La Déesse de feu, arguments mammaires outrageusement mis en avant, mais aussi des noms tels que Stefanie Powers (L’Amour du risque), Joan Collins (Dynastie) ou encore des stars confirmées comme Joan Fontaine (Rebecca, Soupçons) et la grande Bette Davis dans deux films qu’il me tarde de découvrir, The Nanny/Confession à un cadavre et The Anniversary. 

À mes yeux, dans cette production largement inégale bien que réjouissante, leur chef d’œuvre reste incontestablement l’adaptation du Chien des Baskerville par Terence Fisher, réalisateur à jamais associé à la Hammer, d’après Conan Doyle avec les deux stars de la maison, Christopher Lee et Peter Cushing. Ce n’est pas un hasard si plus tard des fans de la première heure devenus réalisateurs de talent feront appel à eux dans Star Wars, Le Seigneur des Anneaux ou Le Hobbit.

Envie de ressentir quelques frissons d’horreur ? Replonger dans les vieux classiques de la Hammer !

Le Chien des Baskerville
L'affiche sans doute la plus célèbre...



ISBN 978 2 35574 290 3
200 pages
2016
35€
 
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